Assez méconnue et frappée d’un tabou, la sexsomnie chamboule tout sur son passage. En effet, le.a « malade » ne se souvient de rien à son réveil. Pour simplifier, la sexsomnie est une sorte de somnambulisme sexuel. La personne va avoir une brusque montée de désir dans son sommeil. Cela se traduira par la prononciation de mots crus, une exhibition sexuelle, voire la recherche d’un rapport intime avec un.e partenaire.
Depuis quelques semaines, ce terme fait tristement la Une de l’actualité en raison d’hommes, accusés d’agressions sexuelles, qui affirment n’avoir aucun souvenir de leurs actes. On fait le point sur ce trouble sexuel du sommeil très rare.
Sexsomnie : peur et honte
Petit à petit, les langues se délient. En témoigne ce témoignage recueilli par Rockiemag.com en 2019. Déjà touché par l’insomnie dite « classique », un internaute raconte qu’il a découvert sa sexsomnie grâce à sa femme.
Un jour, plutôt énervée, elle lui reproche de l’avoir touché toute la nuit, malgré son refus. Lui n’en a aucun souvenir et cela commence à sérieusement l’inquiéter :
« Mon premier réflexe a été de chercher sur internet, et c’est là que je suis tombé sur des articles parlant de sexsomnie. Et là, j’ai vraiment flippé : au milieu des rares articles abordant le sujet d’un point de vue médical, plusieurs articles parlaient d’agressions sexuelles par des personnes supposément atteintes de sexsomnie. Sur le moment ma femme a été plutôt sceptique, mais en lisant ce que j’avais trouvé sur internet elle a eu un déclic, et m’a confirmé que c’était sûrement ça. »
Immédiatement, il ressent de la peur et de la honte. Ouverte au dialogue, sa femme le rassure, car elle le connait le consentement a toujours été respecté dans leur couple. Finalement, comme cet internaute le raconte, les crises de sexsomnie se font plus rares :
« Je me suis tout de même fixé des règles pour éviter tout risque : ne dormir avec personne d’autre que ma femme, pas même mon fils. Contrairement à ce qu’on pourrait croire, le manque de sexe n’est pas forcément un élément déclencheur des crises, je peux avoir une crise alors que l’on vient de faire l’amour. »
Marié et heureux en ménage, il est pour l’instant rassuré. Mais que se passerait-il s’il devait faire de nouvelles rencontres ? Si une crise survient, sa future partenaire pourrait tout simplement se dire que c’est une excuse pour se dédouaner d’un côté pervers…
C’est d’ailleurs pour cela que ce trouble sexuel du sommeil très rare buzz ces dernières semaines dans la presse. Au Canada et même en France, certains hommes, accusés d’agressions sexuelles, affirment être sexsomane et donc ne se souvenir d’aucun de leurs actes. L’alibi de la sexsomnie est-il recevable ? Si en 2011 au Royaume-Uni, un homme a obtenu la clémence du juge, car reconnu comme atteint de sexsomnie, en France aucun cas n’a encore été enregistré.
Sensibilisation : un court-métrage sur la sexsomnie
La sexsomnie a fait l’objet d’un court-métrage réalisé par Treats! Media. On y découvre une jeune femme à l’hôpital, reliée par une multitude de fils et recouverte de pansements. La nuit tombe, elle s’endort. On la voit se « réveiller » (elle est somnambule) et marcher en direction de la ville où elle va se dénuder et croiser la route de plusieurs hommes.
L’un d’eux claquera même des doigts devant son regard hagard. Aucune réaction. Au réveil, nue et seule dans un endroit qu’elle ne connaît pas, la jeune femme est bouleversée.
Un court-métrage qui met en image la sexsomanie, afin de sensibiliser et dézinguer le tabou qui persiste autour de ce trouble sexuel. Ce dernier peut provoquer une souffrance au quotidien pour les malades, autant dans leur intimité que dans leurs rapports sociaux. C’est un véritable trouble qui concernerait environ 10 % des somnambules.
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