Qu’est-ce que la « dépression du vagin » ? On vous explique

Surnommée de « dépression du vagin », la vulvodynie est une pathologie encore mal connue du grand public et du corps médical. Elle correspond à des douleurs intenses au niveau des organes génitaux féminins. De plus en plus de personnes à vulve en souffrent aujourd’hui, et les conséquences sur leur vie quotidienne sont déplorables, au niveau physique comme mental.

Le diagnostic de la vulvodynie étant long, beaucoup de patientes continuent de souffrir de ce mal et ne trouvent aucune solution pour apaiser leurs douleurs. Zoom sur une « gêne » qui peut se guérir définitivement et complètement, à condition qu’elle soit mieux connue.

La vulvodynie, ou la « dépression du vagin »

Une sensation de picotements, de brûlure ou de coupure sous la culotte. Ces douleurs au niveau du vagin ont une intensité variable, localisée ou diffuse. Elles sont constantes ou parfois occasionnelles. On ne les voit pas à l’œil nu. Mais ces sensations douloureuses durent depuis au moins plus de trois mois. Il s’agit d’une vulvodynie, une douleur vulvaire chronique que l’on surnomme la « dépression du vagin ».

Lors de l’établissement d’un rapport sur la vulvodynie, la Société Internationale de Pathologie Vulvaire a défini ce trouble. En 2003, elle le qualifiait alors comme « un inconfort vulvaire chronique, le plus souvent à type de brûlure, sans lésion visible pertinente et sans maladie neurologique cliniquement identifiable ». Mais aujourd’hui, la vulvodynie reste encore méconnue du corps médical. Tandis que de plus en plus de personnes à vulve souffrent de cette pathologie dans leur vie quotidienne et ne trouvent pas de solution pour apaiser leurs douleurs.

Détecter la vulvodynie et ses symptômes

Le corps médical décrit la vulvodynie comme un « syndrome de douleur vulvaire chronique ». Il réalise un examen clinique « normal » pour la détecter : au niveau de la vulve, aucune anomalie qui pourrait expliquer ces douleurs n’est visible. Les patientes décrivent généralement ce que l’on appelle la plupart du temps « gêne », par des douleurs intenses sur les organes génitaux externes (brûlure, piqûre, coupure…).

Ces symptômes augmentent lorsque la personne à vulve atteinte de vulvodynie s’assoit, lorsque ses vêtements lui serrent trop le corps, lorsqu’elle fait du vélo ou du cheval ou même lorsqu’elle doit mettre un tampon. Et intensément lorsqu’elle a des relations sexuelles.

Mais d’où vient ce surnom « dépression du vagin » ? Pour le site The Sun, le docteur Vanessa Mackay, porte-parole de l’Université Supérieure des Obstétriciens et des Gynécologues de Londres, explique que la vulvodynie pouvait entraîner des dépressions. Dans de nombreux cas, les médecins avaient ainsi recours à des antidépresseurs pour apaiser les douleurs des patientes.

Quelles sont les causes suspectées de la vulvodynie ?

Les facteurs pouvant déclencher la vulvodynie sont multiples, mal connus et encore sujets à débat entre les médecins. Parmi les causes suspectées, nous trouvons en général : les infections gynécologiques et mycoses à répétition, les savons et produits d’hygiène intime inadaptés, les suites d’accouchement, la chirurgie ou blessure sur la zone vulvaire.

Mais il peut s’agir également de douleur ou de fonctionnement anormal des muscles du plancher pelvien ou lichen scléreux, par exemple.

Comment diagnostiquer la vulvodynie ?

Pour les personnes à vulves qui présenteraient les symptômes cités plus haut, le.a médecin doit réaliser un examen clinique. Iel doit ainsi écarter les causes inflammatoires, cancéreuses, infectieuses ou traumatiques de ses douleurs vulvaires. Le chemin du diagnostic pour la vulvodynie est long. Ce qui retarde considérablement la prise en charge de la patiente.

Dans le cas de vestibulodynie (une vulvodynie concernant l’entrée du vagin), l’errance médicale avant le diagnostic est estimée à… cinq ans. Pourtant, beaucoup de personnes à vulve guérissent complètement et définitivement de cette pathologie.

Les étudiant.e.s et internes du corps médical bénéficieraient de peu de cours sur les pathologies vulvaires. Mais il existe également un sexisme ordinaire qui persiste aujourd’hui dans le milieu médical. En effet, le média Konbini a regroupé des témoignages de personnes atteintes de douleurs au niveau de la vulve ou au niveau du vestibule présentent des médecins qui les culpabilisaient.

« Il est important que le.a médecin ne mette pas en doute la réalité de la douleur. (…) La vulvodynie peut être associée à une autre maladie (lichen, mycose récidivante). Le.a médecin établit alors que la maladie identifiée ne peut expliquer à elle seule la douleur persistante », a expliqué la Société Française de Dermatologie.

Et vous, connaissiez-vous la « dépression de la vulve » ? Venez en parler sur le forum de The Body Optimist !

Cindy Viallon
Cindy Viallon
Journaliste free-lance, mes sujets de prédilection sont les féminismes intersectionnels, la société et la culture. J’aime déconstruire l’actualité et briser les tabous une fois pour tous·tes !
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