Dans la vie de tous les jours, on nous répète souvent l’importance de regarder les gens dans les yeux. Une poignée de main bien ferme et un bon contact visuel : les deux piliers d’une bonne première impression, n’est-ce pas ? Mais voilà, pour certaines personnes, ce n’est pas si simple. Si vous êtes de celleux qui baissent les yeux ou regardent ailleurs en plein milieu d’une conversation, vous savez à quel point cela peut être inconfortable. Vous vous demandez sûrement : « Mais pourquoi est-ce que je n’arrive pas à soutenir un regard ? ». Découvrez ce que ça cache vraiment !
Vous êtes timide
Les yeux sont le reflet des émotions et des sentiments. À croire la théorie d’Albert Mehrabian, 93 % du jugement d’une personne se basent sur les échanges non verbaux. Ajoutons à cela les études qui montrent que les expressions faciales et les mouvements représentent 65 % de notre communication. Il est donc clair que le regard est un élément important de nos interactions. Sauf que les personnes timides ou vulnérables ont souvent un manque de confiance en elles et craignent alors le regard des autres et les jugements extérieurs.
Le moindre instant de vulnérabilité peut vous fragiliser et vous pousser à détourner le regard. Ceci d’autant plus qu’une personne qui regarde dans les yeux peut instaurer une sensation de supériorité. Ce « rapport de force » peut rendre difficile le soutien du regard.
Vous avez un TSA
Pour certaines personnes, notamment celles porteuses de troubles du spectre autistique (TSA), le contact visuel est encore plus difficile. Ce n’est pas simplement une question de gêne ou de malaise, mais plutôt une particularité neurologique. Les personnes autistes peuvent ressentir le contact visuel comme extrêmement inconfortable, voire douloureux, à cause d’une hypersensibilité aux stimuli sensoriels. De plus, elles peuvent avoir du mal à décoder les signaux émotionnels transmis par le regard, ce qui peut rendre l’interaction confuse et stressante. Ici, l’évitement du regard est donc une manière de se protéger d’une surcharge sensorielle et émotionnelle.
Votre instinct veut vous protéger
Si vous avez du mal à regarder dans les yeux, c’est peut-être pour vous protéger inconsciemment. Cette fuite intervient au moment où vous ne voulez pas que votre interlocuteur.rice découvre ce qu’il se passe. C’est ce que nous apprend la psychologue Valérie Grumelin :
« Quand on ne regarde pas, c’est avant tout parce que l’on veut se protéger. »
Il est possible que vous vous protégiez d’un acte commis alors que vous vous reprochez un agissement. Ou peut-être avez-vous quelque chose de difficile à annoncer et vous ne voulez pas que votre changement de comportement se perçoive ? Par ailleurs, certaines personnes ont besoin de ce que l’on appelle l’instinct de protection. C’est-à-dire qu’elles nécessitent un certain rapport de confiance pour se sentir à l’aise et regarder dans les yeux.
Votre éducation ou votre culture vous poussent à fuir les regards
Parfois, certaines valeurs que nous inculquent nos parents peuvent créer cette gêne. Certains parents répètent des phrases comme « Ne me regarde pas comme ça » ou « Quand je te parle, tu baises les yeux ». Elles peuvent être interprétées comme une forme de respect inébranlable.
Sinon, certain.e.s ont du mal à regarder dans les yeux pour des raisons culturelles. Nous pensons notamment à la culture de pays asiatiques qui considère comme un manque de respect le fait de regarder quelqu’un dans les yeux. Il faut donc éviter au maximum les contacts visuels. Plusieurs raisons expliquent cette tradition : la sincérité, la déférence, l’évitement de la confrontation, la peur d’être trahi.e.s par ses proches ou encore, la honte de demander de l’aide.
Vous voulez éviter toute ambiguïté
Ce n’est pas un secret : le regard est un véritable langage. Nombreux.ses sont les ami.e.s, les frères et sœurs ou encore les amant.e.s qui se comprennent en un regard. À l’inverse, s’il est mal compris, il peut être à la source de malentendus. Pour cette raison, vous trouverez des personnes préférant éviter le regard que de risquer d’envoyer un mauvais signal. Ou encore, certain.e.s ont du mal à regarder dans les yeux une personne qui leur fait des avances si l’attirance n’est pas réciproque. Cela sert à éviter toute ambiguïté et à ne pas donner de faux espoirs.
Vous souffrez d’anxiété sociale
L’anxiété sociale, ou phobie sociale, est la peur irrationnelle qui touche une personne dans un contexte social. Les études indiquent que jusqu’à 6,5 % de la population souffre de phobie sociale. Il ne s’agit pas simplement de timidité, mais réellement d’une phobie qui se manifeste de façon chronique. La phobie sociale s’illustre de différentes manières. Avoir du mal à regarder dans les yeux est un symptôme classique.
Cela vous aide à focaliser votre attention
Parfois, ne pas regarder dans les yeux n’est pas un signe d’évitement négatif. Cela peut tout simplement vous aider à focaliser votre attention sur les dires de votre interlocuteur.rice. Il s’agit alors d’éviter toute distraction afin de se concentrer sur ce qui est dit et la manière dont vous allez répondre. C’est une stratégie d’écoute active aussi appelée « écoute bienveillante ».
Comment surmonter cette difficulté ?
Si vous faites partie des personnes qui évitent le regard des autres, la question que vous vous posez sans doute est : « Comment y remédier ? ». La première chose à savoir, c’est qu’il n’y a pas de solution miracle, mais il y a des pistes à explorer.
- La pratique graduelle. Si le contact visuel vous rend vraiment mal à l’aise, commencez petit à petit. Vous n’avez pas besoin de fixer quelqu’un intensément pendant toute une conversation. Essayez de soutenir le regard de votre interlocuteur.rice pendant quelques secondes, puis regardez ailleurs avant de revenir. Cela peut aider à désamorcer l’anxiété liée au contact visuel.
- Le truc du triangle. Un petit conseil pour éviter de se sentir « scruté » par un regard direct est d’imaginer un triangle formé par les deux yeux et le front de la personne. Au lieu de regarder fixement dans les yeux, alternez votre regard entre ces trois points. Cela donne l’illusion d’un contact visuel tout en rendant l’expérience moins intense.
- La respiration et la détente. Si le contact visuel vous stresse, prenez de grandes respirations pour calmer votre anxiété. Souvent, la tension physique (épaules crispées, mâchoire serrée) aggrave la sensation de malaise. Détendez-vous, respirez, et souvenez-vous que la personne en face de vous ne vous juge probablement pas aussi sévèrement que vous le pensez.