Les profs ne s’occupent pas seulement de leurs élèves, iels doivent aussi gérer des parents, pas toujours très disciplinés. Entre ceux qui se plaignent des mauvais résultats de leurs enfants, ceux qui remettent en cause les punitions parce que leur bambin est trop « angélique » et les autres qui se plaignent des devoirs soi-disant « inutiles », difficile de garder son calme. Les profs sont souvent confronté.e.s aux remontrances de parents, visiblement sur-investis dans le parcours scolaire de leur enfant. Ces reproches prennent la forme de pavé dans le carnet de liaison ou de pics lors des fameuses réunions de fin de trimestre. Voici donc un joyeux palmarès de ces phrases de parents d’élèves que les profs ne veulent plus entendre.
« Mon enfant ne peut pas avoir fait ça, il est tellement bien élevé »
C’est certainement l’une des phrases de parents d’élèves qui excède le plus les profs. Lorsque les profs laissent un mot salé dans le carnet, les parents semblent tomber des nues et découvrir un tout autre enfant. Ils réfutent alors toute implication en avançant que leur enfant est sage comme une image et qu’iel se tient toujours à carreau. Les parents deviennent les meilleurs « avocats » de leur progéniture. Ils soutiennent que leur enfant est irréprochable et sous-entendent à demi-mot que l’instit.e ment. Cette phrase s’accompagne souvent d’un « vous vous êtes peut-être trompé.e d’élèves, avec une classe aussi remplie, ça doit arriver ».
Pourtant, même si les enfants sont assez dociles à la maison, iels peuvent révéler un deuxième visage au sein de l’école et prendre l’étoffe de cancres. Au lieu de prendre cet avertissement personnellement, les parents devraient surtout essayer de comprendre pourquoi leur enfant se montre insolent.e en classe. Est-ce un signe de décrochage scolaire, de harcèlement ou d’une autre forme de mal-être ?
« Pourquoi imposez-vous autant de devoirs ? »
Parmi les phrases de parents d’élèves que les profs ne veulent plus entendre, celle-ci est la plus lunaire. De retour à la maison, les enfants sont censé.e.s s’adonner à leurs devoirs. C’est la règle. Mais certains parents estiment que cette charge de travail supplémentaire est superflue et qu’elle épuise les enfants. En vérité, ces devoirs sont surtout une plaie pour les parents, puisqu’ils leur volent un précieux temps.
Or, ils préféreraient repasser le linge ou préparer le dîner plutôt que de se replonger dans l’algèbre et les exercices de grammaire. Les devoirs ne sont pas des corvées gratuites. Ils permettent à l’enfant de trouver des solutions en autonomie, de mettre en pratique ses acquis et de mieux gérer son temps.
« Mon enfant ne peut pas être en retard, nous arrivons toujours à l’heure »
Dans ce florilège des phrases de parents d’élèves que les profs ne veulent plus entendre, voilà une excuse récurrente. Lorsque les parents constatent une pénalité ou un rappel à la ponctualité dans le carnet de leur enfant, ils en font souvent une affaire personnelle. Ils plaident alors non coupables en affirmant qu’ils sont réglés comme des pendules.
Cependant, même si les parents déposent leur bambin.e en avance devant les grilles de l’école, il n’est pas impossible que celui/celle-ci traîne dans la cour de récré. Autre scénario : iel s’est peut-être égaré.e dans ce vaste dédale de portes après un changement d’emploi du temps. Quoi qu’il en soit, nul besoin de prendre cette remarque trop à cœur.
« Nous partons en vacances plus tôt que prévu, pouvez-vous donner le travail à l’avance ? »
Parmi les phrases de parents d’élèves que les profs ne veulent plus entendre, celle-ci est la plus exaspérante. À l’approche des grandes vacances, de nombreux.ses enfants quittent les bancs de l’école avant l’heure. Pas d’inquiétude à cette période où les programmes sont quasiment bouclés et où les activités sont plus souples.
En revanche, ce n’est pas le même refrain lorsque les parents annoncent une absence avec un motif impérieux du style « séjour en classe de neige ». Même s’ils sont en tort, ils réclament les leçons en exclusivité pour que leur enfant ne « loupe rien ». Cependant, les profs composent parfois leurs cours au jour le jour et modifient leur contenu pédagogique d’une année à l’autre. Difficile donc d’anticiper une telle demande.
« Pourquoi mon enfant n’a pas eu la meilleure note ? »
Nombreux sont les parents qui voient leur enfant en mini Einstein ou en être supérieur. Forcément, lorsqu’ils constatent que leur prétendu.e « génie » n’est pas en tête de classe, ils s’en prennent aux profs. Si leur enfant n’a pas récolté une note plus haute que 18, c’est le drame absolu et la stupeur générale. Pourtant, les profs évaluent les copies en fonction des capacités de l’enfant et non au « faciès » ou à la propreté de l’écriture.
Cette notation n’est pas le fruit du hasard et encore moins une punition déguisée. Même les élèves les plus brillant.e.s peuvent hériter d’une note en dessous de la moyenne et il n’y aucun mal à ça. Coup de mou, mauvaise compréhension de l’intitulé ou difficulté de concentration… plusieurs facteurs peuvent expliquer ce déclin. Mais la réussite de l’enfant ne se niche pas dans une seule note. Au concret, elle s’illustre dans une série de progrès.
« Mon enfant n’a pas besoin de punition »
Parmi les phrases de parents d’élèves que les profs ne veulent plus entendre, en voilà une qui tourne en boucle. Lorsque l’instit.e impose des lignes à copier ou des heures de colle, les parents s’insurgent en pointant les « proportions démesurées » de la punition. Toutefois, les profs ne les donnent pas pour le plaisir ou par pur sadisme. Il y a certainement de bonnes raisons derrière cette petite « sanction ». Mais les parents préfèrent contredire ce verdict, jugé trop « sévère ».
À moins d’avoir greffé une caméra embarquée ou un micro sur le sac à dos de l’enfant, difficile de surveiller son comportement en classe. Hors du foyer, il arrive que les enfants se lâchent et se révèlent plus « insolent.e.s ». C’est parfois une manière pour elleux de se faire accepter par les autres.
Ces pires phrases de parents d’élèves, tantôt anecdotiques, tantôt crispantes, ont de quoi faire cauchemarder les profs. Même si elles sont devenues indigestes avec le temps, elles continuent de nourrir les éclats de rire en salle des profs. À quel parent le bonnet d’âne sera-t-il attribué cette année ?