La ménopause n’échappe à aucune femme. Après des années à supporter les règles et à les maudire dans la culotte, c’est enfin la délivrance. Mais la ménopause ne signe pas seulement l’arrêt des menstruations. Elle s’accompagne de son lot de désagréments et met le corps à mal. Ce grand chamboulement hormonal est souvent vécu dans le silence, avec un magazine en guise d’éventail. Les femmes, en proie aux bouffées de chaleur, aux troubles du sommeil, à la fatigue et à d’autres symptômes plus handicapants sont généralement livrées à elles-mêmes pour passer ce cap. Désormais, elles peuvent trouver du réconfort et des renseignements ailleurs que dans le cabinet de leur médecin. Le CHU de Toulouse a créé un centre entièrement dédié à la ménopause pour arrêter d’en faire un tabou. Un lieu qui manquait cruellement au paysage médical !
Un centre consacré à la ménopause pour s’informer
À l’aube de la cinquantaine, la ménopause se présage et suscite quelques inquiétudes. Tous les mois, les femmes scrutent le fond de leur culotte, impatiente de se débarrasser de leurs règles et de ne plus devoir se soucier du calendrier. Si elles ont hâte de ne plus voir de tâche rouge entre leurs jambes, elles ne sont pas pressées d’être dans le vif de la ménopause, période plutôt agitée. La ménopause, c’est un saut dans l’inconnu. Certaines femmes la supportent mieux que d’autres. Il y en a qui ont simplement quelques coups de chaud et il y a les moins chanceuses qui ont la panoplie complète de symptômes.
Ce qui est plus alarmant, c’est que la plupart des femmes traversent ce séisme hormonal seules. Pour 41 % des femmes, la ménopause est un sujet tabou. Au sein des couples hétéros, une femme sur deux n’aborde pas le sujet avec son partenaire et tait cette réalité. Comme le débarquement des règles, l’arrivée de la ménopause est dissimulée sous un épais voile de honte. Côté médical, c’est une véritable zone blanche. Pourtant, il existe un centre aux allures d’Eldorado qui se dédie entièrement à la ménopause.
Il se situe derrière les portes du CHU de Toulouse. Une unité spéciale a été créée à la gloire des femmes fraîchement ménopausées. Ces femmes parcourent parfois toute la France pour venir chercher des réponses aux questions que leur médecin a laissé en suspens. Ce centre comble, à lui seul, toutes les lacunes au sujet de la ménopause. Les femmes qui s’y rendent souhaitent avant tout éclaircir certaines zones d’ombre et se sentir écoutées.
Un accompagnement de A à Z pour mieux vivre la ménopause
Au-delà de mettre les ovaires à l’arrêt et de stopper définitivement les règles, la ménopause inaugure en quelque sorte les premiers pas dans la vieillesse. C’est une étape éprouvante pour bon nombre de femmes. Ce centre dédié à la ménopause est alors la safe place dont elles avaient besoin pour se rassurer et mieux envisager cette bascule. Plus complet que le planning familial, il fait intervenir plusieurs spécialistes dont des gynécologues, des endocrinologues ou des cardiologues, à disposition dans ce CHU. À leur arrivée, les femmes sont accueillies chaleureusement par des infirmières. Elles sont ensuite invitées à un entretien confidentiel lors duquel la soignante pose une série de questions pour identifier les profils à risques.
Si la ménopause est un phénomène naturel bien commun, les répercussions sur le corps ne sont pas les mêmes d’une femme à une autre. Certaines peuvent avoir des suées nocturnes et des sautes d’humeur tandis que d’autres peuvent développer des maladies cardiovasculaires ou faire de l’ostéoporose. Dans ce cas de figure, le suivi est beaucoup plus assidu et poussé.
« Les douleurs articulaires sont un symptôme très classique du début de la ménopause. Or, moins d’une femme sur deux va spontanément rattacher ce symptôme à cette condition physiologique », explique Florence Trémollières directrice du centre de ménopause du CHU de Toulouse
Un traitement hormonal en cas de ménopause précoce
Comme les règles, la ménopause peut survenir plus tôt que l’âge moyen. La ménopause précoce touche 1 femme sur 100 avant 40 ans et s’avère particulièrement difficile à supporter. Ce n’est pas le cours logique de la nature féminine. Cette insuffisance ovarienne, qui sonne le glas des règles avant l’heure, n’est pas une fatalité. Il existe des traitements hormonaux fiables et sûrs pour relayer les ovaires, en panne pour de bon.
Ce centre dédié à la ménopause est d’une précieuse utilité pour ces femmes, souvent invisibilisées par la société et plus incitées à subir qu’à partager. En mai 2024, Emmanuel Macron avait posé le sujet sur la table. Il pensait à Florence Trémollières, à la tête du centre, pour diriger une future mission parlementaire sur la ménopause. Mais depuis le remue-ménage à l’Assemblée, le projet est en stand-by.
Ce centre ne devrait pas être l’unique point de rencontre des femmes en proie à la ménopause. D’autres villes pourraient prendre exemple et copier l’initiative, qui devrait être « évidente » et pas « extraordinaire ». Quoi qu’il en soit, ce centre aide les femmes à se réconcilier avec cette rude période de leur vie.