En tant que parents, on pose parfois des questions à nos enfants sans forcément réfléchir à leur impact. Entre curiosité mal placée et clichés bien ancrés, certaines interrogations ont le don de faire soupirer ou carrément fuir nos enfants. Voici donc 11 questions intrusives à bannir pour ne pas gâcher votre relation parent-enfant. Spoiler : vous avez peut-être déjà posé une (ou toutes) ces questions…
« Tu as quelqu’un en ce moment ? »
Un classique qui met mal à l’aise à tous les âges. Si l’enfant a moins de 8 ans, cette question est souvent suivie d’un regard gêné et d’une réponse confuse du style : « Euh… j’aime bien mon copain Hugo ou ma copine Julie ». À l’adolescence, c’est un soupir garanti ou alors votre ado fera semblant de ne pas avoir entendu. Et à l’âge adulte, n’en parlons pas… Tout le monde n’a pas envie de parler de ses crushs ou de son célibat. Et surtout, il y a bien d’autres questions réellement pertinentes à poser à son enfant.
« Alors, c’est pour quand les enfants ? »
Derrière son apparente légèreté, cette question peut soulever des interrogations douloureuses : et si le couple faisait face à des problèmes de fertilité ? Et si votre enfant n’était tout simplement pas prêt, ou s’il ne voulait pas d’enfant du tout ? Poser cette question implique que ne pas avoir d’enfant à un certain âge est anormal ou regrettable, ce qui peut ajouter un stress inutile ou déclencher des sentiments de culpabilité. Aujourd’hui, de plus en plus de personnes choisissent de ne pas avoir d’enfant ou de repousser ce moment pour diverses raisons, c’est OK.
« Tu as grossi/minci, non ? »
Aïe. Ce genre de remarque, c’est interdit. Que ce soit à votre enfant de 10 ans, votre ado de 17 ou votre enfant devenu adulte, parler de son physique (surtout devant tout le monde) est la recette parfaite pour un instant de gêne suprême. Ce genre de commentaire peut même affecter l’estime de soi et déclencher des complexes durables. Donc, on range cette question au placard.
« On ne t’a pas élevé comme ça »
Cette remarque peut être particulièrement blessante, car elle semble remettre en question l’identité ou les choix de votre enfant. Cela donne l’impression que la personne qu’il est devenu est une déception. Plutôt que de critiquer, adoptez une approche ouverte et curieuse comme : « Qu’est-ce qui a inspiré ce choix ? ». Cette reformulation montre que vous respectez l’autonomie de votre enfant tout en vous intéressant sincèrement à son cheminement.
« Tu vas faire quoi dans la vie ? »
Même les adultes détestent cette question, alors imaginez un ado qui n’a qu’une vague idée de son futur métier (ou aucune idée, et c’est OK). « Je sais pas encore » est souvent la réponse. Mais voilà, cette réponse entraîne généralement un interrogatoire de 45 minutes sur ses talents, ses passions, et même des conseils pour devenir « dentiste, ça paye bien ! ». Spoiler : cette question donne surtout envie de ne rien faire dans la vie, juste par esprit de contradiction.
« Pourquoi n’as-tu pas encore acheté de maison ? »
Ah, la fameuse maison avec la clôture blanche… sauf qu’aujourd’hui, ce rêve est souvent inaccessible. Entre la flambée des prix de l’immobilier et les revenus qui stagnent, beaucoup de jeunes adultes peinent à entrer sur le marché. Cette question peut être perçue comme une comparaison avec une époque où acheter une maison était bien plus simple. Au lieu de mettre l’accent sur ce que votre enfant n’a pas fait, montrez-lui votre soutien avec des phrases comme : « je suis fier de tout ce que tu accomplis ».
« Tu ne manges pas ça ? C’est dingue comme tu es difficile… »
Vous êtes à table, et là, catastrophe : la petite Léa n’aime pas les champignons. Au lieu de respecter son dégoût légitime, vous posez LA question fatale. Un enfant qui n’aime pas un aliment est déjà un peu mal à l’aise de le dire, alors imaginez quand il devient le centre de l’attention. Résultat ? Malaise. Et chez l’ado ou l’adulte, c’est pareil. Pour ne pas gâcher votre relation parent-enfant, respectez les choix alimentaires de votre enfant, quel que soit son âge.
« Pourquoi tu ne parles pas plus ? »
Certains enfants (et adultes) sont tout simplement plus réservés que d’autres. Poser cette question revient à leur dire : « Tu n’es pas assez bien comme tu es ». Mieux vaut les laisser tranquilles. Si un enfant ou un ado a quelque chose à dire, il le dira dans ses conditions.
« C’est quoi ces vêtements ? Tu t’habilles comme ça maintenant ? »
Ah, les remarques sur le style vestimentaire… Elles touchent tout le monde, mais particulièrement les ados. Poser une question sur leur tenue, c’est comme appuyer sur un bouton « attention, crise existentielle ». Surtout quand ça arrive devant la famille entière. Pour ne pas gâcher votre relation parent-enfant, respectez les choix vestimentaires de votre enfant, quel que soit son âge.
« Pourquoi tu perds ton temps avec ça ? »
Qu’il s’agisse d’une nouvelle passion, d’un hobby « inhabituel » ou même d’un choix de carrière que vous ne comprenez pas, cette phrase dévalorise le choix de votre enfant. Pour une meilleure approche, posez une question ouverte comme : « Qu’est-ce que tu apprécies le plus dans cette activité ? ». En montrant un intérêt sincère, vous renforcez la confiance et le respect, tout en créant des opportunités de conversation enrichissante.
« Pourquoi tu ne montres pas plus de gratitude pour tout ce qu’on a fait pour toi ? »
Cette phrase peut laisser un sentiment de culpabilité ou de dette chez votre enfant. Elle suggère que les sacrifices que vous avez faits en tant que parent devraient être constamment reconnus et célébrés. Or, votre enfant ne vous doit rien d’autre que du respect, tout comme vous, en tant que parent, lui devez respect et considération. La parentalité est un choix, et vos efforts ne devraient pas être un fardeau que votre enfant porte toute sa vie.
Chaque enfant, qu’il ait 5, 15 ou 35 ans, suit son propre chemin. Plutôt que de poser des questions qui risquent de mettre votre enfant sur la défensive ou de créer un malaise, privilégiez des conversations bienveillantes et tournées vers son bonheur. Et avant de poser une question, demandez-vous : « Est-ce que j’aimerais qu’on me pose ça ? ». Si la réponse est non, abstenez-vous. Soyez un parent qui soutient, encourage et écoute.