Anxiété de séparation : comment la gérer post-Covid ?

Avec les confinements successifs depuis plus d’un an, beaucoup ont vécu des périodes intenses de proximité à la maison avec leurs proches (parents, frères & soeurs, partenaire etc.). Jusqu’à même se « retrancher » complètement et ne plus sortir. Si ces moments ont pu être bénéfiques, le retour progressif « à la normale » qui s’opère depuis quelques mois déjà peut chambouler. Activités sociales, travail en présentiel, rentrée scolaire qui approche… certain.e.s développent alors de l’anxiété de séparation. Cela concerne à la fois les couples, les enfants, mais aussi les animaux de compagnie. Voici quelques éléments clés pour comprendre et prévenir cette peur de l’abandon.

D’où provient la peur de l’abandon ?

La peur de l’abandon, ou l’anxiété de séparation, arrive lorsque l’on craint de se séparer d’une personne, d’un animal ou d’un objet a laquelle/auquel on tient sincèrement. Selon l’Association Américaine de Psychiatrie, les divers symptômes sont les suivants : une angoisse inhabituelle de la séparation, une peur de la solitude, et un besoin très intense ou fréquent de savoir où se trouve l’autre. Tout comme n’importe quelle forme d’anxiété, celle-ci n’est pas à prendre à la légère. Les experts s’accordent en effet à dire que les symptômes peuvent durer 6 mois ou plus, et avoir des conséquences sur le fonctionnement social, occupationnel ou scolaire de la personne.

Avant que la covid ne s’immisce dans nos vies, l’anxiété de séparation puisait principalement son origine dans l’enfance, pouvant notamment se manifester dès l’accouchement. « L’enfant et sa mère ont vécu neuf mois en symbiose, la naissance va alors provoquer une première séparation« , explique Bernadette Lemoine, auteure de Maman ne me quitte pas, à LCI. Si par la suite l’enfant ne reçoit pas suffisamment de communication verbale et de préparation pour comprendre les absences, la perte ou la séparation de ses parents, les probabilités qu’il ou elle développe un trouble d’anxiété de séparation à l’âge adulte seront plus grandes.

Bernadette Lemoine souligne que chez l’adulte, cette peur se révèle plus inconsciente que chez l’enfant : c’est une peur panique de la solitude qui s’exprime.

« Elle atteint des hommes et des femmes qui ne supportent pas cet état, vont se mettre en couple avec n’importe qui par exemple, et qui s’ils ou elles tombent sur un pervers narcissique, ne voudront pas quitter leurs bourreaux de peur de se retrouver seul.e.s »

Dans ce contexte de crise sanitaire où l’essentiel est d’être soudé.e.s, les spécialistes notent une recrudescence de cas d’anxiété de séparation. Entre troubles du sommeil et/ou du comportement, elle se manifeste de plus en plus chez les enfants, mais aussi les couples qui doivent re-goûter au monde extérieur.

« Le contexte de crise sanitaire qui a généré beaucoup de situations nouvelles au quotidien a pu avoir tendance à exacerber ces problèmes. Voire à les faire resurgir chez certain.e.s personnes », note Valérie P. psychologue

Comment gérer l’anxiété de la séparation ?

Selon les expert.e.s, en cette période sans précédent il est important de traiter le problème le plus tôt possible, avant même de reprendre réellement « la vie d’avant ». Afin de prévenir cette possible anxiété, il est ainsi recommandé :

  • Une séparation progressive : il est conseillé de se séparer progressivement, pas à pas. Cela peut se traduire par un retour au bureau seulement quelques jours par semaine, pour un temps. On s’éloigne donc en douceur de son/sa partenaire, de son enfant, de son animal, sans que cela soit trop brutal.
  • Une communication verbale : le psychologue et auteur Marc Pistorio recommande fortement d’exercer une communication verbale bienveillante, notamment dans le couple : « Il faudra se demander quelles routines ont rendu notre relation plus solide pendant cette période, puis exprimer clairement nos besoins pour la suite. Sinon, l’après-confinement sera difficile ».
  • Préserver des rituels : les confinements successifs ont permis à certains couples de découvrir de nouveaux rituels confortables. En ce sens, il est conseillé de préserver ce qui faisait du bien aux deux partenaires pour en faire un rituel : aller faire une ballade en fin de journée, cuisiner ensemble le week-end, etc. S’assurer de s’accorder du temps ensemble malgré le retour « à la normale ».

  • Garder le contact : si le temps « en physique » manque pour préserver des rituels du confinement, des chercheur.euse.s conseillent d’utiliser la technologie pour rester connecté avec son/sa partenaire : un petit sms une fois arrivé.e au travail, un autre de « bon appétit » à midi lors de votre pause déj’ etc.
  • Consulter un.e expert.e : au besoin n’ayez pas honte de ressentir l’envie/le besoin de vous faire aider. Que ce soit un conseiller de couple ou un expert pédopsychiatre pour votre enfant par exemple, consulter permet de discuter dans un espace libre de jugement. Il existe diverses thérapies (cognitivo-comportementale, de groupe ou familiale, comportementale dialectique etc.) afin d’aider chacun.e.

Les animaux de compagnie également touchés

Chez les animaux, surtout les chiens, beaucoup manifestent de « l’hyper-attachement » depuis le retour progressif « à la normale ». Il s’agit d’une angoisse de séparation avec leur humain.e, qui se manifeste par divers comportements anormaux tels que des aboiements intempestifs, des toilettages obsessionnels ou encore une prise de poids. Ces derniers vous avez en effet quotidiennement à leurs côtés, entre jeux et promenades à gogo, la séparation peut donc être brutale.

La solution prônée par les vétérinaires est alors, là aussi, de s’éloigner progressivement de l’animal, en l’habituant à une nouvelle routine. Par exemple : aller se promener seul sans manifester trop d’intérêt à l’animal lors de votre départ et arrivée, ne plus jouer autant avec lui en intérieur… tout en observant son comportement. Et si cela ne fonctionne pas, une fois de plus le mieux est de consulter un vétérinaire afin de vous faire épauler.

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Cindy Viallon
Cindy Viallon
Journaliste free-lance, mes sujets de prédilection sont les féminismes intersectionnels, la société et la culture. J’aime déconstruire l’actualité et briser les tabous une fois pour tous·tes !
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