Depuis le début du mois, le dry january rythme tant les réseaux sociaux que les discussions. L’alcool est devenu un élément à part entière de la vie des Français.es. Objet culturel, mais aussi social, voire sujet d’une véritable passion, il façonne la vie de nombreuses personnes. Néanmoins, même s’il est le convoyeur d’heureux moments, il n’est pas un bon allié du corps et de l’esprit.
L’autre danger de l’alcool est sa propension à devenir vite addictif. Dans ce cas, ses effets sont dévastateurs. Pour cela, certain.e.s prennnent la décision d’arrêter l’alcool. Mais à quoi s’attendre ? Quels sont les effets de l’arrêt de l’alcool sur le corps ? Éclairage.
Pourquoi arrêter de boire de l’alcool ?
Vous aussi avez naïvement cru qu’une tasse de café ou une douche froide vous aideraient à évacuer plus rapidement l’alcool ? Hélas, il n’en est rien. Il n’existe aucune recette miracle pour cela. Seule la patience peut vous aider, il faut attendre que le foie fasse son travail.
En effet, il est l’organe chargé d’éliminer l’alcool présent dans l’organisme. En moyenne, un seul verre d’alcool est assimilé en 2h30, deux verres en 4h et six verres en au moins 6h. C’est donc une grosse pression qui repose sur un si petit organe. À force d’être sur-sollicité, le foie se retrouve acculé, affaibli. C’est là que s’installent les problèmes de santé comme la cirrhose. L’Association Française pour l’étude du foie (AFEF) recommande de ne pas boire tous les jours et de se limiter à trois verres en cas de consommation. Au-delà des effets néfastes sur le foie, l’alcool affaiblit votre bien-être et votre santé en général (qualité du sommeil, de la peau, baisse d’énergie, etc.).
Plus nous buvons, plus la dépendance prend ses quartiers. Elle a des effets autant au cours de la consommation que lors de son arrêt. L’AFEF nous apprend que la consommation d’alcool est la première cause de cirrhose en Europe. En France, on dénombre environ 12 000 décès par an à cause de cette maladie, la moitié relève d’une consommation excessive d’alcool. Cette dernière peut aussi aggraver d’autres pathologies du foie comme l’hépatite C.
Pour savoir si votre foie est atteint, vous pouvez en parler à votre médecin qui vous prescrira une prise de sang ou une échographie du foie. Dans le cas où votre corps ne présenterait pas de cirrhose, le foie aura une perspective de régénération plus ou moins complète, à la condition d’arrêter de consommer de l’alcool.
Que faire en cas d’addiction ?
Vous n’êtes pas certain.e de souffrir d’une dépendance à l’alcool ? Dans ce cas, vous pouvez remplir, seul.e ou avec votre médecin, le questionnaire AUDIT. En cas d’addiction, il est important de se faire accompagner dans le sevrage. S’engager seul.e dans ce processus peut être dangereux.
Au début du sevrage, les bienfaits espérés de l’arrêt sont en effet supplantés pas les symptômes du sevrage, parfois violents. Le cerveau se retrouve soudainement en manque et produit moins de dopamine et de sérotonine, les hormones du plaisir. Les effets directs sont l’augmentation de la nervosité et de l’anxiété. Celles-là même peuvent mener à une déprime passagère ou à une forte angoisse. Au cours des premiers jours, viennent s’ajouter insomnies, nausées, tremblements ou encore épuisement profond. Ces symptômes du sevrage commencent à s’estomper entre 7 et 10 jours d’abstinence.
Alors, avant de commencer un sevrage, il est judicieux d’en parler à votre médecin. Iel pourra vous prescrire de la vitamine B1 voire des benzodiazépines par exemple pour vous aider à vous sevrer. Ensuite, un.e addictologue et/ou des associations pourront vous accompagner pour éviter la rechute.
Quels sont les effets de l’arrêt de l’alcool sur le corps ?
1 – Un sommeil plus réparateur
L’alcool a un effet massue, c’est pourquoi vous vous endormez sûrement plus facilement lorsque vous avez bu. En revanche, la qualité de votre sommeil en est amoindrie. L’alcool a un effet paradoxal puisqu’il joue sur le cycle naturel de sommeil.
C’est la cause de réveils nocturnes et d’un sommeil moins profond, donc moins régénérateur. L’arrêt de l’alcool vous offrira donc une bien meilleure qualité de sommeil. Votre organisme va se réguler, être moins fatigué et donc connaître un regain d’énergie.
2 – Un esprit plus clair
La consommation d’alcool à long terme a des effets sur le corps et sur l’esprit. Elle pollue votre mémoire et votre mode de réflexion. Alors, après 30 jours d’arrêt de l’alcool, vous pourrez vous sentir plus lucide, vos idées seront plus claires.
Vos capacités de concentration s’amélioreront et vous serez plus attentif.ve. Les études laissent à penser que certaines lésions cérébrales causées par la longue consommation d’alcool peuvent se résorber.
3 – Une meilleure digestion
Il est bien connu que la malbouffe et l’alcool ont des effets dévastateurs sur le corps notamment sur le microbiote. Une consommation d’alcool trop importante altère la flore intestinale, et par extension, la digestion.
L’arrêt de l’alcool réduira donc vos problèmes digestifs (ballonnements, gaz, etc.). Par la même occasion, cela aidera votre peau et votre fatigue à se réguler.
5 – Un meilleur système immunitaire
Les études scientifiques montrent qu’un corps sous le joug de l’alcool est plus susceptible d’attraper un virus. Cela sous-entend que notre système immunitaire est légèrement affaibli par la consommation d’alcool. De fait, en arrêtant l’alcool, votre corps jouirait d’une guérison plus rapide.
6 – Une amélioration de l’humeur
Vous avez l’alcool joyeux ? Cela ne veut pas dire qu’il améliore votre humeur, d’ailleurs c’est plutôt l’inverse. L’alcool apporte une dose de dopamine à votre cerveau, c’est la cause de votre bonne humeur alcoolisée. Mais la chute est difficile et certain.e.s ressentent même de l’anxiété.
Arrêter l’alcool aide à balancer son effet dépresseur et vous permet de retrouver une (meilleure) humeur stable !
7 – Une perte de poids grâce à des organes en meilleure santé
Nous l’avons vu, le foie est l’organe chargé d’assimiler l’alcool. Lorsqu’il se retrouve surchargé, il stocke les graisses. Alors, si vous arrêtez l’alcool, votre corps se débarrassera de ces graisses mises de côté.
Le docteur Cyril Gauthier, médecin nutritionniste, explique par ailleurs au magazine Marie Claire que cela « réduit la stéatose hépatique, donc le risque de fibrose et de cirrhose ». Il ajoute par la suite que :
« À partir d’un verre par jour, l’alcool favorise en effet la survenue de cancers digestifs (intestin, estomac, œsophage…), de la gorge et de la bouche, ainsi que de cancer du sein chez la femme »
La ligue contre le cancer le confirme, arrêter l’alcool diminue le risque de cancer. Les recherches montrent que la consommation d’alcool, même légère augmente la pression artérielle et donc le risque d’AVC. Aussi, au bout d’une année après l’arrêt de l’alcool, la tension artérielle de votre corps diminuera, tout comme les risques vasculaires encourus.
Attention toutefois à ne pas remplacer une addiction par une autre. Si vous remplacez l’alcool par des sodas ou des bonbons, vous pourrez développer d’autres pathologies comme un diabète de type 2 ou des maladies cardiovasculaires.
8 – La peau du visage est plus belle
L’alcool est un diurétique, cela signifie qu’il dessèche les tissus cutanés. Si vous décidez d’arrêter l’alcool, l’épiderme de votre corps retrouvera son élasticité et son éclat naturels.
Cela dit, les effets ne seront pas instantanés. Dans un premier temps, votre corps éliminera les toxines accumulées. La cause directe sera la dilatation des pores, l’apparition de boutons et de rougeurs. Une fois cette étape passée, vous pourrez enfin observer des améliorations sur votre peau. Votre organisme sera à nouveau en mesure d’apporter tous les nutriments nécessaires au bien-être de votre peau. Si vous avez la couperose ou des rosacées, il y a également de fortes chances pour que l’arrêt de l’alcool les apaise.
Ainsi, l’arrêt de l’alcool prend des airs de paradis pour le corps et l’esprit. Toutefois, sa consommation n’est pas dangereuse pour la santé si elle est raisonnable et qu’elle s’ancre dans une bonne hygiène de vie. Il participe tout de même d’événements sociaux, il est une découverte gustative pour certain.e.s, un véritable art de vivre pour d’autres. Alors selon vous, le jeu en vaut-il la chandelle ?