Avec Halloween en perspective, les enfants risquent encore de solliciter votre porte-monnaie pour ajouter un nouveau costume à leur vaste collection. Véritables transformistes en herbes, ils maîtrisent les jeux de rôle comme personne. La veille, ils revêtent leur chapeau pointu pour jeter des sorts et le lendemain ils sauvent le monde avec une cape. Dès qu’ils ont un déguisement sur le dos, ils explorent des identités multiples, nourrissent leur esprit créatif et expérimentent la grande palette des émotions. Alors si vous voyez votre bambin porter vos chaussures à talon ou se dessiner une moustache avec votre Kohl, ne le blâmez pas. Ces déguisements participent activement à l’épanouissement et la construction des enfants. La preuve en 6 bienfaits.
Cultiver son imagination
Le dressing de votre enfant ressemble à un showroom de films ou à un vestiaire de stars ? Pas de panique, c’est bon signe. Même si vous ne savez plus où donner de la tête avec tous ces accoutrements fantaisies faits de tulles, d’ailes et de plumes, ils ont une utilité précieuse pour les enfants. Contrairement à ce que vous pouvez croire, ils ne s’en servent pas uniquement pour improviser une fashion week dans le salon. Ils ont une portée bien plus louable.
Ces déguisements les font basculer dans leur monde. Ils accordent plus de véracité et de crédibilité à leur imagination débordante. Grâce à ces costumes qui représentent un métier, un héros de fiction ou un animal, les enfants se glissent plus facilement dans la peau de leur personnage. Ainsi, ils peuvent se raconter autrement qu’à travers leur statut d’enfant, qui est assez restrictif. Ils concrétisent aussi des mises en scène qui sortent du cadre « candide ». Par exemple, lorsqu’un enfant enfile un costume de superman, il s’enrichit de nouveaux gestes et de valeurs inédites comme le courage et l’altruisme.
Les déguisements agissent aussi sur l’épanouissement des enfants de par leur teneur réconfortante. C’est bien connu, les enfants apprennent par mimétisme et reproduisent ce qu’iels voient. Ne vous étonnez donc pas si votre enfant utilise les courses pour jouer à la marchande. Ce plagiat est indissociable de leur éveil.
Apprendre à mieux se connaître
En sautant d’un déguisement à l’autre, les enfants entament une quête identitaire importante. Si votre bambin.e vous supplie pour dormir avec son costume de fée et sa baguette magique, c’est certainement qu’iel se plaît dans cette identité. Même écho si iel veut à tout prix aller à l’école avec son casque de Dark Vador vissé sur le crâne. Les déguisements permettent aux enfants de prendre de multiples visages et d’affirmer leur singularité. Pas question donc de leur imposer un costume.
Le choix du déguisement est un acte de « réalisation de soi » à part entière. Si votre enfant décide, contre toute attente, de porter une blouse de scientifique à Halloween, c’est certainement qu’iel a un goût affûté pour cette discipline. Lui interdire reviendrait donc à renier ce qu’iel souhaite être. Les enfants élisent leur costume en fonction de ce qu’il renvoie à leurs yeux et des valeurs qu’il traduit. C’est un moyen palpable de donner de la résonance à leurs centres d’intérêt, leur personnalité et leur sensibilité. Les déguisements agissent sur l’épanouissement des enfants puisqu’ils élucident certaines zones de leur identité.
Développer des compétences sociales
Lorsque les enfants changent d’apparence, iels apprennent à se mettre à la place des autres. Au gré de cette métamorphose, iels ne se contentent pas de porter un bout de tissu, iels endossent toutes les responsabilités et les sentiments qui vont avec. Si votre enfant se dévoile avec un stéthoscope en plastique autour du cou, iel ne joue pas seulement au/à la « docteur.e et au/à la patient.e », iel travaille aussi des notions d’écoute, de patience et de délicatesse. Chaque costume traduit des valeurs morales plus ou moins fortes que l’enfant tente d’apprivoiser à sa manière.
Les déguisements favorisent également l’épanouissement des enfants puisqu’ils aident à mieux « lire » les émotions des autres. C’est comme s’ils posaient un filtre de bienveillance devant les yeux des bambin.e.s. Lorsque les enfants se déguisent à l’unisson, iels doivent aussi apprendre à faire cohabiter leur différence et à se répartir des rôles équitables. Or, trouver une cohérence entre une princesse lunaire, un cowboy brutal, un chien un peu simplet et un gladiateur maladroit est loin d’être une mince affaire…
Le déguisement pour exprimer ses émotions
Les déguisements influencent l’épanouissement des enfants puisqu’ils ont une vocation « cathartique ». Ils permettent d’exorciser certaines peurs et de relâcher des émotions coupables tout en jouissant d’une « couverture ». Les enfants déballent leurs ressentis avec franchise, sans craindre de se faire gronder en retour. Iels profitent d’une sorte d’immunité du costume. En étant barricadé.e.s sous une identité de substitution, iels se détournent des gros yeux de leur parent et se défoulent plus raisonnablement.
Que ce soit en rugissant comme un lion ou en faisant mine de transformer les parents en crapaud, les enfants libèrent tout ce qui les pèse. Les déguisements suscitent également le langage corporel, un moyen de dire sa souffrance, sa joie ou sa colère sans un mot. Parfois, les gestes se suffisent à eux-mêmes.
Un moyen de s’affranchir des normes de genre
Ce n’est pas un scoop, les clichés de genre se distillent dès le berceau et créent des étiquettes très « médiocres ». Les déguisements, eux, permettent aux enfants de s’affirmer hors de ces normes archaïques. Les filles ne sont pas forcées de materner un poupon ou de prendre l’étoffe d’une infirmière. Tout comme les garçons ne sont pas obligés de prendre l’allure de bob le bricoleur ou d’un brave chevalier.
Avec les costumes, les genres s’effacent au profit des goûts personnels. Sous le regard des adultes, une fille qui se plaît dans la veste de Zoro est forcément estampillée « garçon manqué ». Un garçon qui adore les paillettes, lui, est nécessairement « fragile ». Mais du point de vue des enfants, ces interprétations sont totalement abstraites. Ce qu’iels voient, c’est leur propre plaisir. Les déguisements participent à l’épanouissement des enfants puisqu’ils insistent sur le fait que les identités de genre sont fluides et variées. Cette prise de conscience précoce favorise l’ouverture d’esprit et l’inclusion.
Un rempart contre la timidité
Tout comme le théâtre, les déguisements sont des boucliers contre la timidité et des vecteurs de confiance en soi. Si votre enfant campe dans sa tenue de policier.ère lorsque vous recevez du monde, ce n’est pas pour vous mettre la honte. C’est probablement parce qu’iel s’y sent plus en « sécurité ». Pour lui/elle, c’est une façon de camoufler sa pudeur et de se préserver du regard des autres.
Le déguisement est une sorte d’armure « physique » qui se répercute positivement sur le mental. Cet anonymat les rassure. Il a même un effet désinhibant très fort. Ne vous étonnez donc pas si votre enfant chante à tue-tête et danse sur la table lorsqu’iel est masqué.e alors que d’habitude iel se cache derrière vos jambes au moindre « bonjour ».
Les déguisements ne sont donc pas seulement là pour faire « beau », ils dopent l’épanouissement des enfants, et ce sous toutes les coutures. Et nul besoin d’investir des milles et des cents dans un costume ultra sophistiqué… Quelques bouts de carton et un coup de marqueurs suffisent à faire décoller l’imaginaire.