Iels ont veillé jusqu’à minuit le soir du 24 décembre. Malgré des yeux remplis de fatigue, les enfants ont ouvert leurs cadeaux et percé le suspense du papier scintillant. Mais au lieu d’afficher un visage lumineux et un regard pétillant, certain·e·s enfants n’ont pas dissimulé leur déception. « Ce n’est pas ce que j’ai commandé ». « Ce jouet est nul, je n’en veux pas ». « J’en veux un autre ». Ce sont peut-être des phrases que vous avez entendues lors du grand déballage au pied du sapin. À la place du « whaou », votre enfant, armé de sa franchise légendaire a sorti un « bof » ou pire des larmes. Si votre enfant déteste ses cadeaux, pas question de vous incriminer. Ce n’est pas un drame. Pour vous remettre de cette scène chaotique, voici comment relativiser.
Les enfants expriment leurs émotions spontanément
Les enfants n’ont pas de filtres. Iels disent les choses comme iels les pensent, sans vraiment mettre les formes. Alors s’iels sont déçu·e·s, iels ne vont pas simuler la joie ou arborer leur plus beau sourire comme le feraient les adultes. Leurs émotions sortent spontanément et sur le coup, ça peut être assez brutal. Surtout pour vous, parents, qui avez joué des coudes dans les rayons et qui avez dépensé une somme folle dans ce cadeau.
Mais rappelez-vous : cette honnêteté n’est pas une attaque personnelle contre vous. À leur âge, il est difficile de comprendre l’effort, le temps et l’amour que vous avez investis dans le choix du cadeau. Si le 25 décembre, votre enfant a fait une crise et s’est roulé par terre en pestant contre le père Noël, il a certainement déjà oublié ce moment. Sans rancune.
Iels ont des attentes irréalistes
La lettre que votre enfant écrit soigneusement au père Noël a souvent des airs de parchemin. La feuille n’est pas assez grande pour accueillir tous les jouets qu’iel désire. Dans son imaginaire, votre enfant voit certainement une montagne de cadeaux au pied du sapin et des jouets rutilants. Mais voilà, il faut faire des choix et sélectionner les jouets les plus « terre à terre ». Parce que malheureusement, aller rendre visite à mamie au paradis n’est pas encore possible.
Si le cadeau réel ne correspond pas à ce que votre enfant avait en tête, la déception est naturelle. Pour vous rassurer, dites-vous que les enfants sont d’éternels insatisfaits. Vous avez beau vous plier en quatre pour trouver le cadeau « idéal », votre enfant préférera jouer avec la pomme de pain qui traîne sur la table.
Iels subissent la surcharge sensorielle de la fin d’année
En cette période de fin d’année, les enfants ont les sens à vif. Entre les lumières scintillantes, les musiques incessantes qui entrent dans la tête et qui n’en sortent pas et les repas interminables… les enfants sont à saturation. Toute cette agitation peut rapidement devenir écrasante. La fatigue, couplée à l’excitation, peut amplifier leurs réactions émotionnelles, y compris leur déception face à un cadeau. Voilà de quoi vous débarrasser de ce satané sentiment de culpabilité.
Petit rappel : ce n’est pas un échec de votre part
Lorsque vous lisez la déception et la tristesse sur le visage de votre enfant, vous ne pouvez pas vous empêcher de vous blâmer. Vous avez l’impression d’avoir commis une faute irréparable. Mais votre enfant, elle/lui, ne vous en veut pas, c’est le père Noël qui endosse le rôle du coupable.
Souvenez-vous : votre valeur en tant que parent ne se mesure pas au nombre de cadeaux ou à sa réaction à l’instant T. Chaque parent fait de son mieux avec ce qu’il a, et c’est ce qui compte. Ce n’est pas parce que vous n’avez pas acheté le camion de pompier dernier cri ou le chien articulé, qui avance au son de la voix que vous êtes un mauvais parent. Votre présence est le plus beau cadeau que vous puissiez faire à votre enfant.
La bonne réaction : transformer la déception en apprentissage
Si votre enfant déteste ses cadeaux et n’a même pas daigné les essayer, n’en faites pas une affaire d’État. Pas question de le faire changer d’avis en sortant cette fameuse phrase « nous, on avait qu’une orange dans le sapin et on était content ». Accompagnez votre enfant avec bienveillance et aidez-le à découvrir l’utilité de ce cadeau, qu’il refuse de toucher. Vous pouvez lui poser des questions comme : « Qu’est-ce que tu préfères dans ce cadeau ? » ou « Comment pourrions-nous nous amuser avec ? ». Cela l’aidera à voir les choses autrement.
La morale de l’histoire : lâchez prise et savourez la magie des Fêtes, imperfections comprises. Votre enfant boude ses cadeaux, certes, mais dites-vous que ce n’est qu’une passade. Pour éviter que le scénario se reproduise l’année prochaine, adoptez la règle des « 4 cadeaux », validée par les psychiatres. Une façon d’habituer les enfants au minimalisme et de préserver leur joie brute.