Grossesse tardive : elle devient mère à 48 ans après 18 fausses couches

Après 16 ans de tentatives et 18 fausses couches, l’Anglaise Louise Warneford a accouché à 48 ans. Aujourd’hui comblée de bonheur avec sa petite famille, son histoire est une preuve d’espoir et de courage face aux obstacles psychologiques qu’elle a subi durant près de vingt ans.

Un traitement contre les cellules NK (tueuses naturelles)

C’est une triste histoire qui a bien terminé. Après 18 fausses couches dévastatrices psychologiquement, le miracle est finalement arrivé. Louise Warneford, originaire de Swindon, une petite ville à moins de 100 kilomètres de Londres, est devenue mère pour la toute première fois, peu avant son 49e anniversaire. Depuis l’âge de 32 ans, elle a essayé en vain de fonder une famille avec Mark, rencontré en 1999. Le bébé est né à 37 semaines de gestation, en FIV (Fécondation In Vitro). Ses parents ont utilisé un embryon de donneur, une méthode qu’ils avaient déjà utilisée plusieurs fois dans leurs parcours.

Le couple était sur le point d’abandonner lorsqu’il s’est rendu dans une Unité d’immunologie reproductive, dans un dernier élan d’espoir. Ils ont rencontré le gynécologue-obstétricien Hassan Shehata, qui a diagnostiqué à la future mère un taux élevé de cellules NK, Natural Killer, (tueuses naturelles en français), qu’il soupçonnait d’être à l’origine de ses multiples fausses couches.

Ces cellules NK sont nécessaires, elles font partie du système immunitaire et aident le corps à combattre les infections. Mais Louise explique qu’elles tuent toute possibilité de grossesse, car elles « pensent que vous êtes porteur d’un cancer ou d’un virus ». Le docteur britannique a alors traité Louise avec une combinaison de stéroïdes, d’aspirine pour bébé et d’anticoagulants. Malheureusement, cette thérapie ne serait pas la solution miracle aux fausses couches successives, et elle ne fonctionnerait que sur une minorité de femmes.

« Pendant des décennies, les médecins ont été à court de moyens pour aider les femmes victimes de fausses couches multiples et de nombreux traitements axés sur le système immunitaire ont laissé les femmes encore frustrées. Les études scientifiques examinant le traitement d’immunosuppression drastique pour les femmes afin de prévenir les fausses couches ne se sont pas révélées bénéfiques, mais les femmes et leurs médecins désespérées d’une réponse et d’une intervention, prendront souvent les risques associés à ces traitements », explique en ce sens Lora Shahine, la directrice du Center for Recurrent Pregnancy Loss du PNWF situé à Seattle.

L’impact psychologique des fausses couches

En effet, si les tabous persistent sur les fausses couches, elles peuvent avoir un impact psychologique qui n’est pas négligeable. Face à l’incompréhension voire les remarques blessantes de l’entourage, l’annonce de la perte communiquée de manière parfois brutale ou le sentiment de culpabilité, la femme peut se trouver dans une tristesse profonde, avoir une lourde sensation d’isolement, perdre l’espoir… Et ce n’est pas si rare.

Une étude prospective publiée en 2020 dans l’American Journal of Obstetrics and Gynecology a découvert que près d’une personne sur trois ayant vécu une fausse couche avant douze semaines de grossesse, ou ayant subi une grossesse extra-utérine (lorsque l’embryon s’implante en dehors de l’utérus), se trouverait dans un état de stress post-traumatique. Un état qui peut perdurer jusqu’à 9 mois chez certaines femmes.

« Chaque perte m’a dévasté. Tous mes espoirs, tous mes rêves… mon monde entier s’effondrerait. Cela n’a jamais été aussi facile », a confié Louise Warneford à Today Parents

Le travail n’a pas été facile pour le mental ni pour le porte-monnaie du couple. Avec son mari, la maman a dépensé 80 000 £ en traitements de FIV, soit près de 90 000 euros.

Une histoire d’espoir

« C’était la période la plus difficile de ma vie. Mais ça en valait la peine pour notre bébé », a-t-elle confié à The Sun. Aujourd’hui le petit William se porte très bien et s’apprête déjà à devenir tonton, car le premier enfant de son mari est devenu parent. Le rêve de Louise d’avoir une grande famille s’est bel et bien réalisé !

Cette histoire, au final heureuse, nous apprend aussi qu’il n’y a pas d’âge pour réaliser ses rêves, qu’il n’est jamais trop tard. La mère a d’ailleurs publié en 2020 Baby Dreams, un ouvrage pour raconter son expérience et la rendre publique.

Si cette histoire a éveillé votre curiosité, les lecteur·trice·s de The Body Optimist partagent également leurs expériences et impressions sur notre forum, dans le coin grossesse.

Cindy Viallon
Cindy Viallon
Journaliste free-lance, mes sujets de prédilection sont les féminismes intersectionnels, la société et la culture. J’aime déconstruire l’actualité et briser les tabous une fois pour tous·tes !
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