Les stéréotypes de genre pèsent encore lourd sur l’éducation des enfants. Les parents imaginent ainsi parfois que certains traits de caractère sont propres aux garçons et d’autres aux filles. Ils peuvent alors réprimer des émotions qui ne sont « pas de leur genre », les crises de colère chez les petites filles par exemple. La colère est pourtant une émotion saine et propre à l’être humain quel qu’il soit qu’il ne faut pas chercher à faire taire.
Une colère réprimée avec de lourdes conséquences à la clé
Si les stéréotypes de genre s’apprennent très tôt, c’est que les parents, les professeurs et plus largement l’entourage les inculquent aux enfants dès le plus jeune âge. Il n’y a d’ailleurs souvent rien de volontaire là-dedans. Car des études ont montré que même inconsciemment, les parents avaient tendance à se comporter différemment avec leur bébé en fonction de son sexe quand leurs besoins restent pourtant identiques.
Les petits garçons sont ainsi perçus comme intrépides. Les filles elles sont vues comme douces et sensibles. Quand les garçons font des crises de colère, on imagine alors qu’ils ont simplement du caractère. Lorsqu’il s’agit de petites filles en revanche, elles sont vues comme un comportement excessif voire même anormal. Les parents vont alors avoir tendance à réprimer cette émotion chez les filles. Soraya Chemaly, journaliste et auteure du livre « Le Pouvoir de la colère des femmes » explique au site A Mighty Girl :
« Les filles sont plus susceptibles d’apprendre que leurs sentiments de colère, peu importe la raison pour laquelle elles les ressentent, sont « mauvais » et pas raccords avec leur identité de fille. »
Sans que les parents aient besoin de leur dire, les filles vont donc finir par intérioriser elles-mêmes leur colère avec d’inquiétantes répercussions à la clé.
« La colère qui n’a pas trouvé d’échappatoire induit du stress, des tensions, de l’anxiété, de la déprime et une nervosité excessive. On estime maintenant à 30 % le nombre d’adolescentes qui souffrent d’un trouble de l’anxiété. »
Il est donc plus que jamais nécessaire de laisser les filles faire, comme les garçons, des crises de colère.
Bien réagir face à la colère des filles
Que faire face à une petite fille et plus largement, un enfant qui manifeste sa colère ? Katie Hurley, psychothérapeute pour enfants et adolescents nous offre quelques pistes en nous expliquant d’abord ce qu’il ne faut pas faire :
« Cela nous fait réagir. Notre instinct en tant que parent est de dire « je ne veux pas ressentir ça maintenant, je dois arrêter ça. » Mais si vous rejetez complètement leur colère, vous apprenez aux filles qu’elle n’est pas valable et qu’elles ne peuvent pas l’exprimer, même avec vous. »
La psychothérapeute préconise alors d’accueillir la colère de l’enfant sans pour autant la laisser s’exprimer de toutes les façons.
« À la place, validez leurs émotions mais mettez des limites quant aux façons appropriées de les exprimer. « Je sais que tu es en colère de ne pas pouvoir avoir un autre cookie, mais ce n’est pas ok de hurler. » »
Une façon d’aider l’enfant à séparer ses émotions de la façon dont il les exprime. Oui, il a le droit d’être en colère parce qu’une chose l’a profondément énervé. On peut alors reconnaître et accueillir ce ressenti. Mais cela ne lui donne pas le droit pour autant d’avoir des comportements violents par exemple. Une attitude intéressante à adopter quel que soit le sexe de l’enfant.
Qu’en pensez-vous ? Comment gérez-vous les crises de colère des enfants ? Réagissez sur le forum dans la catégorie Parentalité.