8 questions à poser à son enfant au retour de l’école pour devenir une oreille attentive

Si d’ordinaire, les enfants ont la langue bien pendue, à la sortie de l’école, ils ne sont généralement pas très loquaces. Ils préfèrent penser au goûter ou aux jeux qui les attendent plutôt que de tirer un compte rendu millimétré de la journée écoulée. Malgré la ténacité des parents pour obtenir ne serait-ce qu’un petit indice, les enfants cultivent le mystère. Cependant, cette enquête de routine qui permet de sonder les bambins sur leur scolarité n’est pas totalement vaine. Il suffit de trouver l’approche la plus attrayante. Pour ouvrir le dialogue sans que ça ne vire à l’interrogatoire de police, voici 8 questions habiles à poser à votre enfant au retour de l’école. 

« Qu’est-ce que tu as mangé à la cantine ce midi ? »

Si votre enfant semble avoir fait abstraction de sa journée d’école, ce n’est pas parce qu’il a une mémoire défaillante, mais simplement parce qu’il a une notion des détails assez limitée. D’où l’intérêt de poser des questions spécifiques et très ciblées plutôt que de se cantonner à des demandes généralistes. Son cerveau a déjà été sollicité à plein régime pendant 6 heures d’affilée, alors mieux vaut y aller doucement, sans le brusquer. Ici, en orientant la conversation sur le repas du midi, vous ravivez un souvenir précis.

En plus il y a une notion de plaisir (sauf si c’était épinard au menu). L’enfant sera alors plus tenté de braver le silence pour évoquer sa satisfaction ou sa déception. S’il reste encore flou, n’hésitez pas à affiner votre interrogation. Vous pouvez par exemple miser sur des questions à « choix multiples » tel que « Tu as mangé un repas qui t’a procuré du bonheur ou au contraire que tu as mangé en faisant la grimace ? ».

« Qu’as-tu appris de nouveau aujourd’hui à l’école ? »

Parmi les questions malines à poser à son enfant au retour de l’école, celle-ci le.a pousse à la réflexion personnelle. Au lieu de lui quémander ses notes ou de se focaliser sur ses performances, essayez de percer les connaissances qu’il a acquises dans la journée, sans jamais dénigrer leurs valeurs.

Que l’enfant ait appris à manier le gérondif, à résoudre un problème de maths ou à faire un chien avec des scoubidous, chaque faculté est bonne à prendre. Il peut s’agir d’une leçon particulière comme d’un loisir récréatif, ce qui compte c’est qu’elle fasse la fierté de votre enfant. Cette question montre que vous valorisez son éducation et que vous ne l’honorez pas seulement pour ses brillants résultats, mais aussi pour ses petites avancées.

« Comment noterais-tu ta journée à l’école sur une échelle de 1 à 10 ? »

Cette variante à la question basique « qu’est-ce que tu as fait de ta journée ? » ne risque pas de récolter une réponse évasive ou à moitié bâclée. Elle encourage l’enfant à mesurer son ressenti plus intimement et à évaluer sa journée de manière concrète. Évidemment, s’il donne un chiffre en dessous de la moyenne, cherchez à comprendre pourquoi. Est-ce que c’est parce que la maîtresse l’a pris.e en flagrant délit de bavardage ? Parce que ses camarades l’ont mis.e à l’écart d’un trafic de cartes Pokémon ? Ou pour une raison plus délicate ?

Même son de cloche dans le sens inverse. Si votre enfant attribue une note honorable à sa journée, tentez d’approfondir ce qui a agit positivement sur son humeur. Est-ce le gâteau au chocolat servi à la cantine ? Le geste bienveillant d’un.e camarade ? Ou alors les encouragements gratifiants de l’instit’ ? Avant de tirer des conclusions hâtives, réitérez la question plusieurs jours de suite pour vous faire un bilan assez clairvoyant.

« Tu as joué à quoi dans la cour de récré ? »

Les questions à poser à son enfant au retour de l’école ne sont pas nécessairement tournées sur le « dur » de la scolarité. Elles peuvent aussi s’attaquer aux activités plus informelles. En principe, les enfants ont plus de bagout pour raconter leurs prouesses de récré que pour faire une rétrospective de leur quotidien académique, face au tableau. Mais n’allez pas croire que votre bambin.e se complait dans la course aux billes, le troc de Diddle ou la bataille de POG. Malheureusement, cette époque est révolue.

Cette question est donc l’occasion de vous réactualiser (pour ne pas faire le triple de votre âge), mais également de déchiffrer la vie sociale de votre enfant. Est-iel plutôt attiré.e par les jeux de réflexion, de logique ou les distractions plus casse-cou ? Elle laisse également le champ libre à d’autres questions sur son entente avec ses camarades par exemple. Est-ce que votre enfant est plus du genre à rester dans son coin, à avoir un cercle restreint d’ami.e.s ou à être le.a meneur.se d’une grande troupe ?

« Y a-t-il quelque chose qui t’a contrarié aujourd’hui ? »

L’école est le lieu de tous les savoirs, mais peut également être l’endroit de toutes les craintes. C’est d’autant plus le cas si l’enfant sert de souffre-douleur à une bande de diables en culotte courte. Parmi les questions à poser à son enfant au retour de l’école, celle-ci a l’avantage de le.a sécuriser et de poser un cadre réconfortant. En affirmant un intérêt sain pour ses possibles écueils, vous le.a mettez en confiance.

Qu’iel se soit fait mordre par un.e de ses camarades, voler son stylo plume tout neuf, disputer par le.a prof ou moquer pendant le cours de gym, votre enfant se sentira plus à même de vous confier ses aléas. Parce que oui, l’école est loin d’être un monde de Bisounours. Cette question encourage votre enfant à verbaliser ses émotions et vous permet de cerner d’éventuels problèmes.

« Qu’est-ce qui t’a le plus amusé à l’école ? »

Si l’école est souvent rattachée à la rigueur et au sérieux, elle n’exclut pas pour autant la rigolade et les expressions de joie. D’où l’intérêt d’élargir les questions à poser à son enfant au retour de l’école aux moments heureux de la journée.

Votre enfant a certainement montré ses quenottes plus d’une fois devant son pupitre. Iel a peut-être gloussé en voyant son/sa camarade faire des pets avec ses bras, pouffé de rire suite à une blague soigneusement racontée par la maîtresse ou alors il s’est gondolé devant le bonhomme en purée réalisé à la cantine. En relatant ces expériences cocasses, l’enfant se fera une meilleure image de l’école et apprendra à tirer profit des petits bonheurs simples.

« Quel a été l’exercice le plus compliqué que tu aies fait ? »

Encore une fois, l’école n’est pas un long fleuve tranquille. L’enfant peut alors facilement se sentir dépassé.e par cet environnement qui nécessite une constante agilité d’esprit. Pour identifier ses faiblesses sans les dramatiser, cette approche interrogative est assez efficace.

En effet, elle n’induit pas que l’enfant est dans une totale impasse, mais essaye plutôt de comprendre ses blocages et ses zones d’inconfort. Iel n’est pas allé.e au bout de son poème ? Iel n’a pas réussi à résoudre un calcul de maths ? Ou iel a estropié tous les mots de sa dictée ? Toutes les difficultés sont légitimes. En recueillant ses « impressions », vous pourrez ainsi mieux le soutenir dans les devoirs à la maison et entrevoir ce qui lui fait obstacle.

« Si le.a maître.sse était un personnage Disney, qui incarnerait-iel ? »

Les questions à poser à son enfant au retour de l’école peuvent aussi en appeler à l’imaginaire des petites têtes blondes. Trouvez une forme allégorique parlante pour représenter la scolarité de votre enfant. L’univers Disney, dénominateur commun de presque tous les bambin.e.s, est une excellente référence. Ensuite, laissez-le.a déployer son propre scénario. Ça devrait venir tout seul. Donnez-lui quelques pistes pour éviter le monologue de 3 heures.

Par exemple, demandez-lui d’associer son/sa maître.sse à une figure de Disney pour savoir si leur rapport est conflictuel, favorable ou mitigé. S’iel vous annonce qu’iel ressemble à Cruella, c’est que votre enfant a une dent contre son instit. En revanche, s’iel vous dit qu’iel a l’étoffe de la « Maraine la bonne fée » de Cendrillon, c’est qu’iel le.a considère bienveillant.e et dévoué.e. Pas sûr que les déductions tiennent la route, mais au moins ça brise la glace sans effort.

Ces questions ludiques à poser à votre enfant au retour de l’école ont peu de chance de se solder sur un vent intersidéral ou une réponse nébuleuse. Elles ne servent pas seulement d’accroches sympas pour raffermir le lien parental, elles permettent aussi de détecter des anomalies plus profondes comme la phobie scolaire ou la pression scolaire.

Émilie Laurent
Émilie Laurent
Dompteuse de mots, je jongle avec les figures de style et j’apprivoise l’art des punchlines féministes au quotidien. Au détour de mes articles, ma plume un brin romanesque vous réserve des surprises de haut vol. Je me complais à démêler des sujets de fond, à la manière d’une Sherlock des temps modernes. Minorité de genre, égalité des sexes, diversité corporelle… Journaliste funambule, je saute la tête la première vers des thèmes qui enflamment les débats. Boulimique du travail, mon clavier est souvent mis à rude épreuve.
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