Depuis la suppression du droit fédéral à l’avortement en juin dernier aux États-Unis, c’est une véritable vague de protestation qui se manifeste. Aussi bien du côté des femmes qui défendent leur droit à donner naissance ou non, que de celui des hommes qui soutiennent cette idéologie. Ainsi, une technique de régulation des naissances est plus que jamais sous les feux des projecteurs : la vasectomie.
Méconnue et encore peu pratiquée, elle est cependant bien utilisée dans certains pays, notamment anglo-saxons. Pour preuve, les États-Unis connaissent un boom de 300 à 400 % des demandes de vasectomie depuis l’interdiction de l’IVG dans plusieurs États. Voici quelques points à connaître sur la stérilisation masculine.
1 – La vasectomie n’atteint pas la virilité
Dans l’imaginaire collectif, la vasectomie fait peur. L’idée reçue serait qu’elle correspond à une castration. Ce n’est cependant pas le cas et il convient de bien distinguer ces deux termes. La castration vise à procéder à une ablation des testicules et stopper la production d’hormones, notamment la testostérone. La vasectomie quant à elle n’a aucune action sur la production d’hormones.
Ainsi, le patient conserve son taux de testostérone et ne voit aucun de ses organes affectés. Il s’agit d’une technique de stérilisation visant à empêcher que les spermatozoïdes ne rejoignent le liquide séminal. Ils sont toujours produits par les effets de la testostérone, mais se résorbent quelques jours après de manière naturelle. Tout comme ceux de quelqu’un qui n’aurait pas de pratique sexuelle avec éjaculation pendant une longue période.
2 – La vasectomie comme contraceptif le plus efficace
Si la vasectomie n’est pas à proprement parler un moyen contraceptif puisqu’il s’agit d’une stérilisation, elle permet cependant de réguler de manière contrôlée si l’on souhaite donner naissance ou non. Lorsque l’on compare le nombre de naissances malgré les moyens de contraceptions utilisés, la vasectomie arrive en tête.
On dénombre seulement 1 naissance sur 1000, contre 5 pour la ligature des trompes chez la femme, 80 pour la pilule et 150 pour le préservatif. Des chiffres qui donnent à réfléchir si l’on ne souhaite plus avoir d’enfants…
3 – C’est un acte rapide et indolore
Dès que l’on touche aux organes génitaux, rien que l’idée d’une opération peut effrayer. Cependant pas de panique ! Il s’agit seulement d’un acte chirurgical mineur réalisé sous anesthésie locale. Le.a chirurgien.ne ou le.a médecin va procéder à la section des canaux qui amènent les spermatozoïdes (canaux déférents) dans le sperme. L’intervention dure en tout et pour tout 10 minutes. C’est une une micro-incision au niveau des testicules et elle « fait moins mal que chez le.a dentiste ».
À la suite de l’opération, les testicules sont légèrement douloureux. Il est déconseillé de faire du sport ou l’amour pendant 7 jours. La stérilité est atteinte après environ 3 mois et plus de 20 éjaculations. Un spermogramme devra être réalisé pour vérifier la présence, ou non, des spermatozoïdes dans le liquide séminal et confirmer que les rapports sexuels ne seront pas fertiles.
4 – Une pratique sans effets secondaires
Après une vasectomie, on est en droit de se demander si des effets secondaires non désirés ne pourraient pas voir le jour. La réponse est non. Après une vasectomie, il n’y a aucune conséquence sur l’érection, l’éjaculation ou le désir sexuel. Comme il n’y a pas eu d’action au niveau de la production d’hormones, aucun changement physique n’apparait chez l’homme qui l’a pratiquée.
5 – La vasectomie est un moyen contraceptif peu cher
Selon le choix de la méthode de contraception, les montants peuvent vite s’envoler et devenir un véritable sujet au sein du couple. La bonne nouvelle, c’est que la vasectomie est prise en charge par la sécurité sociale ! D’un montant de 65 €, vous pourrez bénéficier d’une prise en charge classique.
Généralement, les hommes qui pratiquent cette opération sont ceux qui ne veulent plus d’enfants et qui souhaitent partager la charge de la contraception avec leur compagne, pour ne plus que ce soit de la seule responsabilité de la femme de l’assumer. Mais il peut également s’agir d’hommes n’en ayant jamais eu, avec la possibilité de congeler les spermatozoïdes.
6 – Le processus est encadré
En théorie, tout homme majeur est en droit de bénéficier de la vasectomie à sa demande. Cependant, étant une technique permanente, l’opération est encadrée médicalement en amont. Cela permet d’être certain que le choix est fait de manière éclairée.
Ainsi, une consultation préalable est obligatoire où le patient est renseigné sur les méthodes de contraception alternatives, un dossier d’informations écrit lui est remis ainsi qu’une attestation de consultation médicale. S’ensuit un délai de réflexion de 4 mois qui permet au candidat de confirmer (ou non) sa demande par écrit avant de passer aux choses sérieuses.
7 – Une réversibilité compliquée, mais possible
La vasectomie est une technique normalement irréversible. Il existe cependant une opération permettant d’y remédier : la vasovasostomie. Celle-ci est néanmoins à considérer avec des pincettes, car la possibilité de redevenir fertile n’est pas garantie.
Les spermatozoïdes peuvent revenir de manière immédiate dans le sperme, ou bien cela peut prendre jusqu’à 24 mois. Également, selon la durée écoulée entre la vasectomie et la vasovasostomie, le corps a pu commencer à développer des anti-corps contre ses propres spermatozoïdes. Des couples ont cependant pu obtenir des grossesses même après 10 ans de vasectomie. Une conservation du sperme avant la vasectomie est également possible.
La vasectomie fait partie intégrante du paysage contraceptif. Alors messieurs, ne tremblez plus, vous pourrez toujours avoir une vie sexuelle active après l’opération !
