Ce n’est un secret pour personne, depuis plusieurs jours une vague de chaleur s’abat sur la France. La quasi-totalité du pays est placée en alerte canicule. Face à cela, notre corps tente tant bien que mal de s’adapter, ou plutôt de résister. Si physiquement la chaleur accablante est (très) compliquée pour la plupart d’entre nous, il semblerait qu’elle joue aussi sur notre santé mentale. Alors qu’un pic de température est attendu aujourd’hui, on fait le point.
Canicule et santé mentale ne font pas bon ménage
L’Homme a besoin de se maintenir à une température constante autour de 37°C, sous peine de souffrir. Résultat, de jour comme de nuit, notre corps est mis à rude épreuve avec la canicule. Que se passe-t-il réellement dans notre organisme lors de fortes chaleurs ? À quel point cela l’affecte ?
En 2013, une étude réalisée par les universités de Berkeley et Stanford (États-Unis) révélait qu’une simple hausse de 1°C par rapport aux normales de saison augmentait de 4 % les violences (crimes, violences domestiques, viols, etc.). Et ce n’est pas tout. Les températures (très) élevées exacerbent notre irritabilité, notre fatigue et plus globalement notre comportement, comme l’explique la Dr Sabrina Phillipe, psychologue à doctissimo.fr.
« Les variations de température ont un impact sur notre personnalité, nos émotions et la façon dont on les gère. La chaleur est souvent bien plus subie que le froid : le corps dépense beaucoup d’énergie pour se rafraîchir. Résultat : en cas de fortes chaleurs, nous sommes fatigué.e.s, le sommeil est haché et les tâches quotidiennes semblent plus difficiles à réaliser »
Selon une autre étude, rapportée par The Guardian en février 2022, la canicule pourrait même atteindre plus fortement notre mental. Les chercheur.se.s ont noté que plus les températures sont élevées plus nous pouvons souffrir « d’urgences psychiatriques ». Maux de tête, troubles de l’humeur, anxiété, décisions impulsives, dépression, agressivité, schizophrénie… tout le monde serait exposé, mais avec des symptômes plus ou moins sévères en fonction de nos antécédents psychiques.
Une bombe à retardement sanitaire
En cause ? Selon les scientifiques de l’étude, basée sur les dossiers médicaux de millions d’Américain.e.s pendant 10 ans, la canicule accélère notre rythme cardiaque. D’autant plus lorsqu’on à l’impression de manquer d’air/d’oxygène. Notre pouls s’emballe alors, notre pression artérielle augmente et avec elle notre niveau de cortisol, aka l’hormone du stress. Moralité : notre santé mentale est impactée, on se sent plus irritable.
Premières personnes touchées : celles déjà fragiles psychologiquement qui éprouveraient à plus court terme des difficultés face aux chaleurs écrasantes, dont un sentiment d’impuissance qui entrainerait de l’anxiété. Mais aussi celles qui subissent un manque d’accès aux équipements permettant de lutter contre la chaleur (climatiseurs, rideaux occultants, ventilateurs, gadgets malins, etc.). Le poids de la canicule se faisant encore plus pesant.
« Les effets psychologiques des fortes chaleurs sont une bombe à retardement sanitaire si on ne s’y intéresse pas de plus près très vite », s’alarme Harriet Ingle, chercheuse en psychologie climatique au Centre de justice climatique de la Glasgow Caledonian University (Écosse)
L’idée pour apaiser votre esprit ? Les chercheur.se.s recommandent d’augmenter les espaces verts afin de « faire respirer les villes » lors des pics de chaleur. De notre côté, nous vous encourageons à rester au frais, à vous hydrater et à essayer de vous relaxer aussi bien physiquement que mentalement.