La boulimie et l’hyperphagie sont des troubles du comportement alimentaire aux lourdes conséquences sur la vie, la santé et le bien-être de ceux qui en sont atteints. Repérer les premiers symptômes, engager le dialogue, accompagner le proche vers une prise en charge adaptée… l’entourage a un rôle crucial à jouer pour aider une personne souffrant de boulimie ou d’hyperphagie à s’en sortir.
Quelle différence entre boulimie et hyperphagie ?
Il existe de nombreux troubles du comportement alimentaire. Des plus connus comme l’anorexie aux plus anonymes comme l’orthorexie. La boulimie et l’hyperphagie elles sont souvent confondues à tort.
La boulimie se caractérise par des crises au cours desquelles le malade va absorber une grande quantité de nourriture en peu de temps. La personne boulimique va alors chercher à compenser ces prises alimentaires en ayant recours à des outils parfois dangereux comme la prise de laxatifs, le jeûne, la pratique intensive d’une activité physique ou les vomissements. Voilà pourquoi les personnes atteintes par ce trouble ont généralement un IMC normal. La boulimie affecterait 1,5 % des 11-20 ans.
L’hyperphagie se manifeste elle aussi par des crises de boulimie. La différence avec ce trouble du comportement alimentaire est que des comportements compensatoires ne sont pas mis en place. La personne qui en souffre peut alors avoir un IMC supérieur à la normale. Ce trouble toucherait 3 à 5 % de la population.
Dans les deux cas, ce qui caractérise ces prises alimentaires est la perte de contrôle.
10 façons d’aider un proche souffrant de troubles du comportement alimentaire
Pas toujours facile pour un proche de savoir comment aider une personne souffrant de boulimie ou d’hyperphagie. On vous propose toutefois quelques approches pour y parvenir.
1 – Repérer les premiers signes et demander conseil
Les troubles du comportement alimentaire ne sont pas toujours facilement identifiables pour ceux qui en souffrent comme pour leurs proches. On tente donc de repérer les signes décrits plus haut. En cas de doute, on n’hésite pas à en parler à son médecin généraliste ou à un psychologue. Il pourra alors donner son avis sur la situation ainsi que des conseils sur la marche à suivre pour aider la personne.
2 – Rétablir le dialogue
Une bonne communication est essentielle pour aider un proche souffrant de TCA. Si le dialogue est difficile, entre un adolescent et ses parents par exemple, il est important de rétablir une bonne communication. Cela passe bien entendu par la bienveillance et la patience. Indispensable pour pouvoir parler en toute confiance des difficultés que l’on traverse.
3 – Instaurer une relation de confiance et une communication bienveillante
Difficile pour une personne atteinte de boulimie ou d’hyperphagie de se confier en toute sérénité. Il est alors important d’assurer à son proche que sa parole est reçue avec empathie, bienveillance et discrétion si cela est son souhait et non avec jugement, moquerie, impatience et condescendance. Même si cela semble une évidence pour vous, ça ne l’est pas forcément pour votre proche. Il est donc important de le verbaliser.
4 – Aborder le sujet de la bonne façon et au bon moment
Comment aborder le sujet ? Voilà sans doute l’une des questions les plus fréquentes face à une personne souffrant de boulimie. La bonne façon, tout d’abord. Il est important de ne pas tomber dans l’accusation, le reproche ou la moralisation. Il faut au contraire inviter la personne à s’ouvrir sur ses difficultés. Le moment propice, enfin. On choisit un instant où on est au calme, dans un bon état d’esprit, seul ou entouré de personnes de confiance.
5 – Ne pas se focaliser sur l’alimentation
Les troubles du comportement alimentaire ne sont parfois que la partie émergée de l’iceberg. Ils peuvent révéler des difficultés sous-jacentes. On ne résout donc pas la boulimie ou l’hyperphagie en faisant un régime. Il faut au contraire considérer les difficultés de la personne dans son ensemble et éviter de se focaliser sur l’alimentation ce qui ne ferait qu’exacerber la crispation face à la nourriture.
6 – Être patient et à l’écoute
Sortir d’un TCA peut prendre du temps. Et cela n’a rien à voir avec une question de volonté. Il faut donc savoir être patient, et ne surtout pas exercer une quelconque pression sur son proche. Patience et écoute bienveillante sont les meilleures armes pour aider une personne souffrant de boulimie et d’hyperphagie.
7 – Adopter une attitude positive et respectueuse
Une personne souffrant de TCA peut souffrir d’une mauvaise image de soi. On l’aide donc à retrouver confiance en elle en la valorisant, en ayant une attitude positive, et en lui rappelant lorsque cela est nécessaire les qualités qu’elle possède et les progrès qu’elle a réussi à faire afin qu’elle ne se décourage pas. On évitera pourtant de tomber dans l’infantilisation.
8 – Ne pas s’improviser médecin
Un trouble du comportement alimentaire peut nécessiter une approche pluridisciplinaire pour être soigné. Il est bien de vouloir aider une personne que l’on aime à aller mieux, mais on ne s’improvise pas médecin pour autant, au risque d’aggraver la situation.
9 – Accompagner le proche dans sa démarche de guérison
Il n’est pas toujours facile pour une personne souffrant de boulimie ou d’hyperphagie de demander de l’aide. On l’accompagne donc pour trouver le professionnel de santé qui sera le plus à même de l’aider dans sa guérison. On peut par exemple conduire son proche à ses premiers rendez-vous avec le médecin ou le psy et demander régulièrement comment la situation évolue.
10 – Ne pas résumer une personne à son trouble du comportement alimentaire
Aider une personne à sortir de son trouble du comportement alimentaire, c’est aussi l’aider à comprendre, et comprendre soi-même qu’elle ne se résume pas à ça. Elle est un individu à part entière, et il est important de ne pas l’enfermer dans son trouble !