Selena Gomez révèle qu’elle ne peut pas avoir d’enfant biologique : comment digérer le deuil de non maternité ?

La chanteuse Selena Gomez, visage emblématique de la série « Les Sorciers de Waverly Place », a fait de récentes confidences sur sa vie privée. Si depuis ses jeunes années, elle revêt plusieurs costumes sur grand écran, dans l’intimité, elle rêve d’arborer celui de mère. Or, ses multiples affections – dont son lupus – l’empêchent de s’accomplir dans ce rôle maternel et l’éloignent un peu plus de ce cher désir d’enfant. Elle ne peut pas donner la vie et doit composer avec cette terrible injustice biologique. Elle le dit ouvertement, elle a dû faire « son deuil » et aborder la maternité sous une autre forme, hors de son ventre. La star aux multiples facettes vit dans la lumière ce que beaucoup d’autres femmes endurent dans l’ombre. Après cette annonce déchirante, qui s’apparente à un tsunami, comment faire le deuil de non-maternité ? Comment accepter l’inacceptable ? Voici quelques pistes pour apaiser cette peine intarissable. 

Le deuil de non-maternité, ne pas en faire un tabou

Selena Gomez, artiste au talent indubitable, est l’une des rares célébrités à avoir pris la parole sur le deuil de non-maternité. « Je ne l’ai jamais dit, mais je ne peux malheureusement pas porter mes propres enfants », a-t-elle déclaré dans les colonnes du média Vanity Fair. La star du film « Emilia Perez » ne pourra pas voir son ventre s’arrondir ni sentir ces petits pieds tambouriner sous ses mains. Son état de santé ne l’autorise pas à porter la vie en elle et à se faire appeler « maman ». Elle est restée assez évasive sur sa maladie, mais la chanteuse à succès n’a pas été épargnée. Lupus, maladie auto-immune, bipolarité… elle a un palmarès médical bien rempli. Elle a également subi une greffe de rein en 2017.

Ce landau, qu’elle avait hâte de combler, restera vide, tout comme son ventre. Cette chambre, prévue en perspective d’un heureux événement, n’accueillera peut-être jamais les pleurs et les gazouillis de cet enfant manqué. Selena Gomez a dû faire son deuil de non-maternité. Elle a dû se résoudre à être une maman de loin, spectatrice d’une grossesse et non actrice. Mais elle n’a pas renoncé à ce titre de mère pour autant. Elle envisage d’adopter ou de faire appel à une mère porteuse.

Problèmes de fertilité, maladies, traitements chroniques incompatibles avec la grossesse… Selena Gomez parle tout haut d’un deuil de non-maternité que les femmes subissent généralement tout bas, dans le silence le plus plat. Dans ce cas de figure, l’enfant, rêve d’une vie, accomplissement ultime, n’est qu’un sombre mirage. Lorsque la cigogne prend congé, le chagrin est insondable et l’annonce difficile à encaisser.

Parler de sa douleur sans honte

Selena Gomez a fait le choix, courageux, de parler au nom de toutes ces femmes qui font le deuil de non-maternité et qui affrontent cette dure réalité. Privée d’enfant, vous vous sentez peut-être coupable de ne pas pouvoir porter ce bébé. Vous avez peut-être une colère qui vous tient au corps, une sensation d’être injustement punie. Ou alors, vous avez l’impression d’être privée du plus beau cadeau de la vie. Depuis petite, vous aviez hâte de troquer ce poupon en plastique contre un bébé, un vrai. Mais désormais, vous apprenez que donner naissance relève de l’utopie ou du miracle.

Accueillez vos émotions comme elles arrivent. N’essayez pas de les fuir ou de les étouffer en public. Parler de votre douleur, que ce soit avec un.e thérapeute, des ami.e.s proches ou des membres de la famille, permet de verbaliser vos peurs et vos frustrations. Ouvrir le dialogue vous ramène inlassablement à cet enfant, qui n’a désormais de place que dans vos songes. Mais c’est essentiel pour entamer le processus de deuil.

Si vous préférez confier votre peine de façon plus anonyme, vous pouvez aussi rejoindre des groupes de paroles. En cercle, sur les chaises, des femmes, contraintes de tirer un trait sur la parentalité. Les histoires ne se ressemblent pas, mais se font toutes écho. Ces échanges vous rassurent et vous font comprendre que vous n’êtes pas seule à supporter ce deuil de non-maternité. Le collectif Bamp organise régulièrement des rencontres entre ces femmes qui portent ce fardeau à la place du landau.

Explorer d’autres formes de maternité

Ce deuil de non-maternité, imposé à vous comme une fatalité, peut vous faire douter et même chambouler votre identité. Dans la société, la femme est souvent réduite à ce rôle de mère. Vous avez donc cette sensation d’être une sous-femme et de ne plus avoir d’utilité. À part pleurer jusqu’à remplir les nappes phréatiques, vous vous sentez nulle. Le sentiment d’échec vous colle à la peau et vous envahit. Or, même si vous ne pouvez pas accueillir la vie ni ressentir ce petit corps qui se développe en vous, vous pouvez tout de même revêtir l’étoffe d’une mère et compenser cet énorme manque.

La maternité ne se résume pas à la capacité d’avoir des enfants biologiques. Elle a d’autres facettes. Même si rien ne remplace un.e enfant, qui est la chair de votre chair, vous pouvez adopter ou devenir famille d’accueil. Vous pouvez aussi vous engager dans une association à destination des enfants pour enfin assouvir cette fibre maternelle laissée en suspens. Même si la maternité biologique est souvent considérée comme la norme, il existe de nombreuses autres façons de répondre au désir de prendre soin, de nourrir et d’offrir ce trop-plein d’amour à un.e jeune.

Se donner du temps pour guérir

Le deuil de non-maternité provoque un cataclysme dans les projets de vie et bouscule les perspectives d’avenir. Cette terrible nouvelle fait aussi vaciller le couple. La période de guérison est longue et sinueuse. Apprendre que votre ventre sonnera toujours creux est difficile à conscientiser. Il est important de reconnaître que la douleur et le chagrin ne disparaissent pas du jour au lendemain.

Ces émotions nécessitent un espace pour s’exprimer et un temps pour être digérées. Accorder ce temps à soi-même permet de naviguer à travers les vagues d’émotions qui peuvent surgir, qu’il s’agisse de tristesse, de colère ou de confusion. En évitant de se précipiter dans la recherche d’une solution ou d’un moyen de « passer à autre chose », on s’offre la possibilité d’explorer ces émotions de manière authentique et de les accepter comme partie intégrante de son expérience.

Faire le deuil de non-maternité est un cheminement dur et éprouvant. Ça l’est d’autant plus lorsque les ventres s’arrondissent dans l’entourage et que les petites têtes blondes courent dans vos parages. Il faut parfois apprendre à apprivoiser la maternité autrement ou la sacrifier, inévitablement. 

Émilie Laurent
Émilie Laurent
Dompteuse de mots, je jongle avec les figures de style et j’apprivoise l’art des punchlines féministes au quotidien. Au détour de mes articles, ma plume un brin romanesque vous réserve des surprises de haut vol. Je me complais à démêler des sujets de fond, à la manière d’une Sherlock des temps modernes. Minorité de genre, égalité des sexes, diversité corporelle… Journaliste funambule, je saute la tête la première vers des thèmes qui enflamment les débats. Boulimique du travail, mon clavier est souvent mis à rude épreuve.
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