Nous passons la moitié de nos journées sur notre lieu de travail. C’est un peu comme une deuxième maison, avec le confort en moins. Indéniablement, si l’entreprise est toxique et qu’elle dégage une ambiance malsaine, nous en souffrirons par ricochet. Mais en poussant la porte de ce qui se présente comme un « eldorado de la réussite », difficile de se forger une opinion claire et objective. D’autant plus qu’en général, les entreprises dévoilent une façade idyllique qui ne trahit aucune imperfection. C’est seulement une fois dans ses abysses qu’on relève ses failles et ses vices. Que ce soit au début d’une carrière ou après plusieurs années de loyaux efforts, voici donc les 6 critères à explorer pour savoir si c’est la bonne entreprise.
Quelle est la réputation de l’entreprise ?
Certaines entreprises font partie d’une « liste noire », mais elles ne s’en vanteront jamais. Cela va de soi. De l’extérieur, il n’est donc pas évident de reconnaître ces mauvais élèves du marché de l’emploi. Pourtant, nul besoin de jouer les Sherlock pour flairer ces cancres déguisés et déchiffrer leur image médiocre. Partez à la chasse aux avis. Plusieurs sites répertorient des avis assez pointus sur l’entreprise et ses rouages, parfois odieux. Qu’elle soit basée à Paris ou en province, il est largement possible de trouver des commentaires édifiants à son propos. Ces notes écrites permettent de passer outre l’argumentaire « lustré » d’une entreprise et de cerner des vérités qui sont rarement élogieuses.
Si vous avez déjà pris vos fonctions, vous pouvez également sonder vos collègues actuel.le.s. Demandez-leur si les roulements sont réguliers ou si les équipes restent les mêmes plusieurs années de suite. C’est un indicateur plutôt fiable pour savoir si c’est la bonne entreprise ou si vous devez la déserter. Gardez aussi un œil attentif sur les offres d’emploi publiées par votre entreprise. Si au bout d’un mois, elles sont toujours en ligne, c’est qu’il y a certainement de mauvais bruits qui courent.
Est-ce que la culture d’entreprise vous reflète ?
La culture d’entreprise définit les valeurs, les normes et les comportements acceptables au sein de n’importe quelle structure. Lorsque l’une prône un esprit solidaire et jeune, une autre peut revendiquer un caractère compétitif et une course à la productivité. Deux aspects diamétralement opposés qui prouvent que la culture d’entreprise ne s’écrit pas, mais qu’elle se vit.
Ce n’est pas parce qu’une entreprise propose des croissants et des cafés gratuits, qu’elle est forcément dans l’altruisme. Si vous êtes plutôt de nature empathique, vous aurez certainement beaucoup de mal à trouver votre place dans une entreprise qui ne jure que par la rivalité. Alors pour savoir si c’est la bonne entreprise, demandez-vous si :
- Les valeurs de l’entreprise sont en harmonie avec les vôtres. Est-ce que vous parvenez à vous projeter ? Est-ce que vous vous sentez dans votre élément ou est-ce que vous jouez un rôle ?
- Les employé.e.s partagent une vision commune et travaillent ensemble de manière cohérente. Est-ce que l’entreprise met l’accent sur le partage de compétences, l’écoute et les critiques constructives ? Ou à l’inverse, cultive-t-elle le refrain du chacun pour soi et de l’individualisme à toute épreuve ?
- Elle favorise la diversité et l’inclusion. De plus en plus d’entreprises falsifient leurs engagements et leur éthique pour appâter les candidatures. Mais concrètement, offre-t-elle un confort aux femmes menstruées ? Est-elle tournée vers la mixité ? Applique-t-elle ses promesses de bien-être ou est-ce seulement de la poudre aux yeux ?
Est-ce qu’il y a un bon équilibre travail-vie personnelle ?
La démocratisation du télétravail a brouillé un peu plus les frontières entre vie privée et vie professionnelle. Et certaines entreprises n’ont pas tardé à y voir un côté rentable. Nombreuses sont les organisations qui profitent de cette ambiguïté pour augmenter la dose de travail quotidienne. Sauf que voilà les mails impérieux le dimanche soir, les réunions en dehors des horaires et les heures supplémentaires non rémunérées poussent à l’épuisement mental.
Pensez donc à demander des informations sur les politiques de l’entreprise en matière de congés, de flexibilité horaire, de possibilités de télétravail et les éventuels aménagements pour les jeunes parents. Le droit à la déconnexion existe et il ne doit pas être bafoué. Pour savoir si c’est la bonne entreprise, voyez si votre manager.se abuse de votre dévotion ou s’iel respecte ces « limites ».
Les conditions de travail sont-elles optimales ?
Avoir de bonnes conditions de travail ne veut pas seulement dire posséder une chaise de bureau ergonomique, un ordinateur dernier cri et un mug floqué de son prénom. Elles concernent aussi bien l’aspect « confort » que l’atmosphère générale. Qu’il s’agisse de l’agencement des bureaux, de l’entente entre collègues et de la qualité du poste de travail, vous devez vous sentir « à l’aise ».
Matériel vétuste, presque hors d’âge, techniques managériales chaotiques, bruits parasites, manque d’espace, commérage insultant sont autant de motifs qui poussent à fuir. Une bonne entreprise est censée vous proposer un cadre de travail fonctionnel et agréable, propice à la satisfaction personnelle.
Votre salaire est-il à la hauteur de vos attentes ?
Voilà un sujet particulièrement délicat et pourtant déterminant : le salaire. Même si l’argent n’est pas censé être le seul facteur de motivation au travail, c’est lui qui permet de se nourrir et d’avoir un quotidien convenable. Si vous stagnez alors que vous cumulez les années d’expérience ou si vous n’avez toujours pas vu la couleur de cette fameuse « revalorisation », c’est que votre boss n’a pas beaucoup de reconnaissance. Pourtant, selon le Code du travail, l’ancienneté ne s’accompagne pas nécessairement d’une hausse de salaire. Tout dépend des conventions collectives.
Assurez-vous que vous êtes rémunéré.e équitablement pour votre travail et que les avantages sociaux, tels que l’assurance santé, la retraite et les congés payés, répondent à vos besoins. Certaines entreprises appliquent encore des rémunérations très inégales en fonction du sexe. Heureusement, depuis mars dernier, les femmes peuvent réclamer les bulletins de salaire de leurs homologues masculins qui occupent un poste de niveau comparable pour prétendre à plus de gratifications.
Avez-vous des perspectives d’évolution ?
Une bonne entreprise signifie aussi franchir des « caps » et gravir des échelons. Vous n’allez pas nécessairement atteindre les plus hauts rangs de votre boîte, mais vous êtes supposé.e « progresser » dans vos fonctions et/ou vos missions. Si malgré les efforts, vous n’avez toujours pas l’esquisse d’une petite évolution, c’est que vous n’êtes pas dans la bonne entreprise. Même si certaines personnes se plaisent dans leur routine et redoutent justement ce « trop plein » de responsabilités, d’autres ont besoin de se « renouveler » pour s’épanouir.
Posez des questions sur les programmes de formation, les possibilités d’avancement et les mentorats. Un environnement qui encourage l’apprentissage continu peut vous aider à raffermir votre estime et à élancer votre carrière. À contrario, si votre entreprise ne passe pas la deuxième, vous aurez tendance à remettre en cause vos compétences et à vous comparer inutilement aux autres. Là encore, tout est question de tempérament. Si vous montrez votre désir de vous perfectionner, mais que votre entreprise n’est pas réceptive, alors il est temps de lever les amarres. À l’inverse, si vous ne cherchez pas forcément à monter en grade et que votre entreprise ne vous pousse pas au challenge, c’est qu’elle vous a probablement percé à jour et qu’elle souhaite vous préserver.
Trouver la bonne entreprise du premier coup relève plus de la chance que de la volonté. En général, il faut se frotter à plusieurs aventures professionnelles et plusieurs désillusions avant de toucher cet idéal. Cependant, en campant dans un poste qui vous dégoûte plus qu’il ne vous réjouit, vous allez droit au burn-out. Alors, osez changer !
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