L’endométriose est une maladie gynécologique chronique qui touche environ 10 à 15 % des femmes en âge de procréer. Elle se caractérise par la présence de tissu endométrial en dehors de l’utérus, provoquant notamment des douleurs pelviennes, des règles abondantes ou parfois même des problèmes de fertilité. Le diagnostic de cette affection est souvent complexe, avec un retard moyen de 7 ans, en raison de symptômes variés et de la nécessité d’examens invasifs comme la cœlioscopie.
L’Endotest® : une avancée diagnostique majeure
Développé par la biotech lyonnaise Ziwig, l’Endotest® est un test salivaire innovant qui permet de « détecter l’endométriose en analysant les microARN présents dans la salive ». Cette méthode non invasive offre une alternative prometteuse aux techniques diagnostiques actuelles, souvent inconfortables et coûteuses. Selon la Haute Autorité de Santé (HAS), l’Endotest® présente une « sensibilité de 95 % et une spécificité de 94 %, des performances diagnostiques remarquables ».
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Reconnaissance officielle et expérimentation clinique
Le 8 janvier 2024, la HAS a reconnu le « caractère novateur » de l’Endotest® et a proposé son accès dans le cadre du « forfait innovation », soulignant toutefois la nécessité d’études complémentaires pour évaluer son utilité clinique en pratique courante.
En février 2025, le ministère de la Santé a sélectionné 80 établissements de santé pour expérimenter l’Endotest®, dont les Hospices Civils de Lyon (HCL) avec les hôpitaux Lyon Sud et de la Croix-Rousse. Cette expérimentation vise à « valider l’efficacité du test et à déterminer sa place dans le parcours de soins des patientes ».
L’étude EndoBest : vers une validation clinique
Lancée officiellement en ce mois de février 2025, l’étude EndoBest est une étude comparative non randomisée qui a pour objectif de « vérifier comment le résultat du test salivaire peut modifier la décision médicale des professionnels de santé dans la prise en charge des patientes présentant des symptômes évocateurs d’endométriose, mais dont l’IRM ne révèle pas de lésions ».
Perspectives d’avenir et remboursement
25 000 patientes pourront bénéficier de l’Endotest® dans le cadre de cette étude clinique qui pourrait « ouvrir la voie à une prise en charge remboursée pour toutes les femmes en France », a déclaré la ministre de la Santé, Catherine Vautrin, le 10 février sur France 2. Cette mesure devrait permettre un diagnostic plus précoce et moins invasif de l’endométriose. Aujourd’hui, il faut en moyenne 7 ans pour obtenir un diagnostic… mais avec ce test, quelques jours suffisent. Une avancée majeure qui pourrait bientôt bénéficier à toutes les personnes touchées par l’endométriose.
L’Endotest® représente une avancée significative dans le diagnostic de l’endométriose, offrant une méthode non invasive et efficace pour détecter cette maladie souvent sous-diagnostiquée. Les expérimentations en cours et les études cliniques à venir permettront de déterminer sa place définitive dans le parcours de soins, avec l’espoir d’une prise en charge améliorée pour les patientes.