Lorsque les enfants font la sourde oreille et qu’ils refusent de se plier aux règles, la patience des parents est mise à rude épreuve. Et dès que le mot « non » est prononcé, le bouton de la colère est enclenché. Tiraillés entre l’angoisse, la nervosité et l’exaspération, les parents ne savent plus comment gérer ces sautes d’humeur inattendues. Alors, la « parentalité positive » s’affiche comme un antidote efficace afin d’éviter les cris et les punitions.
Pourquoi les punitions sont-elles inefficaces ?
Votre enfant s’est amusé·e à tapisser les murs de la maison avec un marqueur ? À couper les poils de votre animal de compagnie ? À transformer la salle de bain en soirée mousse ? Ou encore à jouer les petits poucets en laissant des traces de chantilly dans toutes les pièces de la maison ? Ces petits monstres ne manquent pas d’idées pour semer la pagaille dès qu’on a le dos tourné… On devrait leur décerner la palme d’or des meilleures bêtises.
Les parents, eux, redoublent d’inventivité pour donner naissance à une punition de taille. Faut-il gronder le/la gronder ? Le/la punir, quitte à lui faire peur ? Ces questions enflamment les débats depuis la nuit des temps.
D’après des études scientifiques, ces comportements « nerveux » peuvent nuire au développement de l’enfant et s’avérer contre-productifs. Les chercheurs de l’université de Harvard ont bien analysé ce phénomène. Les paroles humiliantes, blessantes ou méprisantes de certains parents auraient des répercussions négatives sur le cerveau des enfants.
Ces atteintes peuvent même être à l’origine de somatisations, de dépressions, ou encore de troubles anxieux à l’âge adulte. Hausser le ton n’est donc pas la solution. À l’inverse, vous pouvez mettre en place des stratagèmes ludiques pour contrer les caprices de vos enfants. Adoptez plutôt la parentalité positive.
1 – Écoutez et identifiez ses émotions
L’enfance est synonyme de candeur et d’insouciance, alors un enfant est parfois en incapacité de gérer seul les émotions qui le submergent. À la boulangerie, il.elle vous demande à plusieurs reprises d’acheter des bonbons que vous refusez de lui acheter ? Soudainement, il.elle se met à pleurer toutes les larmes de son corps et à hurler. D’ordinaire, on tente de réprimer ces cris stridents pour ne pas s’attirer les foudres des passant·e·s. Au lieu de s’emporter, il est important d’écouter les tracas de votre enfant.
Posez-lui des questions sur ce qu’il.elle ressent. Isolez-vous et demandez-lui pourquoi il.elle est fâché.e. Troquez le fameux compte à rebours stressant « Je compte jusqu’à 3 » contre des explications simples et claires. La peur, la tristesse, l’énervement, l’angoisse… mettez des mots sur ses sentiments pour l’éclairer.
2 – Épaulez-le dans les tâches quotidiennes
« Si tu ne vas pas te brosser les dents, tu n’auras pas le droit de regarder de Disney ce soir »… Une forme de chantage que l’on a tou·te·s déjà entendu au moins une fois dans notre vie. Cette technique n’est cependant pas la plus adéquate. D’ailleurs, jusqu’à 5 ans, les enfants ne supportent pas les transitions. Leur cerveau n’est pas suffisamment mature pour passer d’une action à l’autre. Alors quand il.elle dessine tranquillement et que vous lui demandez avec fermeté d’enfiler son blouson, il se peut qu’il.elle prenne la requête de travers. Souvent, en tant que parent, on jongle entre plusieurs tâches pour que le foyer soit nickel, mais il faut savoir décrocher. Si votre enfant ne veut pas s’exécuter, c’est peut-être parce qu’il.elle a besoin d’être épaulé. Brossez-vous les dents en même temps que lui, montrez-lui les gestes.
Imaginez la scène. Votre petit loup est dans sa chambre, il s’élance dans une course de voitures endiablée. Il incarne un pilote de formule 1 mondialement reconnu et compte bien remporter le 1er prix. Et vous débarquez dans un moment fatidique pour lui dire : « Arrête de jouer, tu dois prendre ton bain ». Son scénario imaginaire tombe à la renverse et entraîne une certaine frustration. Soyez ludique. Dites-lui que le champion doit se laver pour effacer les traces de cambouis. Entrez dans son jeu et il n’y verra que du feu.
3 – Soyez inventif·ve, misez sur l’imagination
Un pilier de la parentalité positive. Dans son livre « Entre Parent et Enfant« , le Dr Haim Ginott résumait bien cette option. « Si vous êtes incapable d’accorder réellement quelque chose à l’enfant, accordez-le lui par l’imaginaire. C’est une façon de dire non sans faire mal. »
Les petites têtes blondes raffolent d’histoires fantastiques. Plus c’est loufoque, plus c’est séduisant. L’imagination est un créneau pertinent puisqu’il permet de reconnaître les désirs de l’enfant sans pour autant les assouvir. L’enfant le perçoit comme une preuve d’empathie et de reconnaissance. Si votre votre fille ou votre garçon vous demande la Barbie dernier cri, retournez la situation à votre avantage. Inventez une histoire folle avec ce jouet, imaginez les souhaits les plus incroyables de vos enfants. Il en oubliera presque sa demande initiale.
4 – Laissez votre enfant réfléchir
L’autorité parentale est souvent réprimée par les enfants. Dans sa bulle, il.elle vous ignore ou fait semblant de ne pas vous voir. Vous pouvez abîmer vos cordes vocales en criant de toutes vos forces, il.elle ne vous écoutera pas. Mettez-vous à sa hauteur, fixez-le.la dans les yeux. Dites-lui simplement : « Je te laisse réfléchir tranquillement à ce que je viens de te demander et de me dire si tu es d’accord ou non. Si tu n’es pas d’accord, il y aura des conséquences. »
Ne pressez pas votre enfant, observez plutôt sa réaction. Dans son coin, il.elle marmonne, et c’est bon signe ! Cela signifie qu’il.elle pose le pour et le contre. Ouvrir le dialogue n’est pas évident surtout si vous avez un enfant hyperactif et turbulent. Mais il est important qu’il.elle apprenne à canaliser ses petites pulsions. Ainsi, il.elle apprend à assumer ses choix. D’ailleurs, si votre enfant crie, chuchotez. C’est un bon moyen pour apaiser les tensions. En effet, cela crée une sorte de confusion chez l’enfant, c’est une réaction inattendue.
5 – Montrez l’exemple
Dans son livre « La parentalité créative« , Catherine Dumonteil Kremer confirme que 80 % des enfants s’inspirent des actions de leurs parents. Vous tenez un rôle-modèle et ce n’est pas toujours évident d’être 100 % irréprochable. Inévitablement si vous ne vous lavez pas les mains avant le repas, votre enfant vous copiera et ne le fera pas non plus. Il·elle·s apprennent beaucoup par mimétisme et s’inspirent de vos gestes.
Ains, si vous voulez que votre enfant mange plus de légumes, accompagnez-le, prouvez-lui que c’est bon. Vous pouvez tenir un carnet de bord dans lequel vous notez les points positifs et négatifs. Un travail d’introspection nécessaire et efficace.
Ces outils bienveillants issus de la « parentalité positive » répandront une vague de calme et de sérénité dans le cocon familial. Les colères s’estompent et laissent place à de jolis moments de complicité. D’autres astuces/conseils ? Venez les partager sur notre forum Grossesse, Futurs parents, Parentalité.