Vous n’avez certainement jamais entendu parler du « traumasplaining », et pour cause, c’est un terme plutôt récent. Il a été mis en lumière par une thérapeute américaine, Dana Caretta Stein. Vous vous justifiez sans cesse ? Vous avez tendance à parler de vos traumatismes pour justifier certains de vos actes ou choix ? Voici pourquoi le « traumasplaining » est un comportement nocif à bannir de votre vie.
Le « traumasplaining », qu’est-ce que c’est exactement ?
Si la justification incessante trahit un manque de confiance en soi, le « traumasplaining » est un peu différent, surtout plus spécifique. Il s’agit de la contraction des termes anglais « traumas » et « plaining » qui signifient littéralement : « plainte traumatique ». Révélé récemment par la thérapie spécialisée en EMDR Dana Caretta Stein, il s’agit du :
« comportement que l’on adopte lorsque nous nous sentons obligé.e.s de sur-expliquer notre réaction, notre comportement ou nos paroles, de peur que les autres ne soient en colère contre nous, ne nous comprennent pas ou nous rejettent »
Cette sur-justification est généralement pratiquée par les personnes qui ont le besoin de plaire aux autres. Sans même que l’interlocuteur.rice n’ait demandé quelque chose, la personne souffrant de traumasplaining est amenée à se livrer de manière très poussée à propos de sa vie privée, et notamment des traumatismes vécus pour justifier qui elle est, ce qu’elle fait.
Pourquoi se justifier sans cesse est dangereux ?
D’un point de vue personnel, se justifier sans cesse est (très) fatigant moralement. En prime, utiliser et mettre en avant ses traumatismes vécus pour justifier sa personnalité (ou ses actes) enferment dans un cercle vicieux. Cela nous place dans une position de victimisation incessante et ne permet pas de régler en profondeur le(s) traumatisme(s) en question.
Le manque de confiance en soi, qui pousse à utiliser des justifications, est renforcé par ce comportement. Car ce qui est recherché, en utilisant (plus ou moins inconsciemment) cette manière de faire, c’est l’approbation des autres. La dépendance affective peut alors faire son apparition.
D’un point de vue social, cela peut également avoir des conséquences sur l’entourage de la personne. Se servir de ses expériences traumatiques pour justifier le moindre de ses faits et gestes est lassant pour l’interlocuteur.rice. La personne porteuse de traumasplaining peut alors se sentir rejetée, vulnérable et honteuse d’avoir confié ses expériences intimes à quelqu’un qui l’abandonne.
Comment sortir du « traumasplaining » ?
Ce comportement est un cercle vicieux. On a vécu un traumatisme qui a laissé une empreinte en nous et il est bien difficile, parfois, d’arriver à en guérir afin que cela ne régisse pas nos comportements. C’est normal. Tout d’abord, prenez conscience que vous pratiquez le « traumasplaining », il n’y a pas de honte à avoir. Cela vous permettra d’identifier vos comportements nocifs, les situations qui vous poussent à vous sur-justifier. Vous pourrez alors essayer de vous contrôler.
En parallèle, osez consulter un.e professionnel.le (psychothérapeute notamment), qui vous aidera à soigner vos traumatismes. Si vous ne souhaitez pas les verbaliser de manière précise, vous pouvez vous tourner vers des thérapeutes spécialistes en méthode « EMDR ». C’est une technique de désensibilisation par les mouvements oculaires. Enfin, entamez un travail de développement personnel. L’objectif est de renforcer votre confiance en vous, afin que vous puissiez assumer vos choix, vos actes et surtout vous-même.
Être bienveillant.e envers soi et à l’écoute de ses besoins est déterminant dans un processus de bien-être, d’équilibre mental et de confiance en soi. « On n’appartient qu’à soi-même et c’est à soi-même qu’on doit la fidélité la plus importante » – Robert Blondin.