Les personnes en surpoids et obèses se retrouvent souvent confrontées à des individus qui n’ont qu’une piètre opinion d’elles. Il faut dire qu’il ne fait pas bon être gros dans notre société à l’heure actuelle… Pourtant, il est important de faire la différence entre une personne qui ne connaît tout simplement rien à la maladie obésité, et une personne réellement grossophobe. Voici pourquoi.
La grossophobie, un sport international !
Il n’y a pas de quoi s’en féliciter, la grossophobie semble être devenue le sport favori de bon nombre d’individus bien au delà de nos frontières. Avant internet déjà cela se traduisait par des moqueries voire du harcèlement et des violences à l’encontre des personnes en surpoids dans la sphère privée ou publique.
Mais avec l’arrivée d’internet les choses semblent s’être encore davantage dégradées. À l’abri derrière leurs écrans les trolls de l’internet, qui n’aiment rien et surtout pas les gros peuvent s’en donner à cœur joie et insulter tous ceux et toutes celles qui ont le malheur d’avoir des problèmes de poids.
Les commentaires haineux vont bon train. On traite le gros de « dégueulasse », on lui conseille « d’arrêter de bouffer », on se moque de lui, on l’humilie. Bref, nous avons en face de nous (ou de l’autre côté de l’écran) un grossophobe comme il en existe tant et même si cela est parfois difficile à encaisser, le mieux reste encore de passer son chemin car il n’y a rien à en tirer. Oui mais voilà, et si parfois cet individu était en fait plus bête que méchant et qu’il ne demandait qu’à en apprendre plus sur ce qu’est l’obésité ?
L’obésité reste encore une énigme pour certains
On aurait vite fait de classer toutes les personnes hostiles aux gros dans la case grossophobe et pourtant, si l’obésité n’est pas une maladie contagieuse, la désinformation elle, l’est.
Prenons l’exemple des régimes. Les études sur le sujet nous le disent, les professionnels de santé l’admettent désormais volontiers, les régimes sont inefficaces. La majeure partie des gens qui ont perdu du poids en suivant un régime reprennent tous les kilos perdus voire plus encore dans les cinq années suivant le début de la diète. On sait que cela n’est pas une question de motivation, de contrôle ou de faiblesse. Car lorsque l’on diminue notre apport calorique quotidien, le corps met en place plusieurs réactions comme le ralentissement du métabolisme et la modification du taux de leptine qui empêchent alors la personne ronde (et mince) de perdre du poids durablement.
Mais notre anti-gros dira à qui voudra l’entendre, ou pas d’ailleurs, parce qu’à la base, on n’avait rien demandé, que les gros ne réussissent pas à perdre du poids car ils sont faibles, feignants, qu’ils n’ont aucun contrôle et qu’ils se laissent aller, bien que la science invalide ce cliché.
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Il ne faut pas leur en vouloir d’ailleurs, car dans notre société une campagne de désinformation sur la question du poids est savamment orchestrée. On continue de faire croire aux gens qu’ils peuvent décider de leur poids comme ils l’entendent. Que si jusqu’ici ils ont échoué à réaliser ce rêve, ce n’est pas parce que ce rêve est inaccessible mais parce qu’ils n’avaient pas employé jusque-là la bonne méthode ou qu’ils n’avaient pas suffisamment de motivation. Car pour vendre des régimes coûteux, il faut continuer à entretenir l’illusion, la croyance que la prochaine fois sera la bonne.
Les personnes obèses ont aussi le droit et le devoir d’éduquer les autres
Parce qu’on n’est jamais mieux servi que par soi-même, le gros peut lui aussi expliquer à celui qui ne connaît pas réellement le surpoids ce que c’est. Car notre tolérance naît des discussions pacifiques et constructives que nous pouvons avoir avec des individus qui n’ont pas la même opinion que nous sur un sujet. Cela nous permet de voir les choses sous un autre angle et de faire grandir notre réflexion.
Au fond, une personne prompte à croire aux clichés véhiculés sur la question du surpoids ne demande peut-être qu’à avoir un autre éclairage sur le sujet.
Mais le problème est aussi à chercher de notre côté. Que connaissons-nous réellement de notre obésité et de celle des autres ? Avant d’espérer que les autres ne soient plus tolérants et éduqués, éduquons-nous nous-mêmes d’abord sur le sujet.