7 conseils d’une maîtresse d’école pour que votre enfant se sente bien à l’école

Confier son enfant à l’école c’est aussi accepter qu’un autre adulte, l’enseignant, joue un rôle important dans sa vie… chose pas toujours facile à intégrer en tant que parent. Eléonore* est professeur des écoles, plus communément appelée « maîtresse d’école ». Pour The Body Optimist, elle délivre 7 conseils utiles pour le bien-être de votre enfant, à l’intérieur mais aussi à l’extérieur de l’enceinte scolaire.

Accorder sa confiance à la maîtresse d’école de son enfant est une des clefs d’une rentrée réussie. Professeur des écoles, enseignant avec des élèves de la petite section de maternelle au CM2, Éléonore* a toujours mis au centre de son métier le bien-être de ses élèves.

« Nous sommes dans une société où on nous en demande toujours plus et c’est malheureusement aussi le cas de nos enfants. Ils ont à peine le temps de grandir qu’il faut déjà qu’ils sachent compter, lire, écrire. Mais qu’en est-il du bien-être de nos enfants ? De leur bonheur ? Je ne vois pas ces mots écrits dans les programmes de l’Éducation Nationale »

Eléonore* tient en effet à attirer l’attention des parents sur le fait que parfois l’école demande beaucoup (trop) aux enfants. « Vous seriez étonnées du nombre d’élèves que j’ai rencontré pour qui l’école n’était pas un lieu où ils étaient heureux. L’école doit avant tout être un lieu où les enfants sont épanouis, un sanctuaire protecteur dans lequel il fait bon vivre », explique-t-elle.

Cette enseignante en petite section de maternelle ne proclame pas détenir la « recette miracle ». Elle a simplement souhaité nous confier 7 petits conseils de maîtresse afin que votre enfant soit aussi bien à l’intérieur qu’à l’extérieur de l’enceinte scolaire.

1- Parlez avec votre enfant et partagez des moments précieux avec lui

Commençons par l’évidence car parfois le plus simple nous échappe. Tous les jours, demandez à votre enfant comment il va. Demandez-lui de vous raconter sa journée et prenez le temps de l’écouter attentivement. Il est par exemple important que vous mémorisiez le prénom des copains de votre enfant, et que vous suiviez le fil des histoires en cours. La plus grande partie de la vie de votre enfant se déroule à l’école alors soyez attentive à ce qu’il vous raconte, posez-lui des questions.

Sur le chemin du retour, après les devoirs, lors du diner, accordez-lui du temps. S’il se sent en confiance, il vous parlera avec sincérité et saura que vous êtes une personne prête à l’écouter, disponible. Il se pourrait que votre enfant ait des choses « intimes » à vous raconter et qu’il ait pour ce faire besoin de se sentir écouté, en sécurité.

Si vous êtes une working girl, essayez tout de même de ritualiser un moment hebdomadaire avec votre enfant. Un goûter à l’extérieur dans un lieu charmant et calme par exemple sera très certainement un moment précieux propice aux échanges de qualité.

2- Faites-lui confiance

Si votre enfant vous parle de certaines choses qu’il subit, écoutez-le attentivement et surtout faites-lui confiance. Dans la mesure du possible, conseillez-le afin qu’il apprenne (même très jeune) à résoudre ses problèmes seul (oui, c’est dur mais il le faut). À l’approche du collège il est en effet primordial que votre enfant sache se défendre et qu’il affirme sa personnalité. Il doit donc apprendre à faire face à ses (petits) problèmes « seul » tout comme il apprend à travailler seul, à s’habiller seul, à rentrer seul. Vous devez le conseiller pour qu’il fasse par lui-même, comme disait Maria Montessori : « apprends-moi à faire seul ».

Certaines situations sont des moments de vie importants où votre enfant se construit une place sociale. Si vous sentez qu’il est face à un conflit, guidez-le, donnez-lui des clefs pour qu’il essaie de l’affronter au mieux et soyez présente et attentive dans le suivi. Surtout, et même si c’est difficile, n’intervenez pas tout de suite en votre qualité de parent. Il risquerait de passer pour « l’enfant à sa maman » et vis-à-vis de ses camarades cela pourrait lui porter « préjudice ».

Si le problème nécessite en tout premier lieu de la parole, des échanges « intelligents », laissez ensuite votre enfant essayer seul, faites-lui confiance, il vous sera reconnaissant plus tard.

De votre côté, vous pouvez vous renseigner sur « les messages clairs ». Aujourd’hui dans beaucoup d’écoles, nous essayons de mettre en place cette méthode et de plus en plus d’enseignants sont d’ailleurs formés aux messages clairs.

3- Utilisez le dessin et les livres pour l’aider à s’exprimer

S’il ne veut pas vous parler, plusieurs solutions :

  • Faites-le dessiner et regardez ses productions. Elles pourront peut-être vous aider à comprendre certaines choses. De nombreux enfants gardent beaucoup de choses en eux et n’exultent pas du tout leur mal-être (ou leur bien-être). Si vous avez un pressentiment, laissez votre enfant s’exprimer par le dessin, ou par l’écrit. Certains canaux sont plus faciles que d’autres selon la personnalité de chacun. Par le dessin il se peut que vous en appreniez beaucoup sur votre enfant.

  • Allez à la bibliothèque ou dans une librairie pour observer les livres auxquels votre enfant s’intéresse. Ils pourront également vous guider. Votre enfant se pose peut-être des questions sur un sujet qu’il n’ose pas aborder avec vous (par honte ou parce que « vous ne pouvez pas comprendre »).

Aujourd’hui une multitude d’ouvrages jeunesse sont édités et permettent de traiter de presque tous les sujets à tous les âges. Votre enfant a peut-être besoin de trouver des réponses à ses questions mais n’a pas envie d’en parler avec vous… après tout c’est son droit.

4- Rencontrez l’enseignant de votre enfant

Il est primordial que le professeur de votre enfant soit au courant des problèmes que votre enfant pourrait rencontrer à l’école (et même en dehors). L’enseignant pourra vous aider grâce à l’observation de votre enfant dans la classe et pourra être plus attentif à ses besoins. Il m’est arrivé de rencontrer des parents très soucieux qui étaient persuadés que leur enfant allait très mal, pourtant à l’école tout allait bien. Parfois les enfants peuvent vous en faire voir de toutes les couleurs sans trop de raisons, alors n’hésitez pas à rencontrer le maître ou la maîtresse.

En tant que professeur des écoles, j’ai rencontré plus d’une centaine d’enseignants et croyez-moi, la grande majorité d’entre eux sont bienveillants et ont à cœur d’offrir aux élèves une scolarité heureuse.

J’ai par exemple le souvenir d’un élève de CM1 qui avait rencontré des problèmes d’énurésie (familièrement nommé « faire pipi au lit »). Alors que le pipi au lit était solutionné depuis des années, ça lui avait repris du jour au lendemain. Ses parents ne savaient plus quoi faire et leur fils emphatisait de ce problème depuis plusieurs semaines. Finalement, après plusieurs échanges, nous nous étions rendu compte que des travaux avaient été faits dans sa chambre et que ces changements le perturbaient beaucoup au point de générer des peurs la nuit. Le fait d’en parler, d’être écouté avait fini par résoudre le problème. Votre enfant même s’il vous paraît grand a besoin de vous, de se sentir compris et surtout d’être rassuré.

5- Sollicitez une aide extérieure si besoin

Si vous ressentez un « malaise » plus profond chez votre enfant, n’hésitez pas à lui proposer de rencontrer quelqu’un à qui il pourrait raconter ses secrets. Beaucoup d’enfants n’osent en effet pas se livrer à leur parent pour de multiples raisons. Certains ont peur de décevoir, d’avoir fait une bêtise, d’être responsables de leur mal-être et ont en conséquence terriblement peur d’être moins aimés parce qu’ils ne méritent votre amour.

Expliquez-leur qu’une personne peut les écouter et que ça restera entre eux. Il faudra certainement plusieurs tentatives avant de trouver « la bonne personne » mais il en existe des qualifiées et d’un grand professionnalisme qui sauront l’aider. Sachez que dans toutes les classes que j’ai eues, environ un quart de mes élèves était ou avait été suivis par un spécialiste. Ce n’est pas un sujet « tabou ».

N’oubliez pas que nos enfants sont des éponges. Des attentats, un divorce, un décès dans la famille, un déménagement, le départ d’un copain, des moqueries (qui peuvent devenir du harcèlement scolaire), l’arrivée d’une petite sœur, des scènes violentes dans un film sont mille raisons qui peuvent l’atteindre. Un psy peut donc avoir les clés pour en parler avec lui et l’aider à surmonter un épisode difficile.

N’oubliez pas non plus, en tant que parent, de donner de « l’air » à votre enfant. Si ce dernier n’arrive pas à se confier à vous, n’insistez pas. Ne soyez pas trop intrusif, il a le droit d’avoir son jardin secret. Imaginez qu’on vous demande à vous, tous les soirs de tout raconter à tout le monde… ce serait insupportable, non ?

6- Faites faire du sport à votre enfant

Qu’il soit petit, gros, grand, binoclard ou endormi, mettez-le au sport ! Eh oui, tous les enfants ont besoin de se défouler. Le sport, l’effort, l’esprit d’équipe, les victoires et les défaites sont au cœur du développement de l’enfant. Alors inscrivez-le à au moins une activité par semaine.

L’activité physique est essentielle et pas uniquement pour la forme. Il est très important que votre enfant s’engage dans une équipe. Il rencontrera ainsi d’autres camarades de son âge, s’investira dans de nouveaux projets, bref tout est bon à prendre.

7- Attention au sucre dans les placards de la cuisine

Je ne suis pas nutritionniste et comme tout le monde j’aime me faire plaisir… mais attention, vigilance au sucre. Tout le monde le sait maintenant, le sucre est un « faux ami » et sur votre enfant, il peut avoir des effets particulièrement néfastes. De nombreuses études ont effectivement mis en avant le fait que le sucre au-delà de générer du surpoids pouvait causer des problèmes liés à l’attention.

Depuis plusieurs années, nous stigmatisons les enfants « d’hyper actifs » dès qu’un gamin rencontre des difficultés à apprendre une leçon ou à rester assis sur sa chaise (essayez de rester assis six heures par jour sans bouger et on en reparle…). Beaucoup d’enfants rencontrent des troubles de l’attention mais depuis quelques années le sucre est pointé du doigt comme élément hautement acteur de ce trouble. Pour faire simple : le sucre l’énerve et ensuite l’endort. Pas vraiment ce qu’il faut pour bien travailler à l’école…

Alors essayez autant que possible de transformer le sucre industriel par du « bon » sucre, comme celui des fruits. N’hésitez pas aussi par exemple, à faire des gâteaux maison ou des céréales vous-même façon « granola ».

Un dernier conseil pour la route ?

N’oubliez pas de dire et de redire tous les jours à votre enfant à quel point il est fabuleux. Depuis que j’enseigne, j’ai constaté que les enfants avaient viscéralement qu’un seul besoin : l’amour. Les enfants ont besoin que vous leur donniez du temps, que vous vous occupiez d’eux et que vous les inondiez d’amour.

Un enfant s’en moque d’être à l’autre bout du monde sur la plus belle plage de l’année. Ce qu’il veut, c’est jouer dans l’eau avec ses parents. Il se moque de son tarif de cantine, du prix de l’appartement ou de la bouteille de vin rouge, ce qui lui importe c’est de faire des jeux de société le dimanche soir en famille, c’est de regarder un film en étant dans les bras de maman, c’est de manger le gâteau au chocolat qu’il a cuisiné avec papi ou d’apprendre à faire du vélo avec papa. Là est l’essentiel pour votre enfant et c’est également là que réside son bien-être.

* Le prénom a été changé.

Lucile Guillot
Lucile Guillot
Je suis une maîtresse d'école passionnée qui aime partager des conseils et astuces pour faciliter la vie des parents et soutenir le bien-être des enfants. J'espère que mes articles vous apporteront inspiration, conseils pratiques et moments de lecture enrichissants tout au long de notre aventure ensemble !
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