Parents, vous l’avez peut-être toujours senti, désormais la science vient confirmer vos intuitions : il existe bel et bien un jour où les enfants sont plus difficiles à gérer. C’est en tout cas ce qu’affirme une récente étude conjointe menée par des Universités américaines. Alors, quel est ce jour ? Et y a-t-il une explication à ce changement de comportement ? Décryptage d’une vérité qui pourrait bien changer votre perception de la fin de semaine.
Les jeunes enfants à bout de nerfs
Pour arriver à cette conclusion, les chercheur.se.s de l’Université de Pennsylvanie et l’Université du Texas à Austin (États-Unis) n’ont pas lésiné sur les moyens. Iels ont analysé le comportement à l’école d’une soixantaine d’enfants âgé.e.s de 3 à 6 ans, en plus d’interroger des enseignant.e.s.
En utilisant des questionnaires, des observations directes et même des capteurs de stress, l’équipe a accumulé une montagne d’informations. Résultat : le vendredi se démarque clairement comme le jour où les enfants sont les plus capricieux.ses et généralement plus difficiles à gérer. Mais pourquoi donc ?
Le vendredi sous la loupe : entre fatigue et anticipation
Les chercheur.se.s ont émis plusieurs hypothèses. L’une des raisons principales avancées pour expliquer ce phénomène est la fatigue accumulée au cours de la semaine. Le vendredi marque la fin de la semaine scolaire, et avec lui, une accumulation de fatigue et de stress aussi bien pour les enfants que pour les parents. Imaginez un.e enfant comme une pile rechargeable. Lundi, iel est chargé.e à bloc, prêt.e à affronter les défis de la semaine. Mais jour après jour, cette énergie diminue. Arrivé au vendredi, la pile est presque à plat. La fatigue se fait sentir, et avec elle, la patience des enfants s’évapore.
Ensuite, l’excitation du week-end à venir peut jouer un rôle non négligeable. L’attente du samedi matin, souvent synonyme de grasse matinée et de loisirs, rend le vendredi particulièrement difficile à vivre.
Enfin, le vendredi est souvent synonyme de relâchement des règles, ce qui peut conduire à un comportement plus désordonné. Pour beaucoup d’enfants, c’est en effet le jour où iels ont le moins envie de se plier aux règles. Iels savent que le week-end est tout proche, avec ses promesses de liberté et d’activités fun. Cette anticipation peut alors les rendre encore plus réticent.e.s à respecter les consignes et les routines scolaires.
La perspective parentale : un défi supplémentaire
Pour les parents, le vendredi est également un jour complexe. Après une semaine de travail, de responsabilités et de gestion familiale, leur propre niveau de patience est souvent au plus bas. Cette combinaison de fatigue parentale et de comportement difficile des enfants crée un cocktail explosif. Les parents se retrouvent à devoir jongler entre leur désir de relâchement et la nécessité de maintenir une certaine discipline jusqu’à la fin de la journée.
L’étude, publiée en avril 2024 dans la revue « Child Development« , a également mis en évidence que les niveaux de stress des parents augmentent considérablement le vendredi. Plus les parents sont stressés, plus ils ont tendance à percevoir le comportement de leurs enfants comme difficile. Un cercle vicieux s’installe alors : les enfants sont plus turbulent.e.s parce qu’iels sentent l’impatience de leurs parents, et les parents deviennent encore plus stressés en réaction à ce comportement.
Comment survivre aux vendredis infernaux ?
Maintenant que la science a confirmé ce que beaucoup soupçonnaient déjà, comment les parents peuvent-ils faire face à ces vendredis tumultueux ? Voici quelques astuces pour traverser cette journée sans (trop) de heurts.
- Anticiper et planifier. Prévoyez des activités calmes pour la fin de la semaine, comme des jeux de société, des films ou des lectures. Cela permet de canaliser l’énergie des enfants tout en leur offrant des moments de détente.
- Maintenir une routine. Même si le vendredi peut inciter à la flexibilité, essayer de maintenir une routine stable peut aider les enfants à se sentir en sécurité. Des repas réguliers, des temps de jeu et de repos prévisibles peuvent réduire l’agitation.
- Communiquer avec les enfants. Expliquez à vos enfants que le vendredi est une journée spéciale et que vous avez besoin de leur coopération pour que tout se passe bien. Les enfants comprennent souvent plus que ce qu’on imagine. Leur parler ouvertement peut les aider à mieux gérer leurs émotions.
- Faire preuve de souplesse. Faire preuve de souplesse dans les attentes et les règles peut parfois éviter les conflits inutiles. Par exemple, accepter que les devoirs soient faits un peu plus tard. Ou tolérer une légère désorganisation peut rendre la journée moins stressante pour tout le monde.
- Prendre du temps pour soi (si possible). Les parents ont aussi besoin de recharger leurs batteries. Essayez donc de trouver des moments dans la journée, même courts, pour vous détendre. Une tasse de thé ou une promenade rapide peuvent déjà faire des merveilles pour votre niveau de stress.
Savoir que le vendredi est une journée difficile pour les enfants et les parents peut aider à aborder cette journée avec plus de patience et de compréhension. Alors, la prochaine fois que vous vous retrouvez face à un vendredi tumultueux, souvenez-vous de tout ceci. Avec un peu de planification et de patience, vous pourrez traverser ce jour de la semaine sans (trop) de heurts.