Premier jour d’école : 5 conseils pour les parents angoissés

Très prochainement, les enfants reprendront le chemin de l’école, sous les yeux émus de leurs parents. Même avec toute la bonne volonté du monde, le stress du premier jour d’école reste indélébile. Les parents n’y échappent pas. Eux aussi sont soumis à une réelle angoisse et les origines sont plurielles. Si vous faites partie de ces 87 % de parents angoissés, le relativisme et la ruse seront vos meilleurs camarades. On vous explique. 

À la rentrée, les nerfs des parents mis à rude épreuve

Sur fond de pénuries de chauffeur.se.s de cars et d’enseignant.e.s, cette rentrée 2022/2023 se montre particulièrement sévère avec les parents. Après le marathon éprouvant dans les supermarchés, à courir après des fournitures au juste prix, ils doivent encore redoubler d’efforts pour trouver des solutions de dernière minute.

Cela ne fait que renforcer leur degré de stress déjà au plus haut. Certes, à l’approche de la rentrée, les craintes des enfants déteignent parfois sur parents qui font alors office de buvard, mais ce n’est pas l’unique source d’angoisses.

Les parents angoissés, une réalité cachée

D’après une enquête initiée par l’entreprise GoStudent auprès de l’institut Kantar, 33 % des parents redoutent le passage en classe supérieure. Cette nouvelle page qui se tourne réveille une nostalgie quelque peu amère. Dès que l’enfant franchit la grille de l’école, la réalité de l’âge saute en pleine face. Et la petite phrase « il.elle a grandi si vite » prend tout son sens.

L’organisation arrive ensuite en deuxième place dans le classement. Difficile de reprendre ses marques après deux mois dictés par un certain laxisme. Fini la récréation estivale. Les parents doivent aussi chausser leur meilleur stylo pour remplir une montagne de documents compliqués comme l’assurance scolaire. Cette charge mentale, rendue plus lourde avec l’inflation, pèse sur le dos des parents.

Pour couronner le tout, cette année, la rentrée ne fait aucun cadeau. Selon le ministère de l’Éducation, 4000 postes d’enseignant.e.s restent vacants. Si ce tableau semble bien assombri, les parents angoissés vont devoir prendre sur eux. Une fois enraciné, ce stress se transmet comme un relai maudit. La preuve, selon une étude les enfants de parents angoissés sont 5 fois plus à risque de développer de l’anxiété.

Les bonnes bases pour une rentrée sereine

La rentrée est dans toutes les têtes et à la maison ça se ressent. Les enfants se réadaptent aux heures d’école. Dès 19h, il.elle.s sont déjà en pyjama, fins prêt.e.s à rejoindre les bras de Morphée.

Quitter la folie des vacances et les soirées prolongées à la belle étoile se fait presque sans difficulté chez les bambins. Mais côté parents, ce jour tant redouté suscite autant de stress qu’une veille d’examen. Afin de profiter pleinement de ce moment privilégié et unique avec votre enfant, on vous distribue quelques conseils. Parents angoissés, à vos blocs-notes !

1 – Parlez de l’école de façon positive

Votre enfant, haut comme trois pommes, va enfin goûter aux joies de la scolarité. Les premiers exercices de l’alphabet, l’esprit de camaraderie, les coloriages magiques… ce monde fait de papier mâché est complètement inconnu pour les enfants. D’où l’importance de poser le sujet sur la table. Si votre enfant a déjà vécu l’expérience de la crèche, cette vie en communauté est plus facilement abordable. À l’inverse, dans le cadre intimiste d’un.e nounou, cette confrontation avec les autres peut s’avérer effrayante. C’est à vous de mettre votre enfant en confiance.

En utilisant un discours positif, vous le rassurez vis-à-vis de cet univers mystérieux. Fuyez les phrases anxiogènes du style « l’école c’est dur » ou la rengaine « fais toujours attention à tes affaires ». Donnez envie à votre enfant de rejoindre les bancs de sa classe, quitte à ce qu’il.elle vous oublie. Le jour venu, la séparation se fera sous les meilleurs auspices, car vous vous y serez préparé.e.s, ensemble.

2 – Allégez votre emploi du temps

Les réunions attendront. Le premier jour d’école de votre enfant doit figurer en pôle position dans votre agenda. Soulignée de mille couleurs sur votre calendrier et gravée en majuscule dans les rappels du téléphone, cette date ne passe pas inaperçue.

Si vous en avez la possibilité, posez un jour de congé pour cette première rentrée. Cela vous évitera de courir partout et d’oublier des affaires importantes comme une trousse, par exemple. En faisant une croix sur tous les éléments parasites de votre emploi du temps, vous restez focalisé.e sur l’essentiel.

Au lieu de démarrer sur une course-contre-la-montre ponctuée de « dépêche-toi, on va être en retard », vous prenez la route de l’école dans un climat détendu. Il en va de même pour votre enfant. Il serait malvenu de le surcharger d’activités extrascolaires dès le départ. Piano, dessin, natation, gymnastique… s’ajouteront plus tard aux priorités.

3 – Partagez le petit déjeuner avec votre enfant

Le petit déjeuner est le repas le plus important de la journée. Cette phrase, clamée par les ancien.ne.s, vaut aussi bien pour les enfants que pour les parents. Le petit déjeuner, souvent pris sur le pouce à cause d’un estomac noué, est cependant un trait d’union familial. Les parents angoissés devront faire un peu de place dans leur gorge serrée pour partager ce moment matinal avec leur bambin.e. Autour d’un bol de céréales ou au détour d’une tartine de confiture, initiez le dialogue.

Ne laissez pas le générique de « Miraculous » ou de « Peppa Pig » prendre le pas sur vos paroles. Posez des questions pour prendre la température. « Comment te sens-tu pour ce premier jour ? », « Est-ce que tu as hâte de rencontrer tes camarades ? », « Comment tu l’imagines ton.a maître.sse ? ». Inutile de virer à l’interrogatoire de police, le but ici est de mettre votre enfant dans le bain, en douceur.

4 – Faites confiance aux enseignant.e.s

Pour le premier jour d’école, les parents sont souvent tentés de glisser un vêtement imprégné de leur odeur ou une petite photo de leur tête dans le cartable de leur enfant. Mais il va falloir s’abstenir… L’enseignant.e et l’ATSEM auront déjà assez de mal à gérer les « je veux maman et/ou papa ». Ce n’est donc pas la peine d’en rajouter une couche avec ces objets qui ne feraient que renforcer le manque.

Les adultes présents à l’école ont déjà de l’expérience derrière eux et savent comment gérer les inquiétudes des enfants. Pour eux, les pleurs harmonieux de 25 élèves font partie de la routine. Alors partez de l’école le cœur léger et dites-vous que la patience est le maître mot des instits.

5 – Canalisez vos émotions

Ça y est, vous voilà devant l’école, la main de votre enfant est fermement accrochée à la vôtre, comme si de la glue était venue les sceller. L’instant où ces petits doigts boudinés se détachent sonne l’heure des « au revoir ». Chez les parents comme l’enfant, ce moment suscite une vive émotion, difficilement contrôlable.

Et lorsque des larmes de crocodile viennent remplir les yeux de votre petit.e, votre côté protecteur reprend du galon. Pourtant, en pleurant à votre tour ou en retardant la séparation, vous amplifiez les frustrations futures de votre enfant. Cette fois, il va falloir prendre sur soi. À tous les parents angoissés, pour que ce premier jour se fasse dans la joie, partez discrètement dès que votre enfant aura pris ses marques.

Le premier jour d’école est éprouvant mentalement. Pour se ressourcer et rester en forme à l’approche des devoirs, les parents doivent aussi prendre soin d’eux. Souffler loin du foyer est parfois nécessaire afin de ne pas sombrer dans le burn-out parental. Ce fléau encore tabou toucherait 5 % des parents.

Émilie Laurent
Émilie Laurent
Dompteuse de mots, je jongle avec les figures de style et j’apprivoise l’art des punchlines féministes au quotidien. Au détour de mes articles, ma plume un brin romanesque vous réserve des surprises de haut vol. Je me complais à démêler des sujets de fond, à la manière d’une Sherlock des temps modernes. Minorité de genre, égalité des sexes, diversité corporelle… Journaliste funambule, je saute la tête la première vers des thèmes qui enflamment les débats. Boulimique du travail, mon clavier est souvent mis à rude épreuve.
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