Violences éducatives ordinaires : un terme grandiloquent et flou pour une majorité de personnes. Afin de mettre la lumière sur cette notion essentielle, l’illustratrice Fanny Vella a décidé de remplacer dans ses dessins les enfants par des adultes. Un changement d’angle révélateur.
« Et si on changeait d’angle ? »
En vous promenant sur Instagram, vous avez peut-être déjà remarqué un hashtag un peu particulier : #etsionchangeaitdangle. L’initiative a été créée par Fanny Vella une dessinatrice et maman d’une petite fille. En découvrant le grand monde très divisé de la parentalité, elle a fini par comprendre qu’elle n’approuvait pas du tout certaines méthodes d’éducation. Pire encore, selon elle, ces façons de faire relevaient davantage de violences éducatives ordinaires.
Ce terme qualifie des violences physiques, verbales et psychologiques considérées pourtant comme éducatives, quand elles font partie intégrante des règles de la maison ou des lieux de vie de l’enfant, dont l’école fait partie. Fanny Vella s’est alors demandée comment faire comprendre le problème. En effet, quand on l’expose en parlant d’enfant, les gens ont tendance à minimiser le problème à coup de « il faut bien qu’il/elle apprennent » ou « on sait ce qui est bien pour lui ». L’illustratrice a alors opéré un changement d’angle : et si on infligeait cela à des adultes ? Vous comprenez le problème maintenant… Ni une ni deux elle publie une première série de dessins sur son compte Instagram.
85 % des enfants victimes de violences éducatives ordinaires
Aujourd’hui, 85 % des enfants subissent quotidiennement des violences éducatives ordinaires en France, d’après le site internet des professionnel.le.s de la petite enfance.
« On n’impose pas à un adulte qui pleure de gérer ça seul, dans une pièce, sous prétexte que si on le console à chaque fois qu’il est mal, il va s’y habituer. On n’oblige pas un adulte à prêter quelque chose qui lui appartient à un parfait inconnu, dans le but de lui apprendre à partager », explique l’illustratrice
Globalement, Fanny a reçu beaucoup d’encouragements et de remarques positives sur les réseaux sociaux. Néanmoins, les contestataires étaient aussi au rendez-vous, se sentant, de fait, pointés du doigt. La dessinatrice n’a pas baissé les bras pour autant, publiant ses dessins en 2020 aux éditions Leduc dans une bande dessinée intitulée, roulements de tambour, Et si on changeait d’angle ?. Une façon de toucher un public encore plus large pour rependre son message préventif.
Afin d’éviter de perpétuer ces violences qui peuvent être un véritable traumatisme, il est donc important d’en parler pour sensibiliser. Le travail d’artiste engagé.e comme Fanny Vella contribue à déconstruire les méthodes éducatives nocives pour reconstruire sur des bases meilleures. Et vous, qu’en pensez-vous ? On en parle aussi sur notre forum.