Andropause : ce qui se cache derrière la « ménopause masculine »

À l’aube de la cinquantaine, les femmes font l’expérience, pas toujours agréable, de la ménopause. Ce revirement hormonal, qui les prend parfois par surprise, est bien documenté et s’affiche en lettre capitale dans les magazines féminins. En revanche, rares sont les personnes qui connaissent son équivalent masculin, la dénommée « andropause ». Contrairement à ce que l’on peut croire, les hommes ne sont pas « épargnés » par les rebondissements hormonaux. Ce phénomène biologique qui agit sur la « Sacro-Sainte » testostérone ne se manifeste pas par des bouffées de chaleur ou des sautes d’humeur. Les symptômes de l’andropause sont plus subtils et les hommes l’endurent dans l’ignorance la plus totale.

Andropause VS ménopause : quelle différence ?

L’andropause est souvent qualifiée de « ménopause masculine ». Pourtant ce terme est abusif. Alors que la ménopause entraîne un arrêt soudain des cycles menstruels et une chute drastique des hormones chez la femme, l’andropause est un phénomène plus lent et progressif. Sous l’effet de l’andropause, les niveaux de testostérone diminuent d’environ 1 % par an dès 30-40 ans, ce qui est assez faible. L’andropause se manifeste plus tôt, mais elle est moins radicale que la ménopause, qui débarrasse les femmes de leurs règles, mais qui les prive aussi de leur capacité de reproduction.

Contrairement à la ménopause qui signe la fin de la fertilité chez la femme, les hommes ont encore les moyens de devenir père. Ce qui explique pourquoi Robert de Niro a pu avoir un enfant à 79 ans. En clair, l’andropause est plus clémente avec les hommes que la ménopause avec les femmes. Toutefois, il ne faut pas sous-estimer ce phénomène, méconnu du grand public. C’est la partie submergée de la santé masculine. Les principaux concernés sont d’ailleurs loin de la vérité et rejettent souvent la faute sur l’âge. Pourtant, d’après les chiffres d’Urofrance, l’andropause touche 5 à 10 % des hommes à partir de 60 ans et 20 à 50 % à partir de 70 ans.

Andropause : son impact sur la testostérone

L’andropause implique une baisse graduelle de la testostérone, hormone sexuelle masculine qui se niche essentiellement dans les testicules. Elle n’est pas seulement là pour faire fleurir des poils sur le menton de ces messieurs et leur attribuer une voix grave. Elle contribue à la force physique, prévient la perte osseuse, influence la libido et régule à la fois l’humeur et l’énergie. Nul besoin d’avoir fait de longues études en médecine pour déduire que cette hormone joue un rôle central dans le corps des hommes.

Lorsque la testostérone décline, ça ne passe pas inaperçu. Mais les hommes ne se doutent pas de ce qui se trame à l’intérieur de leur corps et s’ils l’apprenaient, ce serait presque un sacrilège. Puisque dans l’imaginaire collectif, testostérone est égale à virilité. Se faire amputer de sa « masculinité » ? Pas question. Mieux vaut rester dans le déni. Voilà pourquoi il y a si peu de prévention autour de l’andropause.

Quels sont les symptômes de l’andropause ?

Les manifestations de l’andropause varient d’un individu à l’autre, mais plusieurs signes peuvent alerter.

  • Troubles sexuels : diminution de la libido, dysfonction érectile, réduction de la fréquence des rapports sexuels et altération de la qualité de l’orgasme.
  • Symptômes vasomoteurs : bouffées de chaleur, sueurs nocturnes et troubles du sommeil.
  • Changements physiques : prise de poids, diminution de la masse musculaire, fatigue persistante et réduction de la densité osseuse.
  • Altérations psychologiques : irritabilité, dépression, troubles de la mémoire et baisse de la motivation.

Il est essentiel de noter que tous les hommes ne traversent pas l’andropause de la même manière. Certains peuvent ne présenter que quelques-uns de ces symptômes, tandis que d’autres en ressentiront davantage.

Les causes de l’andropause

La principale cause de l’andropause est la diminution progressive de la production de testostérone par les testicules. Cette baisse hormonale est un processus naturel du vieillissement. Mais certains facteurs peuvent y contribuer et l’accentuer :

  • Âge : la production de testostérone commence à diminuer dès l’âge de 30 ans, avec une baisse plus significative après 45 ans.
  • Mode de vie : une alimentation déséquilibrée, le manque d’activité physique, le tabagisme et la consommation excessive d’alcool peuvent accélérer la diminution de la testostérone.
  • Problèmes de santé : certaines affections, comme l’obésité, le diabète ou les maladies cardiovasculaires, peuvent contribuer à la baisse des niveaux de testostérone.

Comment mieux vivre l’andropause ?

Même si l’andropause est une étape naturelle, il est possible d’atténuer ses effets en adoptant certaines habitudes et en s’émancipant de cette satanée « honte », qui repousse le diagnostic.

  • Adopter une alimentation équilibrée : privilégiez les aliments riches en zinc et en vitamines (fruits, légumes, protéines maigres, noix…) qui soutiennent la production de testostérone.
  • Rester actif : faire du sport régulièrement (musculation, cardio, yoga…) permet de limiter la perte musculaire, d’augmenter la production de testostérone et d’améliorer l’humeur.
  • Optimiser son sommeil : un bon repos favorise l’équilibre hormonal et limite la fatigue liée à l’andropause.
  • Gérer son stress : la méditation, la respiration profonde ou encore les activités relaxantes (lecture, nature, musique) aident à réguler les émotions.
  • Consulter un médecin : en cas de symptômes gênants, un suivi médical est recommandé. Un bilan hormonal peut être réalisé, et dans certains cas, une thérapie de substitution hormonale peut être envisagée sous supervision médicale.

L’andropause n’a pas la même lumière que la ménopause. Ce terme sonne encore étranger chez de nombreux hommes, peu habitués à prendre soin d’eux et à prioriser leur santé. Pas étonnant puisque depuis tout petits, ils apprennent à être insensibles et à « ravaler » leur mal-être. Ces injonctions patriarcales n’arrangent rien.

Émilie Laurent
Émilie Laurent
Dompteuse de mots, je jongle avec les figures de style et j’apprivoise l’art des punchlines féministes au quotidien. Au détour de mes articles, ma plume un brin romanesque vous réserve des surprises de haut vol. Je me complais à démêler des sujets de fond, à la manière d’une Sherlock des temps modernes. Minorité de genre, égalité des sexes, diversité corporelle… Journaliste funambule, je saute la tête la première vers des thèmes qui enflamment les débats. Boulimique du travail, mon clavier est souvent mis à rude épreuve.
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