La rentrée scolaire est souvent une période de grands changements pour les enfants. Plongeon dans l’inconnu, reprise de la vie en collectivité et retour de la course à la performance pour certain.e.s. Résultat ces évènements peuvent provoquer du stress, de l’angoisse, et des crises d’asthme plus fréquentes chez les enfants souffrant de cette maladie. Voici quelques pistes pour l’appréhender au mieux.
Grands changements, virus et pollution
Chaque année lors de la rentrée des classes, Santé Publique France constate une augmentation des crises d’asthme chez les enfants et adolescent.e.s dans les 2 premières semaines de rentrée scolaire. Il y a plusieurs raisons à ces infections respiratoires.
D’une part, en septembre, les enfants reprennent la vie en collectivité. Ils rentrent ainsi soudainement en contact étroit avec plusieurs personnes, et donc avec les germes et virus qu’elles transportent. Ces virus, notamment celui du rhume, sont l’un des principaux déclencheurs de symptômes d’asthme chez l’enfant. Pour celles et ceux atteint.e.s d’asthme (en particulier non contrôlé), ce simple virus peut engendrer des symptômes dangereux, et des visites imprévues chez le/la médecin ou aux urgences.
À côté de cela, ces crises d’asthme plus fréquentes seraient aussi renforcées par la pollution et notamment celle des particules fines. « Le changement d’environnement peut causer la survenue de crises d’asthme », explique en ce sens Isabella Annesi-Maesano, directrice de recherche à l’Inserm et épidémiologiste des maladies allergiques et respiratoires. Et si l’air citadin peut être plus pollué que celui du lieu de vacances, « la pollution intérieure a une incidence majeure chez les enfants asthmatiques », insiste la chercheuse. Une pollution qui concerne donc les lieux fermés (logement ou école), où l’enfant va être exposé à différents allergènes comme les acariens, les moisissures ou encore les poils d’animaux.
La rentrée scolaire, facteur de stress
D’une autre part, il y a le fameux « stress de la rentrée » qui peut également engendrer des crises d’asthme plus fréquentes. C’est normal, mais comment reconnaitre quand son enfant est trop angoissé à l’idée de sa rentrée ? Il peut avoir par exemple des difficultés à s’endormir, se montrer plus sensible, irritable. Il peut également pleurer plus, et poser beaucoup de questions sur l’école, en imaginant des situations catastrophiques.
« Le stress a un impact sur le système immunitaire, donc chez un enfant asthmatique, cela peut se manifester par des crises », indique Isabella Annesi-Maesano, épidémiologiste des maladies allergiques et respiratoires.
Rentrée & enfant asthmatique : que faire pour prévenir ?
En période de grands changements comme une rentrée scolaire, il est fortement recommandé que les enfants et adolescent.e.s asthmatiques, aidé.e.s de leurs parents, soient plus attentifs que d’habitude à leurs difficultés respiratoires. De quelle manière ? En ayant recours à leur échelle de contrôle de l’asthme et en contactant leur médecin en cas de non-contrôle.
Certains parents arrêtent le traitement de fond de l’asthme de leur enfant pendant les vacances d’été. Dans leur cas, il faudrait le reprendre, avant la rentrée scolaire, le plus tôt possible, indiquent les spécialistes. Il agit en effet sur la durée et doit être pris chaque jour, même lorsque l’enfant n’a pas de crise.
Il est également conseillé de fréquenter une « école de l’asthme » avec son enfant pour apprendre à gérer la maladie. Ces écoles proposent des ateliers interactifs et pratiques (éviter l’apparition d’une crise, savoir surveiller son souffle et utiliser correctement ses médicaments). Il est aussi possible de se renseigner auprès de l’école ou du collège de l’enfant sur ses politiques en matière d’asthme et de s’assurer qu’elle s’est dotée de politiques visant à créer un environnement sans déclencheurs de crises.
Enfin, il faudrait accompagner l’enfant en l’aidant à mieux comprendre son asthme, notamment en lui apprenant à utiliser correctement ses médicaments. Revoir sa technique d’inhalation. Et s’assurer que son médicament de secours est toujours à portée de main.
Lutter contre le stress de la performance chez l’enfant
À la rentrée des classes, beaucoup d’enfants souffrent de ce que l’on appelle l’anxiété de performance. Elle apparaît lorsque l’enfant a peur d’échouer et d’être jugé. Il ne s’accorde alors aucun droit à l’erreur. L’enfant pense que toute sa valeur provient de sa réussite scolaire, sportive ou autre. En conséquence, l’enfant a une faible estime de lui-même et un mal-être qui peut mener à des échecs réels dans ce qu’il entreprend. Car le stress occasionné par la peur d’échouer conduit souvent à ne pas réussir ce qu’on entreprend (trous de mémoire, oublis, etc.)
Une solution efficace pour lutter contre ce stress de performance est d’accorder autant d’importance aux efforts qu’aux résultats. Les encouragements des parents agissent comme un moteur puissant pour l’enfant. Ils doivent montrer qu’ils sont là pour l’aider, premièrement, à verbaliser comment il se sent. Sans le presser, on l’amène à se confier, et on l’écoute sans essayer de trouver des solutions immédiatement. L’enfant doit se sentir capable de partager ses confidences sans être jugé. Le psychologue clinicien Jean-Luc Aubert recommande aux parents de laisser l’enfant poser lui-même ses questions, sans en rajouter, ni dramatiser.
Enfin, les parents doivent faire sentir à l’enfant qu’ils sont là pour l’aider à trouver des stratégies pour réduire ce stress, et favoriser le calme. Aussi, si l’on remarque que l’enfant est stressé par ses performances sportives à l’école ou ses résultats scolaires, il serait aussi bénéfique d’analyser son propre rapport à la compétition et à la réussite en tant que parent. Réfléchir à des manières de l’encourager à viser haut avec joie, sans le stresser.
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