Les citoyen.ne.s français.es sont appelé.e.s aux urnes le dimanche 7 juillet prochain pour un vote décisif. Depuis que le président de la République a dissout l’Assemblée Nationale et décidé de rejouer les cartes du gouvernement, la situation politique du pays est critique. Alors que l’extrême droite est à quelques centimètres du pouvoir, beaucoup craignent pour leur avenir. Malgré le coup d’envoi des vacances estivales, ces élections législatives vous plongent dans l’incertitude la plus totale et vous plombent le moral. Un mal-être qui porte un nom : l’anxiété électorale. Comment identifier les symptômes de ce stress qui vous suit bien au-delà de l’isoloir ?
Qu’est-ce que l’anxiété électorale ?
Plus qu’un droit, voter est un devoir citoyen. D’ailleurs, pour ces élections législatives « surprises », les Français.es se sont pressé.e.s dans les bureaux de vote. Le taux de participation a presque atteint 70 % le 30 juin dernier, un record jamais enregistré depuis 1997. Pourtant, certaines personnes se sont rendues aux urnes avec la même boule au ventre que lors d’un examen fatidique. Ce sont les doigts tremblotants qu’elles ont rempli leur enveloppe derrière les cabines feutrées. Leur angoisse était semblable à celle expérimentée pendant le bac ou un entretien d’embauche.
Alors que la stabilité politique de la France s’étiole un peu plus chaque jour, vous pouvez aussi être en proie à un sentiment d’impuissance mêlé à de l’épuisement et de la fatigue intellectuelle. Les bulletins d’information vous rappellent inlassablement que le pays est au bord du gouffre et les réseaux sociaux vous font penser au pire. Vous craignez que le scénario austère d’Outre atlantique se rejoue à domicile. Si tel est le cas, l’anxiété électorale a peut-être alors frappé à votre porte. Aussi connue sous le nom de syndrome de stress électoral ou de politico-anxiété, elle va de pair avec les élections.
Comme l’éco-anxiété, qui génère une peur panique de voir la planète s’effondrer, l’anxiété électorale provoque une crainte symptomatique de voir la Démocratie aller à sa propre perte et finir entre les mains de dirigeant.e.s perçu.e.s comme dangereux.ses. L’état politique actuel commence à prendre la tournure d’un Hunger Games grandeur nature. L’anxiété électorale est alors à son paroxysme. D’autant plus que ces élections législatives ont pris tout le monde au dépourvu, empiétant sur la joie inconditionnelle de la période estivale. Selon les psychologues, c’est surtout le caractère « imprévu, imprévisible » de cette annonce qui a décuplé les symptômes.
Quels sont les symptômes typiques de l’anxiété électorale ?
Alors que ces deux mois d’été présageaient beaucoup d’euphorie avec l’Euro et les JO, ils débutent de façon assez maussade et pas seulement côté ciel. La République fait aussi grise mine. Vous vous apprêtiez à plier vos bagages et à siroter votre cocktail sur un transat. Mais finalement un autre programme plus important vous attend : écumer le sol des mairies avec vos bulletins de vote. Ces élections de « dernière minute » ont sapé toutes vos envies de farniente et instauré un vent de terreur (que vous auriez préféré troquer contre le mistral). L’anxiété électorale vient vous envahir à un moment de l’année où vous êtes généralement débarrassé.e de vos soucis. Loin d’être anecdotique, cette forme d’angoisse qui sonne très actuelle, est assez facile à identifier.
Palpitations, insomnies et surmenage
Dans les colonnes du média Grazia UK, la psychothérapeute Eloise Skinner dresse une liste des symptômes de l’anxiété électorale pour faire votre propre auto-diagnostic. D’abord, les élections envahissent votre esprit, même lorsque vous êtes de sortie et que vous n’y pensez pas. Exemple simple : vous êtes en pique-nique autour d’une nappe à jouer au Uno avec vos ami.e.s, et d’un coup la question « pour qui je vais voter » vous frappe. Même écho lorsque vous êtes sur votre oreiller. Vous stressez à l’idée de voir un parti radical l’emporter et ça vous empêche de dormir. Autre indicateur : plus la date des élections approche, plus votre stress grossit.
« D’un autre côté, vous pouvez également ressentir un sentiment d’évitement face aux contenus liés aux élections. Un désir de clore toute discussion ou d’éviter tout marketing politique » poursuit la spécialiste
Dès qu’une personne met le sujet sur la table, votre cœur s’emballe, votre corps tout entier se crispe et votre gorge se noue. Votre organisme est au bord de l’implosion. Il vous suffit d’entendre le mot « scrutin » ou « programme électoral » pour avoir des sueurs froides et atteindre un degré de nervosité maximal.
Les conseils d’une psychothérapeute pour voter l’esprit léger
L’anxiété électorale est une sensation presque unanime en ces temps politiques chaotiques. En 2020, alors que Trump et Biden menaient une bataille des idées pour investir la Maison-Blanche, 70 % des adultes américain.e.s ressentaient des épisodes de stress sévères. Aujourd’hui, ce sont les Français.es qui en font les frais, avec un script assez semblable. L’anxiété électorale a beau être passagère, elle fragilise la santé mentale et conduit à un épuisement psychologique.
Pour la gérer avec tact et ne pas la laisser faire sa loi dans votre esprit, la psychothérapeute émet quelques précieuses recommandations. Elle suggère d’abord de faire un travail d’introspection pour comprendre ce qui est à la genèse de votre anxiété électorale. Est-ce une opinion divergente à la vôtre ? Un débat politique en famille ? Un slogan ? Un post militant sur Instagram ? Elle recommande également de faire preuve d’indulgence envers soi-même et de ne pas se blâmer. Ces élections législatives, tombées comme un cheveu sur la soupe, sont historiques. Mais surtout, elle préconise de prendre soin de soi et de surfer modérément les réseaux sociaux. Abonnez-vous à des comptes d’animaux mignons pour compenser toutes ces publications anxiogènes à base de pavés qui remontent dans votre fil.
Cette anxiété électorale ne doit pas tétaniser vos mains ce dimanche, pour les ultimes votes. Si vous ne vous sentez pas capable de tirer le rideau des isoloirs, faites une procuration. Pour l’heure, tout reste encore à faire.