Après 16 semaines à apprivoiser ce nouveau rôle maternel, le retour au travail se présage non sans appréhensions. Troquer les tendres peau à peau avec bébé contre les réunions à répétitions n’est pas une étape évidente. Cette reprise réveille la même angoisse que les premiers jours à l’école.
Retrouver une certaine légitimité professionnelle, mettre en place un nouveau rythme, accepter la séparation déchirante avec votre petit.e… abandonner le congé maternité pour reprendre le chemin du boulot est loin d’être un jeu d’enfant. Afin de passer ce cap sans pression, ces conseils ont été cousus main, rien que pour vous, jeunes mamans.
1 – Restez en contact avec vos collègues
Certes, les gazouillis et les premiers mots de bébé sont plus précieux que les potins de couloir du boulot. Mais garder un lien avec ses collègues de travail est la meilleure solution pour ne pas se retrouver totalement perdue au retour du congé maternité. Entre l’arrivée des stagiaires, les départs en retraite et la refonte des outils de travail… difficile de rester à la page.
Discuter autour d’un repas, échanger des textos, passer un coup de fil… tous les moyens sont bons pour glaner quelques informations. Si vous avez la chance de compter une « gossip girl » innée dans votre équipe, les actualités circuleront encore plus vite que dans la presse people. Un moyen convivial qui permet de toujours garder un pied dans l’entreprise, même depuis chez soi.
2 – Renseignez-vous sur vos droits
Revenir dans la vie active avec votre statut de maman vous donneaccès à plusieurs aménagements qu’il convient de connaître. Pour s’y retrouver dans toute cette masse juridique propre à l’univers professionnel, vous pouvez d’abord vous entretenir avec le service RH de votre entreprise. Vous pouvez, par exemple, avoir droit à une réduction de votre temps de travail d’une heure par jour pour allaiter votre enfant ou tirer votre lait. Votre titre de jeune parent vous permet aussi de bénéficier de congés ou absences pour enfant malade.
Pour une fois que les textes accordent de belles faveurs aux mamans, il serait dommage de s’en priver. Et en France, les jeunes mères sont plutôt bien loties. Depuis 2016, elles sont protégées du licenciement jusqu’à la quatrième semaine après leur retour du congé maternité.
3 – Trouvez le rythme qui vous convient
Selon une étude de 2019, les parents perdent 6 ans de sommeil après la naissance de leur enfant. Et force est de constater que les mamans sont les premières à endurer les allers-retours permanents vers le berceau de bébé. Les nuits rythmées par les pleurs incompréhensibles de ce petit bout en développement ancrent les insomnies dans le quotidien des jeunes mères. Résultat : au retour du congé maternité, elles ne traînent pas seulement leur sacoche à ordi mais aussi leurs valises sous les yeux. Se remettre dans le bain est donc une rude tâche, surtout quand le sommeil afflige la productivité. Inutile de vouloir à tout prix coller à un modèle de perfection.
Devenir à la fois une employée et une mère exemplaire relève de la fiction. Cependant, concilier ces deux rôles sans être totalement dépassée est tout à fait possible. Il suffit de trouver son rythme. Pour cela, faites jouer la carte du partage des tâches avec votre partenaire. Les plannings et les surligneurs deviendront vos meilleurs amis. Et d’autres méthodes, directement nourries par la toile, arrivent aussi en appui. C’est le cas de la tendance du batch cooking : le fait de cuisiner tous ses repas de la semaine à l’avance en seulement deux heures. Une promesse qui ne va pas se faire prier !
4 – Préparez la séparation avec bébé petit à petit
Vous l’avez enlacé des heures ce petit être aussi cher que la prunelle de vos yeux. Désormais, vous vous apprêtez à serrer des classeurs et des piles de documents sans âme. Une transition parfois déchirante qui génère des angoisses. Est-ce que mon enfant sera entre de bonnes mains ? Comment réagira-t-il en mon absence ? Toutes ces questions, totalement justifiées, accourent dans les esprits. L’instinct maternel se fait entendre, et ce même derrière les portes du bureau.
Afin d’apaiser ces craintes naturelles, la période d’adaptation en crèche est la bienvenue. Elle donne un avant-goût de la séparation et permet de mieux l’anticiper mentalement. Des pleurs risquent de retentir et de vous retenir au début, mais progressivement bébé s’acclimatera à cet environnement inconnu. Et vous, vous apprendrez à réinvestir ce temps en solo.
5 – Débarrassez-vous du sentiment de culpabilité
Il est aussi tenace que l’odeur de bave des doudous fétiches… Nous avons nommé le sentiment de culpabilité. Cette fâcheuse tendance à s’excuser ou ce penchant incontrôlé pour la comparaison, voilà des symptômes bien précis qui illustrent à merveille l’impact nocif de la culpabilité maternelle. Pendant toute la période du congé maternité, les jeunes mères ont la tête dans les biberons et les couches-culottes. Mais une fois de retour au travail, c’est la douche froide. Surtout si d’autres mamans font partie de l’équipe.
Tandis que vous essayez de retrouver un certain équilibre, elles semblent mener une vie de famille totalement ficelée. Indéniablement, la peur de ne pas être à la hauteur revient au galop. Un conseil : ne soyez pas trop dure avec vous-même. Le mythe de la « mère parfaite » n’est qu’une sombre conception patriarcale à évincer de toute urgence. Et laisser son bébé derrière soi avant de rejoindre le boulot est un vrai sacrifice. Composer avec des émotions débordantes et acquérir une totale confiance n’est pas donnée à tout le monde. Soyez donc fière de cet accomplissement.
Les mamans sont d’autant plus méritantes car le milieu professionnel reste impitoyable avec elles. Une fois qu’un enfant pointe le bout de son nez, elles doivent tambouriner sur un plafond de verre encore très solide. Selon une étude de l’INSEE, les inégalités se creusent au travail. Au total, 51 % des salariée.e.s à temps partiel sont des mères, contre 14 % de pères.