Andrea Baines, make-up artist d’une trentaine d’années, est atteinte d’endométriose depuis l’âge de 21 ans. Après un long combat pour faire reconnaitre ses maux, elle a décidé aujourd’hui de rendre visible sur sa peau les douleurs invisibles que cause cette maladie chronique. Des photos poignantes à la hauteur des souffrances endurées par les femmes atteintes d’endométriose. Et surtout nécessaires puisqu’encore aujourd’hui cette pathologie reste trop méconnue, incomprise et donc mal diagnostiquée.
« Ce n’est pas parce que ça ne se voit pas que ça n’existe pas »
1 femme sur 10 en âge de procréer est atteinte d’endométriose en France. C’est 175 millions de femmes dans le monde touchées par cette maladie chronique. Une pathologie qui affecte les personnes dotées d’un utérus et provoque des douleurs aiguës, particulièrement pendant les règles. Une maladie invisible donc mais des maux bien présents et bien souvent handicapants.
Andrea Baines, maquilleuse professionnelle à Liverpool (Angleterre), en est atteinte depuis une dizaine d’années. Accompagnée de la photographe Emma Wilson, elle a donc mis son talent et sa passion pour le maquillage au service d’une série de photos qui rend visible la douloureuse réalité de l’endométriose.
Plaies au bas de son ventre, abdomen lacéré, poignardé, comprimé…. Le but ? Représenter l’intensité des douleurs qu’elle ressent à cause de la maladie afin de sensibiliser la société et faire que cette maladie soit beaucoup plus connue qu’elle ne l’est aujourd’hui, pour qu’un jour elle soit mieux diagnostiquée et soignée.
« Je voulais que l’image soit choquante, pour qu’elle attire l’œil, et qu’elle résonne chez les femmes qui souffrent elles aussi. Le fait que la maladie soit invisible est difficile à gérer, parce que les gens pensent qu’on va bien. Mais ça m’affecte au niveau émotionnel, parce que je me sens coupable d’être aussi épuisée, et c’est embarrassant de saigner autant.
Ma douleur ressemble à une aiguille chaude et tranchante à l’intérieur de moi, grattée contre mes organes internes, comme si mes entrailles étaient arrachées. Je ne peux pas travailler comme avant, je suis toujours fatiguée et j’ai tellement de mal à faire des tâches quotidiennes, en plus d’être maman. Cela affecte également ma vie sexuelle. C’est comme mener une bataille perdue parfois…
Je suis passée de généraliste en généraliste, de différents hôpitaux et de différents médecins et chirurgiens. Il est difficile de savoir si vous serez pris au sérieux ou non. Certains médecins sont vraiment en retard en ce qui concerne l’endométriose et ils ignorent ce que la maladie peut faire sur tout le corps. J’ai même été chez un médecin qui m’a traitée de menteuse et m’a dit que la douleur était uniquement dans ma tête. Et puis finalement ils m’ont juste donné un dépliant. Je n’avais jamais entendu parler de l’endométriose avant, et personne ne m’a expliqué correctement ce que c’était », a-t-elle ainsi confié au magazine Tyla.
Des photos marquantes devenues virales, mais surtout une initiative d’utilité publique ?❤️