La maternité s’apparente à un véritable marathon. Entre performance, endurance et résistance, les mamans doivent redoubler d’efforts pour remporter cette course à la perfection. Prises dans le piège des injonctions, ces muses combatives doivent alors ériger un barrage anti-pression. Mais bien souvent, elles sont confrontées à une pluie de remarques sur leur physique changeant ou sur la façon d’élever leur(s) enfant(s).
Ces discours culpabilisants déguisés en conseils bienveillants sonnent comme un coup de poignard. Dans la sphère publique ou familiale, les mamans sont déchirées entre le sentiment de culpabilité et la peur d’échouer. Pour que ce chaos mental cesse, on délaisse ces phrases piquantes qui blessent.
Bienvenue au Royaume de la culpabilité
Après neuf mois de grossesse, vos yeux pétillent et votre cœur sautille. Votre bébé est enfin sorti de sa chrysalide réconfortante. Malgré la fatigue accablante et les douleurs post-partum, vous frémissez de joie. Pourtant, les avis des proches viennent écourter cette parenthèse enchantée.
Des reines de la maternité auto-proclamées grignotent votre espace intime et vous assaillissent de directives. Lors des dîners en famille, pendant un brunch entre ami.e.s ou devant les grilles de l’école, vous assistez à un festival de commentaires déplacés.
Des mots lassants et agaçants qui affectent fortement
« Pourquoi tu te plains, ce n’est pas si compliqué d’être mère », « Tu es trop gentille avec ta fille, c’est pour ça qu’elle est capricieuse », « Tu as l’air épuisée », « Tu ne devrais pas allaiter en public, c’est vulgaire »… toutes ces phrases maladroites et non-sollicitées tiraillent les nerfs. Vous restez calme et impassible, mais votre esprit bouillonne.
Alors que vous jonglez entre plusieurs actions, que vous vous improvisez héroïne multifonctions et que vous agissez sur tous les fronts, on vous colle encore l’étiquette de la maman « novice sans expérience ». Cette image lisse de la maternité que l’on revendique à travers les publicités ou sur la toile est très éloignée de la réalité.
Une charge mentale colossale, des obligations professionnelles pesantes, une pression familiale éreintante, des bambins turbulents… les mamans mériteraient qu’on leur décerne plutôt le trophée du courage. Alors pour les honorer, on vous a concocté un mélange pimenté de phrases à ne plus jamais prononcer. Avertissement : certains propos feront saigner vos tympans tant ils sont aberrants… Ces montagnes russes spéciale « maternité » risquent bien de vous marquer. Accrochez-vous !
1 – « Tu as mauvaise mine, tu devrais te reposer »
Difficile de récupérer quand il faut assumer des nuits alimentées par les pleurs incessants de bébé. Les temps de répit se font rares, surtout lorsque le.a conjoint.e, seul relai possible, rentre du travail à 19h… Alors, ces poches noires résument à merveille les difficultés de la maternité.
2 – « C’est pour quand le deuxième ? »
Comme le dit le vieil adage : « il ne faut pas mettre la charrue avant les boeufs ». La première grossesse a déjà été assez éprouvante. Et cette nouvelle vie qui se profile s’avère plutôt mouvementée. Laissez les mamans souffler !
3 – « C’est un peu osée comme tenue pour le post-partum »
Qui a dit qu’un corps post-partum était honteux ? Ces cicatrices parfois indélébiles sont des marques de vie glorieuses. Aucun vêtement n’est interdit, au contraire. Vos nouvelles courbes méritent un coup de projecteur. Un maillot de bain deux pièces ou une jupe courte… libre à vous de porter ce que vous aimez.
4 – « Tu ne devrais pas le.a porter comme ça »
Il y a une façon correcte de porter les enfants maintenant ? On se demande bien ce que ça change. En Afrique, les bébés sont enveloppés dans des draps et accrochés dans le dos de leur mère dès leur plus jeune âge. Elles parcourent des kilomètres en pleine chaleur pour trouver des denrées avec leur nourrisson au creux des reins. Ils n’ont pas de séquelles pour autant…
5 – « Tu as opté pour la pédagogie Montessori ou les Forest School ? »
Certaines mères redoublent d’inventivité et tentent de dénicher les dernières méthodes pédagogiques en vogue. Elles inscrivent leurs enfants à toutes les activités extra-scolaires, elles les forcent à suivre des cours particuliers et les encouragent à décrocher la lune pour briller de mille feux. Résultat : l’enfant a un emploi du temps de ministre et doit se plier à ce planning ficelé pour percer. Mais ce schéma étincelant est loin d’être la norme.
6 – « Ton enfant fait ses nuits ? »
Un classique. Chaque enfant a son propre rythme. Ce ne sont pas des robots et encore moins des poupées à pile que l’on peut désactiver.
7 – « Ah bon, tu ne vas pas l’allaiter ? »
L’allaitement se dresse sur le podium des débats sans fins. Pour certaines, cet acte sonnera comme une évidence, pour d’autres ce sera plus compliqué. La tétée peut se révéler douloureuse ou désagréable. Puis, on ne connaît pas toujours le passé de la maman, peut-être a-t-elle subi une opération mammaire ou peut-être a-t-elle un débit de lait insuffisant. Avant de réprimander les femmes qui n’allaitent pas, renseignez-vous.
8 – « Ton enfant n’est toujours pas propre !? »
Cette phrase qui mêle stupéfaction et curiosité fait partie des basiques. Elle induit que votre enfant a un léger retard. Encore une fois, il ne faut pas confondre vitesse et précipitation. La couche fait office de bouclier de sécurité en attendant le déclic, à chacun.e son rythme.
9 – « Ce n’est pas bon de porter autant un enfant »
Les ancien.ne.s répètent sans cesse : plus on porte un.e enfant et plus iel sera capricieux.se. Cette théorie n’a pas été confirmée. Tout ce que l’on sait, c’est que les bercements ont la capacité d’apaiser bébé en un claquement de bras.
« La tendresse déclenche la sécrétion de dopamine, sérotonine et ocytocine (les molécules de la joie, de la sérénité et du bonheur). Le parent est comme une station essence, une base pour refaire le plein régulièrement », affirme même la psychothérapeute Isabelle Filliozat dans son livre « Il me cherche ».
10 – « Si j’étais toi… »
Justement, pour l’heure, personne ne peut prendre les rênes de la vie d’autrui. Dans les années 2100, quand les puces électroniques viendront se poser dans nos cerveaux, peut-être que ce sera possible. Mais en 2022, ce scénario à la Black Mirror n’a pas sa place.
11 – « Tu laisses trop tes enfants devant les écrans »
Même si les écrans sont considérés comme nocifs, ils permettent parfois de cuisiner en toute tranquillité ou d’étendre le linge sans être perturbée par des enfants surexcité.e.s. Pendant une poignée de minutes, iels sont absorbés et restent calmes. Cette astuce est souvent occasionnelle. Bienvenue dans la génération 2.0.
12 – « Tu peux bien faire garder tes enfants pour sortir »
D’abord, nous n’avons pas tou.te.s le budget pour payer des babysitters. Ensuite, si certain.e.s ont la chance d’avoir des parents à proximité pour jouer les nounous le temps d’une soirée, sachez que ce n’est pas le cas pour tout le monde.
13 – « C’est fou ce qu’iel ressemble à son père »
Pendant neuf mois, vous avez porté cet enfant, vous avez été perturbée par les nausées, vous êtes restée à la maison à regarder les mouches volées, vous vous êtes privée de certaines activités… alors, quand cette phrase sort de la bouche de vos proches, vous êtes gagnée par une colère hors norme. C’est votre bébé, il porte vos gènes et une part de vous. Alors ce commentaire est accablant.
14 – « Tu as retrouvé ton poids d’avant ? »
Des pin-up exhibent leur ventre plat sur les réseaux sociaux seulement quatre mois après l’accouchement ? À chacune son corps et parfois, en effet, le ventre post-partum ne disparaît pas en si peu de temps. Et puis, le poids n’est qu’un chiffre sur une balance.
Ces phrases acerbes, ces remarques désuètes ou ces discours infondés marquent le moral des mamans au fer rouge. Un manque de confiance peut s’installer et une angoisse latente peut s’immiscer dans ce quotidien chargé. Alors, évitez d’user votre salive, optez pour une approche positive !