L’arrivée d’un bébé dans une famille est généralement perçue comme un moment de joie. Cependant, pour de nombreuses femmes devenues mères, cette période est marquée par un défi de taille : la dépression post-partum. Elle touche 10 à 15 % des mères, selon un rapport de la Commission des 1 000 premiers jours. Face à ce constat alarmant, des chercheur.se.s ont travaillé sur une possible solution : une pilule contre la dépression post-partum. L’Agence américaine du médicament vient d’autoriser la mise sur le marché d’un cachet. Que faut-il réellement en penser ? On fait le point.
Le fardeau silencieux de la dépression post-partum
La dépression post-partum est un fardeau silencieux qui affecte de nombreuses femmes dans les semaines ou les mois suivants la naissance de leur enfant. Souvent minimisé ou ignoré, ce trouble peut avoir un impact profond sur la vie des nouvelles mères. Elle se caractérise en effet par des sentiments de tristesse, d’anxiété, d’irritabilité, de fatigue extrême et de désintérêt pour les activités quotidiennes.
Les mères atteintes peuvent alors ressentir une pression écrasante pour être des parents parfaits, tout en faisant face aux changements hormonaux et aux défis physiques liés à la naissance. Bien qu’il soit possible d’avoir recours aux médicaments antidépresseurs, de nombreuses femmes ne reçoivent pas l’aide dont elles ont besoin. C’est là qu’intervient l’idée d’une pilule contre la dépression post-partum.
Un remède en pilule contre la dépression post-partum
L’idée d’une pilule pour traiter la dépression post-partum a été évoquée à plusieurs reprises dans les médias ces dernières années. C’est désormais chose faite : en août dernier, l’Agence américaine du médicament (FDA) a autorisé sa mise sur le marché.
Le « Zurzuvae » est un cachet censé lutter « significativement et durablement » contre les effets de la dépression post-partum. Selon la Dr. Kristina M. Deligiannidis qui a dirigé l’étude sur ce nouvel antidépresseur des laboratoires Sage Therapeutics :
« Beaucoup de femmes souffrant de dépression post-partum n’osent pas parler de leur mal être ni aller à l’hôpital. Nous pensons que désormais elles auront moins de mal à se soigner avec une pilule qu’il suffit d’avaler chez soi. Les médicaments sous forme de pilule sont généralement plus pratiques à prendre que d’autres traitements » – propos rapportés sur Europe 1
1 maman sur 7 est touchée par la dépression post-partum aux États-Unis. Elle est responsable de 9 % des décès liés à la grossesse. Les chercheur.se.s ont donc développé ce médicament qui a pour but de réguler l’humeur et l’anxiété des mères.
Est-ce vraiment la solution ?
Si à l’heure actuelle aucune date précise de sa mise sur le marché n’a été dévoilée, plusieurs associations américaines saluent une « lueur d’espoir ». D’autres personnes pointent en revanche la mise en vente « d’un énième médicament à destination des femmes ».
« La dépression post-partum ne doit pas devenir une affaire de chimie. Il faut prendre de réelles mesures pour accompagner les femmes en proie à la dépression post-partum. Et si ce médicament avait un effet sur le lait maternel ? Une pilule ne peut pas résoudre tous les problèmes », peut-on lire
L’Agence américaine du médicament (FDA) précise que le « Zurzuvae » peut en effet avoir des effets secondaires indésirables. Parmi eux, de la fatigue, des vertiges, diarrhées, rhumes ou encore somnolences.
Rappelons que chaque cas de dépression post-partum est unique. Il est essentiel de prendre en compte la complexité de la santé mentale maternelle. Les femmes ne devraient pas avoir à porter ce fardeau seules. La compréhension et le soutien demeurent des éléments essentiels dans la lutte contre la dépression post-partum.