Deuil parental : 6 clés pour traverser la fête des Mères sans sa maman

Pour les personnes qui n’ont plus leur maman, la fête des Mères s’apparente à une véritable torture émotionnelle. Des promotions de bouquets de fleurs aux t-shirts floqués « I love you mom » en passant par les mails qui entament le terrible décompte, chaque rappel sonne comme une déflagration intérieure. La fête des Mères, supposée joyeuse et conviviale, revêt une profonde amertume lorsque la reine de la célébration n’est plus qu’un amas de souvenirs. La mémoire de celle qui rassurait dans un câlin et qui apaisait les bobos avec un baiser se fait encore plus bruyante en ce jour spécial. Voici donc 6 pistes pour adoucir la fête des Mères à l’heure du deuil parental, événement le plus foudroyant de la vie humaine. 

Se remémorer les moments heureux

En ce dimanche 26 mai jour de fête des Mères, le deuil parental a souvent tendance à créer des relents de regrets et de culpabilité. Il y a toujours cette impression terrible de ne pas avoir assez profité de sa maman et d’avoir bâclé les petits instants complices avec elle pour croquer sa jeunesse. Cependant, ces remords invasifs snobent tous les moments précieux passés au bras de sa maman. Au lieu de se lamenter sur des « et si » et de se morfondre sur ce temps manqué, les spécialistes recommandent de chérir les souvenirs tangibles et heureux.

Certes, la fête des Mères est un produit explosif pour le chagrin, mais elle peut également convoquer des flashbacks en or brut. Il peut s’agir d’un moment privilégié avec sa maman ou d’une simple image de vie commune. En convertissant ce regard pessimiste en rétrospective lumineuse, le deuil parental frappera moins fort. C’est tout un état d’esprit à acquérir.

Continuer d’écrire des cartes en son honneur

La démarche peut paraître curieuse, mais coucher ses confidences sur une carte fantaisie est un bon moyen d’édifier un lien spirituel avec sa mère disparue. Même si ce mot, écrit à l’encre du cœur, ne pourra jamais se hisser entre les mains de sa destinataire, il donne l’illusion d’une connexion. Cette carte, adressée à une étoile, a une fonction cathartique. Elle fait transpirer des émotions intimes, souvent ravalées en société. L’écriture permet aussi de poser des termes sur des ressentis accrus qui semblent insaisissables.

Cette carte, déposée sur une tombe ou gardée au chaud dans une boîte, a pour vocation de faire l’état des lieux de votre deuil parental. Ainsi, cette douleur, tant contenue, trouve un écho et une légitimité au bout du stylo. Une manière légère et puissante d’entretenir le dialogue avec cette mère absente physiquement, mais présente dans chaque détail.

Oser parler de sa maman

Les personnes qui traversent le chemin escarpé du deuil parental préfèrent généralement taire le nom de leur maman défunte. Que ce soit par pudeur, par gêne ou par mesure de protection, ce silence ne veut pas dire que la mémoire de cette maman s’est évaporée. Il témoigne d’un grand tabou sur la mort de manière générale. Dans l’imaginaire collectif, parler d’une personne qui est passée de l’autre côté revient à générer un malaise et à sculpter des conversations sans issues.

Inévitablement, cette pensée encourage à garder ses souvenirs pour soi et à les vivre en souterrain, dans la solitude la plus totale. Résultat : à l’approche de la fête des Mères, lorsque les collègues débattent sur le cadeau « idéal », la mélancolie remonte jusqu’à la gorge sans jamais s’exprimer. Pourtant, parler de sa maman est loin d’être épineux, au contraire. En partageant votre expérience, vous acceptez « votre condition » et vous vous protégez des questions potentiellement « maladroites » sur le sujet.

Trouver un rituel commémoratif

Dans le cas d’un deuil parental, la fête des Mères est souvent abordée comme un supplice, une journée à fuir à tout prix. Pourtant, même si cette célébration rouvre des cicatrices, elle donne aussi une chance d’honorer celle qui vous a porté, autrement qu’avec des cadeaux « matérialistes ». Aujourd’hui la fête des Mères est plus une démonstration de force faite de présents « tape à l’oeil », qu’une déclaration honnête. La terrible étape du deuil parental, elle, suggère de revenir à un comportement plus sobre et « conscient ».

Les rituels commémoratifs troquent ainsi les sempiternels bouquets de rose contre des attentions plus singulières et évocatrices. Vous pouvez par exemple cuisiner le plat attitré de votre maman ou remettre un de ses disques préférés. Si votre maman avait un sentier de randonnée fétiche, pourquoi ne pas suivre ses pas ? Reproduire ces anciennes habitudes sans sa présence « charnelle » ne veut pas dire « lui faire des infidélités ». C’est même tout l’inverse. Ces hommages, particulièrement riches de sens, font renaître l’esprit de votre maman, d’une manière plus subtile.

Laisser aller ses émotions

Vivre la fête des Mères avec un deuil parental encore ardent, c’est se plier à un flot d’émotions allant de la jalousie à la colère. Les proches, entourés de leur maman, deviennent alors des figures de convoitise, des fayots gâtés par le destin. Ces sentiments qui se battent à l’intérieur sont totalement recevables. Même si la société les range dans les interdits, car ils frôlent les « extrêmes », ils ont tout intérêt à s’épanouir, que ce soit dans un cri ou sur une feuille de papier.

Ces ressentis, remis sur le feu par la fête des Mères, sont trop régulièrement étouffés dans un « tout va bien » ou un sourire de façade. Le seul qui daigne griller les autres est la culpabilité. En faisant « semblant », vous ne faites que repousser l’échéance de la guérison. Alors soyez indulgent.e envers vous-même et tentez d’extérioriser votre mal-être. Vous pouvez écrire vos pensées sur un papier puis le brûler où vous défouler dans le sport.

Partager ce jour avec des gens qui la connaissaient

Le deuil parental, malgré son caractère tragique, peut souder la chaîne familiale. Plutôt que de renier la fête des Mères ou de l’affronter en retrait, pourquoi ne pas en faire un « événement » collectif et chaleureux ? Tante, oncle, frères, soeurs… tout le cercle rapproché peut se mêler à la célébration.

En réunissant toute la famille à cette occasion, vous trouverez un soutien moral précieux et vous vous sentirez « entendu.e » dans votre peine. Si le cœur vous en dit, vous pouvez laisser une assiette devant une chaise vide ou ouvrir un livre d’or avec des « anecdotes » en clin d’œil à votre maman. L’effet de groupe a un effet placebo puissant. Il rassure autant qu’il répare.

Le deuil parental, sentence irrévocable de la vie, est encore plus dévorant pendant les fêtes. Mais ce point rouge dans le calendrier qui indique « Fête des Mères » en lettre capitale est particulièrement incisif. Certain.e.s tenteront de faire diversion tandis que d’autres l’aborderont frontalement. À chacun.e sa stratégie en ce 26 mai.

Émilie Laurent
Émilie Laurent
Dompteuse de mots, je jongle avec les figures de style et j’apprivoise l’art des punchlines féministes au quotidien. Au détour de mes articles, ma plume un brin romanesque vous réserve des surprises de haut vol. Je me complais à démêler des sujets de fond, à la manière d’une Sherlock des temps modernes. Minorité de genre, égalité des sexes, diversité corporelle… Journaliste funambule, je saute la tête la première vers des thèmes qui enflamment les débats. Boulimique du travail, mon clavier est souvent mis à rude épreuve.
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