Vous êtes plein.e de volonté, vous commencez de nombreux projets, mais vous n’allez jamais jusqu’au bout ? Il s’agit d’un phénomène commun souvent considéré comme un épuisement de la volonté. En réalité, ne pas finir ce que l’on entreprend dépend de plusieurs raisons.
1 – Vous ne voulez pas affronter le réel
Il s’agit peut-être d’un comportement inconscient, mais cette peur est bien souvent le cœur du problème. En effet, tant que l’on n’est pas allé au bout de son projet, tout est encore possible.
En soi, on n’échoue pas officiellement ce qu’on ne termine pas. Le réel peut être synonyme de déception, d’échec. Donc, pour se protéger, il est plus simple de ne pas finir ce que l’on entreprend.
2 – Le perfectionnisme, source de procrastination
Il y a de fortes chances pour que cette peur d’aller au bout de votre action naisse d’un perfectionnisme toxique. La recherche permanente de perfection signifie l’impossibilité d’être satisfait.e. De là, découle une grande procrastination : à quoi ça sert de travailler sur un projet qui ne sera pas parfait ?
Cette situation nous confronte aussi à nos véritables capacités. Jane B. Burka et Lenora M. Yuen, psychologues et autrices expliquent à Psychologies Magazine que cette « astuce » est utile aux perfectionnistes qui peuvent :
« continuer de croire qu’iels sont brillant.e.s et disposent d’un potentiel illimité. »
Une fois de plus, ne pas finir ce que l’on entreprend est un bon moyen de protéger son ego. Il est plus facile de ne pas terminer une tâche plutôt que de mal l’accomplir.
3 – Un manque d’objectif… ou une surestimation de ses capacités
Si votre motivation s’essouffle aussi vite qu’elle est arrivée, c’est peut-être la preuve d’impulsivité. De nombreuses personnes multiplient spontanément leurs engagements sous le coup de la bonne volonté.
Or, si cet enthousiasme est louable, il peut vous éparpiller. Vous êtes très sollicité.e mais il y a sûrement trop de missions pour que vous soyez en capacité de les gérer toutes. Cette attitude est expliquée par la psychanalyste Cégolène Colonna à Psychologies Magazine en ces termes :
« C’est le fruit d’une confusion entre envie et objectif. »
D’autre part, vous vous posez peut-être des objectifs impossibles à atteindre. Les objectifs sont sains, mais nous ne sommes pas tou.te.s capables de tout dans l’instant. Cégolène Colonna le confirme :
« Il faut également compter avec une mauvaise évaluation de ses compétences. »
Certain.e.s ne savent pas distinguer les tâches qui sont de leur ressort. Rapidement, iels se sentent alors submergé.e.s et en viennent à abandonner leur projet.
4 – Une difficulté à gérer son temps
Cela parait logique ainsi annoncé, pourtant beaucoup sous-estiment l’importance des échéances. D’ailleurs, la théorie freudienne veut que l’inconscient ignore le temps. C’est-à-dire que des événements passés peuvent vous rendre incapables de vous fixer des deadlines, ou le cas échéant, de les respecter.
Si votre inconscient n’arrive pas à passer à autre chose, il continue d’ignorer les exigences de la temporalité. Plus simplement, il est aussi possible qu’un défaut d’organisation vous empêche de finir ce que vous entreprenez.
Que faire pour remédier à ce phénomène ?
1 – Identifier les raisons de sa démotivation
Diane Ballonad Rolland, fondatrice du cabinet du Temps et Équilibre, estime qu’il s’agit là du premier pas à réaliser pour finir ce que l’on entreprend.
« En premier lieu, interrogez-vous sur les raisons de cette démotivation. Pourquoi n’arrivez-vous jamais à terminer les tâches entreprises ? Faites le point sur vos engagements et ce qu’ils représentent pour vous. »
2 – Faire le tri parmi ses engagements
Si vous vous êtes reconnu.e plus tôt, il est maintenant temps de hiérarchiser vos engagements. Certains sont forcément moins essentiels que d’autres, priorisez donc les projets qui vous tiennent le plus à cœur. Vous pouvez engager vos projets au fur et à mesure : un projet à la fois.
3 – Anticiper et organiser son temps
Ce n’est pas parce que vous réduisez le nombre de projets que vous devez être plus rapide à agir. Il vous faut donc décomposer votre objectif pour prendre la mesure des ressources dont vous aurez besoin. Grâce à cela, vous pourrez vous organiser raisonnablement et fixer des deadlines cohérentes.
4 – À bas le perfectionnisme
La clé est de viser la progression plutôt que la perfection. Pour cela, il faut envisager vos projets de manière réaliste, en prenant en compte tous les facteurs. Aussi, cela signifie savoir s’arrêter si cela ne fonctionne pas. Cela ne voudra pas dire que vous ne finissez pas ce que vous entreprenez, mais que vous avez pris la mesure du projet au regard de vos capacités. Rien ne vous empêchera d’y revenir lorsque vous serez prêt.e.
De nombreuses raisons vous poussent à ne pas finir ce que vous entreprenez. D’ailleurs, cela se voit parfois amplifié par l’effet Zeigarnik qui veut que nous angoissions lorsque nous n’achevons pas une tâche. Alors, de bons réflexes peuvent se prendre pour ne plus tomber dans cet écueil. Mais le plus efficace et important demeure de trouver du plaisir dans nos projets.
