Après un rapport sexuel à risque (non protégé, accident de préservatif, oubli de pilule…), 28 % des femmes disent n’avoir jamais pris de contraception d’urgence selon un sondage. On apprend aussi que 50 % des femmes avouent être mal informées sur la pilule du lendemain et cela concerne d’autant plus les jeunes.
Alors que son utilisation permet de réduire le risque de tomber enceinte et qu’elle va devenir gratuite en 2023, cette « solution d’urgence » est entourée d’idées reçues qui freinent son utilisation généralisée. Stérilité, efficacité, effets secondaires… on décrypte pour vous le vrai du faux.
1 – La pilule du lendemain est un équivalent de l’avortement
Faux. En réalité, la seule fonction de la pilule du lendemain est de bloquer ou retarder l’ovulation après un rapport sexuel pour empêcher une fécondation. « La contraception d’urgence agit en désynchronisant et modifiant les conditions et le timing de l’ovulation, empêchant ainsi dans la majorité des cas la rencontre entre l’ovule et le spermatozoïde », indique Danielle Hassoun à AuFéminin.
C’est pour cette raison que lors de la prise orale, il faut prendre en compte sa période d’ovulation. S’il y a déjà eu fécondation, la pilule ne fonctionnera pas.
2 – Il faut attendre le lendemain pour la prendre
Faux. Même si son appellation est ancrée dans les discours de prévention, il est recommandé de la prendre le plus tôt possible après un rapport sexuel dit à risque.
3 – La pilule du lendemain peut remplacer une contraception
Faux. La contraception d’urgence ne doit en aucun cas prendre la place d’une pilule contraceptive, d’un préservatif, d’un stérilet… Elle ne sert pas de substitut jusqu’aux prochaines règles. De même, elle ne protège pas de la transmission de maladies sexuelles.
4 – Elle est gratuite
Vrai et Faux. Actuellement, elle est accessible sans ordonnance et coûte entre 2 et 20 euros en pharmacie. Si elle a été prescrite par un.e médecin, elle est remboursée à 65 % par l’Assurance Maladie.
Depuis une loi de 2000, les mineures peuvent l’obtenir gratuitement, sans le consentement des parents et anonymement par les pharmacien.ne.s. Elle est également gratuite avec ordonnance pour les moins de 26 ans. Dès janvier 2023, elle deviendra totalement gratuite pour tou.te.s. Le 20 septembre dernier, le ministre de la Santé François Braun a annoncé que l’accès à la pilule du lendemain serait bientôt gratuite et ce, sans aucune condition.
5 – On ne peut pas la prendre 24h après le rapport
Faux. Le Norvelo, un comprimé à base de lévonorgestrel, doit être pris idéalement dans les 12 heures qui suivent le rapport, et ce jusqu’à 72 heures. L’Ellaone, un comprimé à base d’ulipristal aussi appelée « pilule du sur-lendemain », peut être pris jusqu’à 5 jours après le rapport. Il n’est donc jamais trop tard pour prendre la contraception d’urgence. Il est certain que plus la pilule sera prise tôt, mieux elle fonctionnera.
6 – Elle rend stérile
Faux. La pilule du lendemain n’a aucun effet sur la fertilité. C’est un mythe inventé pour faire peur aux femmes, de même que celui de la stérilité et l’avortement. On peut en prendre autant que l’on souhaite dans sa vie, sans répercussion sur la santé, car elle agit sur le moment.
Par contre, et c’est assez logique, elle doit rester une solution d’urgence puisqu’elle contient une forte dose d’hormones et donc peut provoquer des effets indésirables à court terme.
7 – Elle est seulement disponible en pharmacie
Faux. On retrouve la pilule d’urgence dans les centres de planning familial, les centres de dépistages, les infirmeries scolaires ou les services universitaires de médecine préventive. Au besoin, dirigez-vous vers l’établissement le plus proche de chez vous.
8 – Le stérilet est une autre forme de contraception d’urgence
Vrai, en quelque sorte. Moins connu, mais beaucoup plus efficace (à 70 % contre 50 à 70 % pour la pilule), le stérilet au cuivre peut empêcher la nidation de l’ovule en provoquant une inflammation locale de la muqueuse utérine. Pour cela, il doit être posé cinq jours après un rapport à risque. C’est aussi une méthode qui permet d’avoir une contraception durable.
9 – La pilule du lendemain provoque des effets secondaires
Vrai. Fatigue, nausées vertiges, troubles de l’humeur, migraines, douleurs mammaires, saignements, cycle menstruel déréglé… le comprimé est rempli d’hormones qui peuvent donc causer des désagréments de courte durée et modérés selon les personnes. En cas de vomissement trop rapide après la prise de pilule, elle peut avoir été rejetée et donc devient inefficace. Consultez votre médecin en cas de symptômes persistants.
10 – Elle est 100 % efficace
Faux. C’est une solution, mais pas la solution forcément miracle. Elle permet de bloquer ou retarder l’ovulation, mais si celle-ci a déjà eu lieu, la pilule ne pourra plus faire son travail. Selon les chiffres, la pilule d’urgence Ellaone prévient 67 % des grossesses et Norvelo 52 %. Dans le doute, prenez un test de grossesse trois semaines après la prise.
Si vous souhaitez en savoir plus sur tous les moyens de contraception, rendez-vous sur le site choisirsacontraception créé par Santé publique France. Vous pouvez aussi partager votre avis sur la pilule du lendemain sur le forum, rubrique Sexualité, Vie de couple.
