Un.e de vos proches souffre d’anxiété et vous souhaitez l’accompagner, mais vous avez peur de faire preuve de maladresse ? En effet, une phrase lancée malencontreusement peut blesser l’autre. Voici donc 8 choses à ne pas dire à une personne qui souffre d’anxiété.
Qu’est-ce que l’anxiété ?
Avec la récente pandémie, l’anxiété est devenue le trouble psychologique le plus courant. En novembre 2021, l’Agence Santé Publique France montrait que 26 % des Français.es avaient des signes d’un état anxieux. Cela correspond à une augmentation de 12 points par rapport à la vie pré-covid.
L’anxiété est une émotion difficile à comprendre pour les personnes qui ne la vivent pas. Elle se ressent comme une grande crainte, une peur diffuse. Contrairement au stress, qui se doit à un déclencheur spécifique, la cause de l’anxiété n’est pas toujours facile à déterminer. L’anxiété s’accompagne de nombreux symptômes et peut mener à des crises d’angoisse. Katie Bennet, coach certifiée et co-fondatrice de Ama La Vida explique :
« Une personne en proie à de l’anxiété a des perceptions et des schémas de pensées qui sont brisés et déformés »
Il s’agit donc d’un trouble difficile à vivre et à gérer, auquel nous pouvons tou.te.s être confronté.e.s. Alors, si vous vous venez à vivre un moment d’anxiété d’un.e de vos proches, voici ce qu’il faudrait éviter de lui dire.
1 – « Arrête de t’inquiéter pour un rien, calme-toi »
Dans ce champ, d’autres phrases existent comme : « Tu te poses trop de questions », « Ça ne sert à rien de te faire du souci » ou encore « Tu réfléchis trop ». Trop réfléchir est justement l’un des symptômes de l’anxiété.
Qui plus est, l’anxiété n’est pas un choix, une personne qui en souffre ne sera pas en capacité de se calmer. Ce genre de réflexions pourra même aggraver la situation en culpabilisant l’autre. Malheureusement, l’anxiété n’a pas de mode on/off.
2 – « Mais détends-toi ! »
À nouveau, c’est le même discours : l’anxiété n’est pas un choix. Simplement demander à une personne anxieuse de se détendre, sans lui en donner les moyens, est futile. Cela peut même avoir l’effet inverse.
La psychothérapeute Amy Axtell remarque que l’incapacité à se détendre est justement un symptôme des troubles de l’anxiété. Elle recommande alors que ne pas juger l’autre et d’essayer de lui rappeler ses moments de détente. Cela peut passer par la réminiscence de souvenirs amusants et rappelle que cet état d’anxiété ne durera pas indéfiniment.
3 – « Tu t’inventes des problèmes »
À l’image de « Tout ça, c’est dans ta tête » ou « Tu as tout pour être heureux.se », c’est une invalidation des sentiments de l’autre. Qui plus est, en prononçant ce genre de phrases, vous rendez l’autre responsable de son anxiété.
Ce trouble ne revient pas à de simples inquiétudes et provoque de réels symptômes physiques et comportementaux. Comme le disait Albus Dumbledore dans la célèbre saga :
« Bien sûr que ça se passe dans la tête, mais pourquoi faudrait-il en conclure que ce n’est pas réel ? »
4 – « Ce n’est pas grave »
Certaines personnes n’ayant pas expérimenté l’anxiété considèrent que les anxieux.ses « se mettent parfois dans des états pas possibles pour rien ». C’est justement le cœur du problème, cette part d’irrationnel ne se contrôle pas, pas moins que les comportements qui en découlent. Pourtant, les conséquences sont loin d’être anodines.
5 – « Tu vas te rendre malade »
Une fois de plus, ce genre de réflexion ne fera qu’aggraver la situation en donnant une source supplémentaire d’anxiété. Qui plus est, nombreux.ses sont les anxieux.ses qui souffrent d’hypocondrie. Alors cette phrase lancée ne fera que recentrer l’attention sur les troubles et inquiétudes ressentis.
6 – « Moi aussi, je suis stressé.e »
Si vous n’avez jamais réellement souffert d’anxiété, il ne faut surtout pas engager de comparaison. D’une part, ce serait faire l’amalgame entre stress et anxiété. D’autre part, cela participe d’une banalisation voire d’une négation des sentiments de la personne anxieuse.
7 – « Il suffit juste de ne pas y penser »
Archétype du « plus facile à dire qu’à faire », ce genre de réflexion est particulièrement culpabilisante. Cela laisse entendre que l’anxiété se contrôle et qu’il suffit donc de penser à autre chose pour aller mieux.
Or, c’est est un réel trouble psychologique qui se soigne principalement en affrontant ses peurs. Alors, il n’est pas sain d’encourager une personne anxieuse à enterrer ses peurs.
8 – « Tout ça est ridicule, grandis un peu »
Sans surprise, cette phrase est ouvertement stigmatisante, en plus d’être invalidante. Les troubles anxieux peuvent toucher tout le monde, à différents moments de vie. Ils ne sont pas le produit d’une immaturité ou d’un égocentrisme.
Il est nécessaire de comprendre que la source de l’angoisse n’est pas négligeable. Ce n’est pas parce que l’événement déclencheur ne nous touche pas qu’il en est nécessairement de même pour tou.te.s.
Que dire à une personne qui souffre d’anxiété ?
Bien que vous ne compreniez pas nécessairement ce que vit l’autre, il est tout de même possible d’apporter une forme de soutien. L’essentiel est que la personne anxieuse se sente écoutée, rassurée, en sécurité et validée dans ses émotions. Vous pouvez lui dire différentes choses, comme :
- « Je suis là pour te soutenir » ;
- « Comment puis-je t’aider ? » ;
- « Tes émotions sont valides, tu peux accepter l’angoisse » ;
- « Tu es en sécurité » ;
- « Peux-tu essayer de te concentrer sur ta respiration ? »
Ce dernier point concerne surtout les cas d’anxiété accompagnée de symptômes physiques comme la difficulté à respirer ou les vertiges. Vous pouvez donc essayer de l’aider à ralentir la respiration de la personne concernée en respirant avec iel ou en comptant lentement jusqu’à 10.
Dans tous les cas, il est essentiel de garder son calme, de montrer que l’on est confiant.e et que l’on sait l’autre capable de surmonter son anxiété. Attention toutefois à ne pas en faire une injonction qui deviendrait culpabilisante en cas d’échec. L’idée est que l’autre se sente rassuré.e et soutenu.e par votre présence. Aussi, si iel se connaît bien, il est possible qu’iel vous demande de rester seul.e. Les personnes souffrant d’anxiété ont parfois besoin d’espace. Dans ce cas, il faut évidemment respecter leur choix.
Partager le quotidien de personnes anxieuses est un défi. Cet accompagnement que vous mettrez en place vous apportera autant que ce que vous donnerez. Cela vous enseignera la patience, l’empathie, l’attention ou encore l’acceptation de ses émotions. Si vous voulez explorer davantage le sujet de l’anxiété, rendez-vous sur le compte Instagram bonjouranxiété.