Une grande majorité (82 %) des parents se disent préoccupés par les contenus choquants auxquels leurs enfants sont exposés sur Internet. Et un quart de ces parents avouent ne pas savoir comment réagir, si leur enfant était cyberharcelé, ou coupable de cyberharcèlement. Ce dernier sondage Ifop met des chiffres sur des comportements violents, et démontre la nécessité d’y remédier au plus tôt.
Enfant & internet : 82 % des parents préoccupés
Ils sont préoccupés pour leurs enfants, mais ne savent pas comment s’y prendre. En effet, si les parents connaissent le type de contenu sur lesquels leurs enfants peuvent tomber sur internet, ils n’en restent pas moins démunis. À l’occasion de la Journée internationale contre la Violence et le Harcèlement à l’École qui a eu lieu le 4 novembre dernier, c’est la conclusion dévoilée par une étude sur le cyberharcèlement. Les chiffres ont montré qu’un quart des parents affirment qu’ils ne sauraient pas comment aider leur enfant, s’il était victime ou coupable de cyberharcèlement.
L’étude, réalisée du 17 au 22 septembre 2021 par l’Ifop pour Kaspersky France, a interrogé un panel de 960 parents, dont les enfants étaient scolarisés à l’école élémentaire ou au collège. Via un questionnaire auto-administré en ligne, les résultats ont pu montrer qu’au total, 82 % des parents, soit huit parents sur dix, étaient préoccupés par l’utilisation que fait leur enfant d’Internet. Ce bilan est inquiétant, si l’on se rappelle que plus d’1 adolescent.e sur 10 a déjà été victime de violences en ligne.
Une surexposition aux réseaux sociaux et à la violence
Si les parents sont inquiets, c’est aussi que 59 % d’entre eux, soit six parents sur dix, admettent que leur enfant a déjà été exposé à des images violentes, choquantes ou pornographiques. Et c’est souvent à l’entrée au collège que l’exposition à ces images fait un bond.
Pour les enfants aujourd’hui, c’est presque inévitable d’être sur les réseaux sociaux. Premièrement, la majorité des familles sont équipées d’un accès à Internet. Et selon les parents sondé.e.s, plus de la moitié (53 %) de leurs enfants sont inscrit.e.s au moins à un réseau social. Le plus souvent sur Snapchat et TikTok. Au collège, il.elle.s sont 76 % à avoir au moins un compte sur les réseaux sociaux. Selon l’enquête Ifop, « cette surexposition va de pair avec un risque de cyberharcèlement ». 21 % des sondé.e.s ont indiqué que leur enfant ou l’un de ses camarades a déjà été harcelé en ligne. Et pour 4 % des parents, leur enfant a déjà été la cible directe d’un cyberharcèlement.
Des inquiétudes sources de conflits familiaux
Afin de protéger leurs enfants du harcèlement en ligne, les parents font ce qu’ils peuvent. Ainsi, 80 % affirment avoir déjà sensibilisé leur enfant aux dangers qui peuvent être présents sur internet. Ils sont 19 % à s’être créé un faux profil sur le réseau social de leur enfant, pour le surveiller.
Cette dernière technique, qui ne repose pas réellement sur la confiance, est bien sûr source de conflits dans le cercle familial. D’ailleurs, près de la moitié des parents (48 %) affirment qu’elle a créé des conflits familiaux.
Mettre des chiffres sur des comportements violents
Même si elles ne sont basées que sur des propos déclaratifs, ces études permettent d’alerter les décideur.euse.s, en mettant des chiffres sur des comportements inquiétants. Dans un précédent article nous avions identifié 9 formes de cyberharcèlement et les différentes solutions pour mieux s’en protéger.
À noter que le cyberharcèlement n’est pas la seule forme de violence à laquelle sont exposé.e.s les enfants aujourd’hui. En effet, le harcèlement scolaire se déroule aussi dans la vraie vie, à travers des menaces, des insultes, du racket, voire des violences physiques. Et le plus souvent, ces violences se reproduiraient davantage au sein même des groupes d’ami.e.s.
En France, selon l’Unicef, 700 000 enfants et adolescent.e.s seraient victimes de harcèlement scolaire chaque année. Il.elle.s seraient 12 % à l’école primaire, 10 % au collège, et 4 % au lycée. Depuis seulement 2019, le droit des élèves à suivre une scolarité sans harcèlement est inscrit dans la loi.
En mai dernier, le ministre l’Éducation M. Blanquer rappelait que « Ces dernières années on a réussi à faire reculer un peu le harcèlement (…) mais on n’a pas réussi à faire reculer le cyberharcèlement », un phénomène qui s’est d’ailleurs aggravé pendant la crise sanitaire. Il y a donc encore du travail à faire !
Et vous, quelles sont vos inquiétudes face à l’utilisation des réseaux sociaux de vos enfants ? Comment y faites-vous face ? Venez partager vos expériences avec nos lecteurs et lectrices, sur nos forums, dans le coin Grossesse, futurs parents, parentalité !