Depuis l’entrée en guerre de l’Ukraine et la Russie, un climat d’angoisse et d’inquiétude semble s’être installé en France. Difficile d’échapper à cette actualité anxiogène et les enfants ne sont pas en reste. Mais alors, comment aborder le sujet avec eux sans empirer une situation déjà délicate ? Comment gérer cette actualité qui peut influencer grandement le moral de nos petit.e.s ? Voici quelques pistes.
1 – Ne pas anticiper les questions
Bien que l’on ait tou.te.s été enfant, nous avons souvent du mal à nous mettre à leur place. Comment les petits êtres perçoivent-ils le monde ? Voici une vaste question à laquelle nous ne trouverons pas de réponse aujourd’hui. Néanmoins, il y a une conclusion à tirer de cela. Ce n’est pas parce que la guerre en Ukraine et les conséquences qu’elle pourrait avoir en France occupent vos pensées que c’est le cas pour votre progéniture.
Alors, si vos enfants ne vous posent pas de questions à son propos, ne cherchez pas forcément à les anticiper et à amener vous-même le sujet. Laissez les bouts de choux à leur monde encore, et heureusement, empreint d’innocence.
2 – Y répondre simplement quand elles se présentent
À l’inverse du point précédent, il est plus qu’important de répondre aux questions posées. Les enfants sentent tout. Ainsi, si vous restez toujours évasif.ve.s et évitez continuellement le sujet, les petit.e.s risquent d’imaginer une réalité encore pire qu’elle ne l’est déjà.
Quand l’occasion se présente, utilisez des mots simples. N’hyperbolisez pas, n’euphémisez pas. Rappelez-vous que vous vous adressez à des enfants et que pour qu’il.elle.s comprennent au mieux, il est primordial de faire des parallèles avec des notions qu’il.elle.s conçoivent. Les petit.e.s comprendront par exemple beaucoup mieux « il y a une grosse bagarre, car la Russie a attaqué son voisin, l’Ukraine » plutôt que « la Russie a déclaré la guerre à l’Ukraine et l’a envahie ».
3 – Ne pas trop les exposer à l’information en continu et aux réseaux sociaux
Une grande part de l’anxiété et du stress qu’engendre la guerre en Ukraine pour nous Français.es, qui pour la plupart ne sont pas directement concerné.e.s, vient de notre surexposition à l’information. Le fonctionnement des chaînes en continu additionne les informations ce qui surcharge l’esprit. Il en va de même avec les réseaux sociaux, qui, en plus, ne donnent pas toujours des informations vérifiées.
Et si nous avons déjà du mal à gérer cette surcharge avec nos yeux et notre compréhension d’adultes, imaginez dans quel bain d’angoisse cela pourrait plonger des enfants. Faites donc attention à la télévision qu’on laisse tourner pendant le repas, à la radio dans la voiture… Si vous avez des ados, donnez-leur quelques noms de médias sérieux vers lesquels il.elle.s peuvent se tourner.
4 – On décentre les questions pour en tirer du positif
Pour ne pas que vos enfants restent sur un constat négatif et possiblement anxiogène, vous pouvez tenter de détourner légèrement la conversation. Vous aborderez ainsi le sujet qu’il.elle.s demandent, aurez répondu à leurs interrogations, mais dépasserez l’actualité pour qu’il.elle.s retiennent des choses un peu moins tristes de cette discussion. « C’est où l’Ukraine ? Quelle langue on y parle ? À quoi ressemble son drapeau ? » Autant de questions simples qui donneront à votre enfant l’impression d’en savoir plus sans alourdir pour autant sa charge mentale.
Si cela vous importe, vous pouvez aussi ouvrir sur les initiatives solidaires qui ont été et qui sont toujours mises en place. Vous pouvez même lui proposer de participer en vous accompagnant faire quelques achats pour une collecte par exemple. Ainsi, votre petit.e gardera en tête ce moment d’humanité plutôt que les atrocités de la guerre en tant que telles.
En espérant que ces quelques conseils auront pu vous aider à ouvrir le dialogue. Si vous ne deviez vous rappeler que d’une chose : ce sont seulement des enfants, qui voient encore le monde avec leurs petits yeux d’enfants.