Être un passager obèse quand on prend l’avion est souvent source de stress. Manque d’espace, ceinture qui ne ferme pas, remarques désobligeantes de passagers, cette jeune femme en a fait l’amère expérience et a tenu à interpeler ses compagnons de vol à sa suite.
Humiliée en plein vol, elle raconte son calvaire de « passager obèse ».
Cette histoire, c’est celle d’une jeune femme connue sous le pseudonyme de « Your Fat Friend » que nous allons vous raconter.
Alors qu’elle s’apprête à prendre l’avion, la jeune femme dont le vol a déjà été retardé a la désagréable surprise d’apprendre qu’en raison d’un surbooking, la compagnie aérienne lui a attribué un autre siège. Un siège coincé entre deux passagers…
Elle comprend immédiatement que compte-tenu de son poids (elle fait une taille 60), cette situation risque de s’avérer terriblement inconfortable pour elle comme pour ses compagnons de vol.
Quelque peu paniquée, elle se tient prête à monter dans l’avion rapidement, prépare ses affaires afin d’avoir à bouger le moins possible une fois dans l’avion et ainsi ne pas gêner ses voisins. Une fois installée, elle se fait la plus petite possible possible, garde bien ses bras sur ses jambes et tente tant bien que mal de ne pas empiéter sur l’espace de ses voisins.
Malgré sa prévenance et les deux petites heures de vol seulement, la jeune américaine va vivre un vol cauchemardesque… Et pour cause.
Peu de temps après le décollage, son voisin de siège semble particulièrement tendu. Il se lève une première fois pour aller parler à l’hôtesse de l’air. Puis une deuxième, une troisième et une quatrième fois et semble chaque fois de plus en plus excédé.
La jeune femme ne comprend pas immédiatement ce dont il s’agit. C’est seulement lorsque l’hôtesse de l’air vient chercher son voisin pour lui proposer un autre siège qu’elle réalise…
C’est alors que j’ai réalisé ce qui s’était passé : il avait demandé à être changé de siège. La proximité de mon corps était trop difficile à supporter pour lui. Toute cette agitation, toutes ces demandes auprès du personnel – tout ça pour éviter d’avoir à passer 2 heures de vol à mes côtés. Je n’avais jamais craint ce genre de situation auparavant. Je ne pensais pas que j’en avais besoin.
Alors qu’il s’apprête à quitter son siège, le passager en colère se tourne finalement vers elle et lui lance d’un ton glacial « Vous aurez plus de place comme ça » avant de s’en aller.
Elle a beau se répéter de ne pas pleurer, la jeune femme mortifiée fond en larmes.
Ni son nouveau voisin de siège ni le personnel n’auront un mot, un geste, une attention à son égard malgré le caractère quelque peu humiliant de la scène. Pire, l’humiliation se poursuit lorsque le personnel offre à plusieurs reprises des boissons gratuites à ses voisins de siège pour la « gêne occasionnée », à savoir voyager à côté d’une obèse. Rien ne lui sera proposé à elle en revanche.
Être assis à côté d’un passager obèse est donc une gêne. Être traité comme un vulgaire encombrant ne l’est visiblement pas…
Elle interpelle les autres passagers témoins de la scène
Malgré l’inaction du personnel et de ses voisins de siège, la jeune femme a bien vu quelques regards tournés vers elle. Et ce sont ces personnes-là qu’elle a décidé d’interpeler. Pourquoi n’ont-elles rien dit ? Pourquoi n’ont-elles rien fait ? Pourquoi l’ont-elles laissé affronter cette situation humiliante seule sans avoir un geste de sympathie à son égard ?
« Je ne peux pas prétendre savoir ce que je ferais si j’étais vous », commence-t-elle. Elle poursuit :
Peut-être que vous ne saviez pas quoi dire ou quoi faire sans que ça empire la situation. Peut-être que vous avez pensé que ça le mettrait encore plus en colère, et qu’il vous agresserait vous aussi. Peut-être que vous essayiez de sauver votre peau.
Peut-être que vous êtes devenu habitué à cela, voyant cela si souvent que c’est devenu la routine. Peut-être que vous avez appris à vivre avec. Peut-être que vous pensez que je devrais apprendre moi aussi à vivre avec.
Peut-être que vous avez pensé que ce n’était pas vos affaires, ou que davantage d’attention me rappèlerait que mon corps est honteux.
Peut-être que vous vouliez dire quelque chose, mais ne saviez pas quoi dire dans cette situation. « Je suis désolé » aurait sonné un peu creux. « Ne l’écoute pas » aurait été un peu faible. Et quel est l’intérêt d’un regard de sympathie ?
Peu importe vos raisons, peu importe à quel point elles étaient bonnes, le résultat était le même. Dans ce moment d’humiliation, j’étais seule.
La jeune femme à travers cette lettre poignante nous exhorte à une seule chose : réagir. Que l’on soit témoin d’une agression physique ou verbale, face à des propos racistes, homophobes, misogynes, grossophobes, ne laissons plus les victimes endurer ce calvaire toutes seules. Réagissons, soutenons-la.