Fatigue extrĂŞme, stress, charge maternelle, douleurs physiques diverses… : de nombreuses femmes se sentent Ă©crasĂ©es par le poids de leur quotidien rythmĂ© par leur rĂ´le de mère. RĂ©sultat : elles craquent, c’est ce qu’on appelle le burn-out maternel. Il faut dire qu’elles sont majoritairement toujours plus investies dans le foyer que les hommes (dans les couples hĂ©tĂ©rosexuels).Â
Ce « phĂ©nomène » n’est pas nouveau, mais Ă l’ère des rĂ©seaux sociaux et d’une communication 2.0 exacerbĂ©e, les tĂ©moignages se multiplient. Selon une Ă©tude rĂ©alisĂ©e par l’Ifop pour l’application Malo, publiĂ©e le 5 avril 2022, un tiers des mères se sentent touchĂ©es par le burn-out maternel. On en parle.Â
Le burn-out maternel est insidieux
Comme la dĂ©pression. Et au mĂŞme titre que cette maladie, l’épuisement maternel reste encore tabou dans notre sociĂ©tĂ©. Une mère se doit d’être forte pour ses enfants. Elle doit bien Ă©lever sa progĂ©niture. Mais aussi s’accomplir professionnellement sans pour autant dĂ©laisser ses enfants. Et bien sĂ»r aussi entretenir une vie sociale riche…
Eh bien non ! La « maman parfaite » n’existe pas. Ce n’est pas toujours facile de se faire confiance et de parcourir sans tomber les montagnes russes qui jalonnent le paysage du rĂ´le de mère. Et c’est ok. La maternitĂ© n’est pas nĂ©cessairement « l’épanouissement ultime de la femme » ni ponctuĂ©e h24 de « bons moments ».
À ne pas confondre avec le baby blues ni avec la dépression post-partum, le burn-out maternel toucherait actuellement 14 % des mères et 20 % déclarent l’avoir vécu par le passé, selon l’étude Ifop intitulée « Les Françaises et le burn-out maternel ».
Toutes les femmes peuvent être concernées. 35 % d’entre elles estiment que globalement tout ne va pas bien, sans pour autant employer le terme « burn-out maternel ». Et 40 % des mères sentent qu’elles pourraient un jour le subir. Des chiffres accablants !
La santé mentale des mères mise à mal
Si le terme « burn-out » était auparavant réservé au monde professionnel, celui-ci s’immisce aujourd’hui allègrement dans la sphère privée, dont la maternité. Un syndrome d’épuisement sous-estimé, tabou, sur lequel certaines femmes devenues mères arrivent petit à petit à poser les mots. La maternité demande beaucoup d’abnégation, et refuser de l’admettre peut faire (très) mal.
34 % des mères se disent épuisées par la parentalité, à la fois sur le plan physique, mais aussi émotionnel, toujours selon l’étude Ifop « Les Françaises et le burn-out maternel ». Si chaque cas est différent, l’étude met en évidence un manque de soutien cruel dans le parcours maternel. 43 % des mères ne se sentent pas accompagnées dans la gestion de la vie familiale.
Une charge mentale évaluée à 7,4/10
Sans grand Ă©tonnement, ce sont les femmes pauvres devenues mères qui sont les plus touchĂ©es. 48 % des mamans les plus pauvres ont le sentiment de ne pas ĂŞtre accompagnĂ©es, contre 26 % chez les plus aisĂ©es.Â
Et pour cause. Lessives, ménage, cuisine, devoirs… la répartition des tâches domestiques reste une charge mentale pour les femmes. Le 7 avril 2022, un autre sondage Ifop pour Consolab révélait que 47 % des interrogé.e.s adhèrent à l’idée d’un « délit de non-partage des tâches ». 10 % y sont même « très favorables ». Plus de la moitié des Françaises (57 %) estiment en faire plus à la maison que leurs partenaires masculins (dans les couples hétérosexuels).
C’est aussi ce que met en exergue l’étude Ifop pour l’application Malo sur le burn-out maternel. « La gestion de la logistique semble encore davantage incomber aux femmes qui estiment ĂŞtre « un peu » soutenues seulement par le co-parent Ă 41 % et « pas vraiment » soutenues pour 18 % d’entre elles ». Sur le plan moral mĂŞme son de cloches : elles sont 44 % Ă se sentir « un peu » soutenues par le co-parent et « pas vraiment » soutenues Ă 16 %.
L’étude rapporte que 70 % des mères estiment qu’elles passent beaucoup de temps à organiser leur quotidien, dont « 31 % d’entre elles qui aimeraient que l’on puisse les décharger » quand 39 % d’entre elles estiment « qu’il s’agit du prix à payer pour un quotidien organisé ». Aujourd’hui, les mères estiment leur charge mentale à 7,4/10. Une donnée alarmante !
En prime, les réseaux sociaux seraient vecteurs de complexes et de culpabilisation. Les conseils donnés par les autres mamans ont tendance à culpabiliser les femmes (45 %). Pour un tiers des participantes à l’enquête, ces publications font même « plus de mal que de bien ».
Alors, comment faire pour ne pas tomber en burn-out maternel ? Petit conseil, mais pas des moindres : accepter l’imperfection. Ne fantasmez pas devant « un idéal ». Vivez comme vous en avez envie, comme vous le pouvez, à votre rythme en tant que femme devenue mère. Ça peut paraître anodin, mais ça peut véritablement changer la donne !