Pour les enfants, rentrée scolaire rime d’ordinaire avec retrouvailles, grand déballage des fournitures flambant neuves et défilés de vêtements tendance. Mais cette année, l’inflation a ralenti la ferveur des porte-monnaie. Les parent.e.s doivent résoudre une équation toujours plus complexe, en composant avec des prix qui ne cessent de grimper.
Et le casse-tête se poursuit jusqu’à la cantine. Les tarifs pourraient gonfler de 10 % en moyenne. Avec un budget qui s’amincit au fil des jours, cette annonce laisse un goût amer. Plus question de couper la poire en deux, des aides existent !
Pourquoi les prix de la cantine explosent ?
L’inflation s’est d’abord glissée dans le cartable avec une hausse de près de 5 % du prix des fournitures scolaires. Les parent.e.s ont dû tirer un trait sur les trousses floquées du héros préféré de leurs enfants, laissant couler quelques larmes de crocodile. Ce n’est un secret pour personne, la rentrée scolaire creuse un trou dans le budget des familles. Mais cette année, c’est une véritable course aux bonnes affaires qui s’amorce, pas par choix, par nécessité.
Cette flambée des prix se ressent jusque dans les assiettes des cantines scolaires. En cause ? Le coût exorbitant de certains produits alimentaires, les pénuries nourries par la guerre en Ukraine, mais aussi l’augmentation du prix de l’eau, du gaz et de l’électricité. Inévitablement, les fournisseurs des cantines scolaires ont aussi dû revoir leurs factures, désormais plus salées. La hausse du prix des repas pourrait se situer entre 5 % et 10 %.
Qui devra digérer l’addition ?
La cantine, intervalle convivial entre deux cours éprouvants, réunit chaque jour environ 1 élève sur 2. Près d’un milliard de repas y sont servis chaque année. Solution privilégiée pour les parent.e.s qui mangent au bureau ou qui ont une pause déjeuner express, la cantine scolaire est d’un précieux secours. Alors, cette annonce retentissante a de quoi rester en travers de la gorge.
Les communes tentent de trouver des pistes pour que le changement soit moindre. Nous pouvons, par exemple, citer : une augmentation des tarifs de 20 à 50 centimes par repas pour les parent.e.s ou l’accent sur une cuisine vapeur pour contourner le prix faramineux de l’huile. Pour l’heure, aucune réelle décision n’a été prise, laissant les parent.e.s mi-figue, mi-raisin.
Les aides, croquées à pleines dents
Cette obligation de serrer la ceinture à tous les niveaux et de sans cesse mesurer les dépenses sature le mental des parent.e.s. Le quotidien est devenu un calcul permanent. En 2015, une enquête révélait que 9 parent.e.s sur 10 se sentaient stressé.e.s par l’organisation de la rentrée. Ce chiffre pourrait lui aussi suivre la tendance et s’exacerber. Pour éviter de tomber dans l’obsession du compte en banque, certaines aides arrivent en renfort.
Le 16 août dernier, 3 millions de familles ont par exemple reçu une partie de l’allocation de rentrée scolaire, revalorisée de 4 % cette année. Hormis ce geste, les parent.e.s sont souvent seul.e.s dans cette pêche aux solutions. Côté cantines scolaires, des aides sont prévues et peuvent varier du simple au double :
-
Les aides locales
En fonction des établissements « une prise en charge partielle ou un tarif dégressif peuvent être appliqués sur la base du quotient familial ». Pour savoir si vous êtes éligible, renseignez-vous à échelle locale en prenant contact avec l’école de votre enfant ou avec la CAF.
-
L’exonération partielle
Au menu : cette autre option qui concerne « certains établissements régionaux d’enseignement adapté (Erea) ou écoles régionales du premier degré ». Cette mesure vous permet une exonération partielle des frais de demi-pension. Vous pouvez en bénéficier seulement si vous complétez un dossier de demande spécifique lors de l’inscription de votre enfant.
-
Le fonds social pour les cantines scolaires
Cette aide s’adresse uniquement aux parent.e.s dont les enfants sont au collège et/ou lycée. Elle permet « une exonération d’une partie voire de la totalité des frais de demi-pension ». Contactez directement l’établissement concerné pour connaître les conditions.
-
La bourse des collèges
Définie sur la base des revenus parentaux, la bourse des collèges permet la prise en charge des frais de pension ou de demi-pension. Pour en faire la demande, rendez-vous sur le portail Scolarité-Services.
-
La prestation accueil et restauration scolaire
Uniquement applicable dans les départements d’Outre-Mer, cette aide est directement versée aux établissements par la CAF.
Le dispositif cantine à 1€, késako ?
Le dispositif cantine à 1€ a été créé en 2019 pour venir en aide aux familles piégées dans une grande précarité. Il s’adresse exclusivement aux enfants défavorisés des écoles primaires. Cette mesure salutaire ne fait pourtant pas l’unanimité. Seules 261 communes sur 4000 éligibles l’ont mis en pratique. Manque de communication, procédures compliquées, critères d’éligibilité brouillons… ces dysfonctionnements de « débutant » ont laissé ce dispositif en marge.
Alors qu’en Californie, toutes les écoles publiques envisagent d’offrir des repas gratuits aux élèves dès la rentrée prochaine, en France on pédale dans la semoule. Il en faudrait peu pour que les parent.e.s tapent du poing sur la table. En attendant, les achats de la rentrée scolaire se poursuivent et les espaces solidaires comme la Croix Rouge sont de plus en plus sollicités.