Dans un monde qui carbure au triple expresso, où l’agenda se remplit plus vite qu’un panier en promo un jour de soldes, une petite révolution « zen » est en train de naître. Son nom ? Le dilly dallying. Traduction libre : traîner, flâner, lambiner. Bref, prendre son temps. Et vous savez quoi ? Ça fait un bien fou.
La lenteur, ce nouveau luxe
Le dilly dallying, c’est ce moment où on ne fait… rien de spécial. Où l’on se laisse porter, sans agenda, sans pression. On s’attarde devant une vitrine, on s’arrête pour écouter un oiseau, on reste en pyjama jusqu’à midi un dimanche. Et loin d’être un symptôme de paresse ou une tare à corriger, c’est devenu une philosophie de vie.
Sur TikTok, le mot s’est répandu comme une traînée de poudre à paillettes. À l’origine : une vidéo de @Sweirdest, une tiktokeuse qui invite à ralentir. « Vous n’êtes pas obligés d’aller en boîtes tous les soirs », murmure-t-elle, regard caméra. « Sortez juste faire une balade, prenez le temps de traîner ». Rien de plus. Et c’est justement ça, le twist : dans un monde obsédé par la productivité, faire moins devient un acte radical.
@sweirdestYall don’t dilly dally like I do 😔♬ original sound – Sweirdest
Exit la FOMO, bonjour la slow life
On l’a toutes ressenti, cette pression sociale diffuse : celle de sortir, d’être à la page, d’être « busy » (et de le poster sur les réseaux sociaux, tant qu’à faire). Le dilly dallying, lui, dit non merci. Pas par rejet, mais par recentrage. On ne fuit pas le monde : on choisit de le vivre à un autre rythme.
Fini la FOMO (Fear Of Missing Out), cette peur sourde de passer à côté de « quelque chose ». Le dilly dallying revendique une autre voie : celle du JOMO, la Joy Of Missing Out. Le bonheur tranquille de ne pas tout faire, de ne pas tout voir. Et de s’en porter mieux.
Dans les vidéos qui reprennent la tendance, pas de clips frénétiques ou de musiques punchy. On y voit des gens faire un puzzle, arroser leurs plantes, flâner dans une librairie, siroter un thé sur le balcon. Autant de petits gestes anodins qui deviennent, ensemble, une déclaration d’amour au quotidien. Le banal devient beau.
@mattandomar who doesn’t love a good dilly dally day around the neighborhood :’) #dayvlog #husbands #couples #vlog #comewithus #sanfrancisco ♬ Club Penguin Pizza Parlor – Cozy Penguin
Un anti-burn-out joyeux
Côté psy, on valide aussi. Dans une interview pour Pop Sugar, la thérapeute Kiana Shelton rappelle que ce genre de ralentissement est loin d’être futile. « Le dilly dallying, c’est une manière de se reconnecter à soi. C’est se donner la permission de vivre hors de l’urgence permanente ». On n’est pas dans la fuite du réel, mais dans l’écoute bienveillante de nos besoins. Et franchement, notre cerveau nous dit merci.
Pas besoin de changer de vie, ni de s’exiler dans une cabane au fond des bois. Le dilly dallying, c’est le petit pas à portée de main. C’est prendre 15 minutes pour regarder les nuages, faire un détour par le parc sur le chemin du boulot, ralentir le pas au lieu de courir. Et surtout, le faire sans culpabiliser.
Une tendance inclusive et feel-good
Ce qui rend le dilly dallying particulièrement séduisant, c’est aussi son côté inclusif et feel good. Pas besoin de correspondre à un idéal Instagram pour y participer. Ce n’est pas une esthétique à reproduire, mais un état d’esprit à adopter. Vous avez le droit de prendre de la place, du temps, de l’air. Votre corps n’est pas un outil de performance, c’est un compagnon de voyage. Alors vous l’écoutez, vous le respectez, vous l’honorez… en ralentissant. Et ça, c’est beau ! Parce que dans un monde où l’on nous pousse souvent à « être plus » (plus mince, plus active, plus rentable), le dilly dallying nous rappelle qu’on est déjà assez.
@arielmcarlson dilly dallying >>> the news 🥲 #hobbies #dillydally ♬ original sound – Sweirdest
Le dilly dallying nous dit que ralentir, c’est exister autrement. Et qu’il n’y a rien de plus stylé que d’accepter son propre tempo. Alors on dit oui. Oui à la pause, oui au silence, oui à l’ennui créatif. Oui à cette micro-rébellion contre le « toujours plus ».