Notre lectrice Maïwen, 43 ans, nous a envoyé un message qui nous a énormément touchés. Avec son accord, nous avons décidé de publier son histoire. La voici.
Avoir confiance en moi : un hommage à sa maman
« Bonjour à toute l’équipe Ma Grande Taille ! Il y a quelques jours, vous avez publié un article à propos de la relation enfant/parent où vous expliquez que l’estime de soi se construit surtout durant l’enfance et en grande partie à travers nos parents.
C’est tellement vrai… Cela a remué énormément de souvenirs en moi et j’ai donc décidé de vous écrire un message à ce propos. Désolée pour le pavé mais ça fait tellement de bien !
Si je vous écris, c’est aussi je pense pour rendre hommage à ma maman… Elle est décédée il y a six mois des suites d’une longue maladie. J’ai eu largement le temps de lui faire mes adieux, je suis sereine à l’heure qu’il est mais elle me manque terriblement…
Sans elle, je ne serais pas la personne que je suis aujourd’hui. Durant toute mon enfance, elle a travaillé chaque jour à me rassurer, me dire que je ne me résumais pas à mon poids, ma taille ou encore ma couleur de cheveux (je suis rousse) !
Photo d’illustration.
Les premières moqueries à l’école
En effet, je suis rondelette depuis ma plus tendre enfance (bon appétit et génétique pas cool, toute ma famille est en surpoids et certains sont en obésité morbide). Dès l’école primaire, j’ai reçu des moqueries de la part de mes petits camarades.
Je me souviens qu’un soir, j’étais rentrée en pleurs à la maison : un camarade de classe n’avait pas voulu que je joue au foot avec toute la classe car il me trouvait trop grosse pour courir après le ballon ! Je m’étais sentie humiliée, un souvenir cuisant…
Alors que je l’expliquais en pleurs à ma maman, elle m’a pris les mains et m’a dit tout doucement une phrase qui m’a marquée au fer rouge : « tu ne peux peut-être pas courir aussi vite que tes petits camarades, mais tu peux courir ! Tu peux marcher, tu peux rire, tu peux être gentille avec les autres, bien étudier à l’école, jouer à la marelle,… Ne laisse personne te dire ce que tu peux ou ne peux pas faire, tout est possible« .
Ce jour-là, elle m’a vraiment montré comment avoir confiance en moi…
Une mère bienveillante et attentive
Au fur et à mesure que j’ai grandi, mon corps s’est transformé. Lorsque je suis arrivée au lycée, j’avais déjà des formes de femme, du ventre, de la poitrine… A l’adolescence, on est en crise contre le monde entier, on en veut à tout le monde et surtout on se cherche. Je me rappelle m’être teint les cheveux en rose ! Qu’est-ce que j’en rigole en y repensant…
Sachant les épreuves qui m’attendaient, ma merveilleuse maman m’a simplement dit : « je ne vais pas te demander chaque jour à chaque minute comment tu vas, je veux simplement que tu saches que je serai là si tu ressens le besoin de parler« .
J’ai apprécié le fait qu’elle n’essaye pas trop de s’immiscer dans ma vie d’adolescente mais plutôt qu’elle me rassure en m’expliquant qu’elle sera là si besoin est. J’ai d’ailleurs sacrément eu besoin de ma maman lorsqu’un garçon dont j’étais tombée amoureuse (et lui aussi) a refusé de sortir en public avec moi car il n’assumait pas mes rondeurs…).
Photo d’illustration.
Estime de soi : tout simplement merci maman
Quand je lis tous ces témoignages de femmes qui se sont senties rejetées, humiliées, malmenées par leur maman lorsqu’elles étaient plus jeunes, je me sens tellement chanceuse…
Ma maman m’a appris à ne jamais me dénigrer, à toujours faire selon mes moyens physiques et mentaux tout en cherchant à m’améliorer non pas pour les autres mais POUR MOI. Elle m’a fait me sentir la plus belle femme du monde lorsqu’elle m’a vue en robe de mariée taille 44, fière de mon corps et rayonnante pour épouser l’homme de ma vie.
Elle a fondu en larmes lorsque je lui ai annoncé que j’étais enceinte de son premier petit fils et m’a serrée fort dans ses bras lorsque j’ai pleuré comme une madeleine car j’avais pris 20 kilos durant ma grossesse.
Ma mère m’a appris à célébrer mon corps et à avoir confiance en moi. Pour tout cela, je ne pourrais jamais assez la remercier. Avant de partir, j’ai eu la chance de pouvoir lui dire à quel point je l’aime, à quel point elle a fait de moi une femme bien dans sa peau. Tout simplement merci maman… ».