Psychose puerpérale : d’où vient ce mal qui affecte les mamans ?

La grossesse et l’accouchement ne sont pas toujours des étapes faciles dans la vie d’une femme. Certaines sont particulièrement touchées par divers troubles et pathologies – parfois rares lors de cette période. En effet, l’une d’entre elles touche une femme sur 1000 : il s’agit de « la psychose puerpérale ». C’est une pathologie psychiatrique qui suit la période de l’accouchement.

Alors, qu’est-ce que cela provoque réellement ? Quels sont les symptômes ? Qui sont les femmes touchées par cette pathologie ? Voici quelques explications.

La maternité & les troubles psychiques

La maternité n’est pas toujours simple pour une mère. Il arrive que certaines femmes développent une ou plusieurs forme(s) de troubles psychiques après la grossesse. Parmi eux, le plus connu : le « baby blues » ou « syndrome du troisième jour ». Selon Naître et Grandir, il apparaît « chez la mère dans les premiers jours qui suivent l’accouchement. » Celui-ci cause de « l’irritabilité, de l’anxiété, de la vulnérabilité et des sautes d’humeur. »

Dans certains cas, le baby-blues se transforme en dépression post-partumqui peut aussi toucher les hommes – et parfois dans sa forme la plus rare et la plus grave, la psychose puerpérale. En effet, celle-ci génère une perte de contrôle « brutale et violente », selon la Dr Laurence Carlier, responsable de l’Unité de maternologie et périnatalité de l’Hôpital de Nevers. Dans cette perte de contrôle, cela peut conduire, dans les cas les plus graves, au suicide ou à l’infanticide.

Les symptômes de la psychose puerpérale

Comment se manifeste la psychose puerpérale ? Celle-ci apparaît en trois étapes et surtout après la naissance du bébé.

1 – La fatigue intense

La première étape survient dans les 3 à 10 jours suivant l’accouchement. Pendant cette période, les mères sont très épuisées à cause d’une « perte totale de sommeil » ou de « cauchemars », comme l’explique la Dr Laurence Carlier, à Doctissimo.

Parfois, cette fatigue est confondue avec les symptômes du « baby-blues », comme évoqué précédemment. Il est donc important de repérer rapidement si d’autres symptômes apparaissent, notamment ceux des phases suivantes.

2 – La confusion mentale

La deuxième étape est la confusion, notamment dans l’espace et dans le temps. En effet, les mères se sentent désorientées et peuvent adopter une attitude ressemblant à celle d’un enfant. À cela s’ajoutent des troubles de la mémoire, de l’angoisse et un sentiment d’être perdue. Cette confusion ne se déroule pas toujours en continu, elle alterne avec des moments plus calmes.

3 – La phase de délire

La troisième étape peut survenir de manière brutale selon les cas. C’est la phase de « délire ». Le Dr Carlier explique :  « Les femmes peuvent présenter des troubles de la perception sensorielle, parfois même des hallucinations visuelles et auditives. » Elle ajoute : « Si leurs propos deviennent incohérents, alors on parle de délire ». Celui-ci varie de différentes façons selon les femmes. Il peut-être « mystique » : certaines pensent incarner la Vierge Marie.

Le délire peut aussi inclure le déni de la maternité et le lien avec l’enfant, où la mère rejette son statut de mère. Dans des cas plus graves, les femmes « peuvent aussi vouloir s’en prendre à elles-mêmes ou à leur bébé ».

L’origine de la psychose puerpérale

Tous ces symptômes, et notamment celui du déni, peuvent s’expliquer par le fait que le post-partum est une période d’adaptation pour une jeune mère. Celle-ci peut rencontrer des difficultés et selon la vie que mène la mère, celles-ci deviennent plus ou moins importantes. Cela peut par exemple venir d’un stress dû à une vie financière instable.

Pourtant, il n’existe ni un seul type de femme chez qui cette psychose se provoque ni un seul facteur précis. Alors, quels sont les potentiels déclencheurs d’une psychose puerpérale ?

Le rapport familial

Tout d’abord, les causes d’une psychose puerpérale dépendent des conditions dans lesquelles la jeune mère vit. Et cela commence par la sphère familiale. En effet, on retrouve ces divers facteurs :

  • Elle a de mauvaises relations familiales, que ce soit avec sa propre mère ou ses parents en général
  • Elle ressent une solitude et/ou un certain éloignement familial
  • Elle a des antécédents personnels et familiaux de troubles de l’humeur
  • Elle a été victime de psychotraumatismes dans l’enfance, c’est-à-dire qu’elle a subi des violences physiques ou sexuelles étant enfant

Des facteurs liés aux conditions de la grossesse

S’il ne s’agit pas d’une cause familiale, cela peut provenir des conditions de sa grossesse et du changement hormonal important et surprenant. En voici quelques facteurs :

  • Il s’agit de sa première grossesse, ce qui est d’ailleurs une cause commune, arrivant dans 70 % des cas
  • La jeune mère a ressenti un stress intense pendant la grossesse ou l’accouchement
  • La naissance est prématurée
  • La grossesse s’est effectuée pendant une période où la personnalité de la mère n’était pas assez « mature » comme lors de l’adolescence par exemple
  • La grossesse n’était pas préparée ou pas désirée
  • La mère a eu des antécédents de césarienne ou de mort périnatale.

Il est important de noter que la psychose puerpérale nécessite un certain accompagnement psychologique afin que la jeune mère s’en remette. En effet, il faut « assurer une présence, écouter son mal-être, la rassurer, » insiste le Dr Carlier, auprès du site web francophone Doctissimo. Elle ajoute : « Surtout, il est indispensable de favoriser des temps de présence du bébé auprès de la mère et de travailler la situation avec le.a conjoint.e si il.elle est présent.e ».

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