Pour certain.e.s, l’arrivée des Fêtes est synonyme d’excitation. Les guirlandes lumineuses, les sapins foisonnants et les repas gargantuesques sont la source d’un réel plaisir non-dissimulé. Cependant, pour d’autres, la période de Noël s’apparente à une réelle source de détresse émotionnelle que l’on peut avoir du mal à verbaliser. Pourtant, le blues de Noël est bien réel, et il est parfaitement normal de se sentir triste pendant les Fêtes.
Comprendre le blues de Noël
Le blues de Noël est considéré comme un « état de détresse émotionnelle temporaire » qu’il ne faut pas confondre avec une déprime saisonnière. 64 % des personnes atteintes de maladies mentales telles que la dépression ou l’anxiété se disent d’autant plus fragiles à l’approche de Noël.
Cet état de tristesse trouve une racine plus ou moins distincte dans un élément inhérent à la Fête de fin d’année. Pour mieux appréhender la période, il est important de cerner la source de l’inconfort.
Un enfant intérieur déçu
Régulièrement, le blues de Noël trouve un lien avec notre enfant intérieur qui, de cette célébration, ne garde pas que de bons souvenirs. Votre enfant intérieur est la jeune version de vous qui a éventuellement subi des traumatismes et qui n’a pas réussi à les digérer complètement.
Le passif que vous entretenez avec les Fêtes peut jouer un rôle majeur dans votre ressenti les concernant. Et ce, même si vous vivez maintenant des Fêtes dignes de films. Enfants, certaines personnes semblent avoir davantage subi Noël qu’en avoir profité. Ces souvenirs que l’on porte avec soi nous façonnent et nous influencent. Le Réveillon peut alors nous renvoyer à ces moments inconfortables de notre enfance.
Une charge mentale décuplée
Prévoir plusieurs menus pour plusieurs repas, les cuisiner, réfléchir au plan de table, trouver les cadeaux, les emballer… tant de responsabilités que l’on s’incombe au moment de Noël. La somme des choses à prendre en compte peut vite peser lourd dans la balance, et prendre le pas sur le plaisir de l’événement. C’est par là que se faufile le blues de Noël.
D’autant plus que c’est bien souvent aux mères que sont attribuées ces responsabilités. En effet, ce sont finalement sur leurs épaules que repose l’enjeu d’un moment magique… mais pour qui ? Rappelons que « 40 % des femmes déclarent être angoissées par les Fêtes de fin d’année », un chiffre qui laisse à penser que, finalement, le père Noël n’est pas celui qui se décarcasse le plus.
Une solitude difficile à assumer
Les Fêtes de fin d’année se veulent être le moment privilégié pour les réunions de famille. Cousin.e.s, tantes et neveux de tous horizons se retrouvent autour de la table. Or, ce scénario idyllique n’est pas une vérité générale.
Pour de nombreuses personnes âgées (principalement), Noël est synonyme de solitude avec, notamment, des familles éparpillées. « C’est dur de passer de tout à rien, mais particulièrement au moment des Fêtes », intime André, ancien habitué des Fêtes avec toute sa famille. Or, depuis le décès de sa compagne, chacun.e reste dorénavant de son côté.
Cette solitude peut également davantage peser puisque bien souvent, comme André, les personnes seules n’osent pas s’en plaindre. Peur de déranger ou honte d’avoir besoin des autres, les raisons sont diverses, mais causent des dommages. Dans ce sens, Laurie Hawkes, autrice et psychologue, souligne l’importance de ne pas forcer les gens à passer les Fêtes à plusieurs tout en veillant à ce qu’ils ne subissent pas la solitude.
Un rendez-vous forcé
Si le noyau familial se veut bienveillant, ce n’est pas toujours le cas. Le blues de Noël peut parfois est lié aux personnes avec qui nous sommes tenu.e.s de passer le Réveillon. De l’éternelle question gênante concernant notre vie sentimentale aux interrogations à propos de notre parcours professionnel qui n’est pas toujours stable ou bien vu par notre entourage… tant de sujets pouvant rapidement devenir intrusifs.
De plus, ces questions couplées au rassemblement à plusieurs peuvent mener à un sentiment de compétition et de comparaison avec les autres personnes présentes. On peut alors s’en vouloir de ne pas être « parfait.e » et se sentir à mille lieux des attentes que notre famille calque sur nous. Rappelons que votre vie vous appartient et vos choix ne concernent que vous. Tout aussi proche de votre famille que vous puissiez être.
Et après Noël alors ?
Le blues post-Noël
Une fois les Fêtes passées, nous pouvons revenir à une vie normale loin des cadeaux et des rubans. Pourtant, il en existe parmi nous que cela chagrine sincèrement. On parle ici du blues post-Noël. En effet, suite à un moment d’euphorie intense, le retour à la réalité froide du mois de janvier peut être brutal.
De l’aide face à la tristesse
Que l’on parle de blues de Noël ou de blues post-Noël, il est important de prendre soin de sa santé mentale. Parmi les conseils pour faire face à cette tristesse, on pense tout d’abord à privilégier des activités qui nous font du bien. Dessin, cuisine, sieste… il n’y pas de règle tant que cela vous permet de vivre plus sereinement le temps des boules à neige.
Des activités vous permettant de vous concentrer sur autre chose détournent votre attention du sujet du moment. Enfin, si cela est trop insoutenable et que les traumatismes remontant à la surface sont trop vifs, une aide psychologique peut tout à fait être pertinente.
La fin d’année est un réel tumulte social et émotionnel. Excitation pour certain.e.s ou réelle déprime pour d’autres, le blues de Noël existe et il est parfaitement normal de se sentir triste pendant les Fêtes.