Ménopause précoce et femmes racisées : les révélations choc !

La ménopause est un passage obligé dans la vie des femmes. Cette transition, généralement prévue pour la cinquantaine, arrive parfois plus tôt que prévu et prend certaines femmes par surprise. Selon une étude, les femmes racisées ont un risque plus élevé de ménopause précoce. Leur système reproducteur se met en arrêt définitif avec de l’avance et ce n’est pas la faute « à pas de chance », ni un coup du hasard. C’est un effet parallèle du racisme dont personne ne parle et que des chercheur·se·s ont tenté de prouver. Voici la vérité sur cette inégalité sanitaire ! 

Comment expliquer la ménopause précoce chez les femmes racisées ?

En moyenne, la ménopause survient à 51 ans, en milieu de vie. Mais les femmes racisées font face à cette réalité biologique bien plus tôt. C’est ce que révèle une étude de la Study of Women’s Health Across the Nation (SWAN), portée pendant 25 ans sur des femmes aux diverses origines ethniques. Les chercheur·se·s ont analysé l’expérience de la ménopause chez ces femmes, âgées de 42 à 52 ans. Les résultats sont sidérants et illustrent les terribles répercussions du racisme sur la santé des femmes. Les femmes noires, hispaniques et asiatiques présentent un risque accru de ménopause précoce par rapport aux femmes blanches, qui, elles, sont plutôt dans la « norme » et même assez épargnées.

Ainsi, les femmes hispaniques ont vu leur règle disparaître 1,7 an plus tôt que leurs homologues blanches. Et les femmes noires et chinoises, 1,2 an avant. Loin d’être un soulagement ou un cadeau prématuré, cette ménopause précoce est surtout le fait d’un racisme banalisé et constant. Les chercheur·se·s font le lien avec le « stress chronique » vécu par les femmes racisées tout au long de leur vie à cause de leur couleur de peau. D’ailleurs, l’étude se concentre sur des femmes de l’ère « Jim Crow », période sombre où la ségrégation était légalisée aux États-Unis et où les personnes métissées étaient considérées comme des « sous-races ».

« Il est clair que la discrimination et le racisme structurel jouent un rôle important sur la santé en général, mais il est difficile d’obtenir l’histoire complète », étaye Siobán Harlow auteur phare de l’étude

La ménopause, plus brutale chez les femmes racisées

Chez les femmes racisées, la ménopause est également plus virulente. Il ne s’agit pas de quelques bouffées de chaleur qui passent sous l’air brassé d’un éventail. Les symptômes classiques de la ménopause sont comme amplifiés et se prolongent sur la durée. La durée moyenne des bouffées de chaleur et des sueurs nocturnes est de 6,5 ans pour les femmes blanches, contre 8,9 ans pour les femmes hispaniques. Les femmes noires, elles, les subissent pendant environ 10,1 ans.

En plus de suffoquer non-stop sur plusieurs années, les femmes hispaniques, elles, endurent des douleurs vaginales plus handicapantes. Et sur fond de syndrome méditerranéen, les femmes racisées ont peu de chance de voir leur problème se résorber après un passage chez le médecin. Les personnes de couleur se voient accusées d’exagérer leurs douleurs ou de se « victimiser ».

Les impacts à long terme de la ménopause précoce

La ménopause précoce n’est pas qu’une question de fertilité. C’est une double peine pour les femmes racisées. Au-delà de stopper la fonction reproductrice, elle peut également entraîner des complications de santé, notamment :

  • Ostéoporose : une baisse prématurée des œstrogènes affaiblit les os.
  • Risques cardiovasculaires : les femmes qui subissent une ménopause précoce sont plus susceptibles de développer des maladies cardiaques.
  • Santé mentale : la ménopause précoce s’accompagne souvent de dépression ou d’anxiété, exacerbées par les inégalités sociales et raciales.

Un accès inégal aux soins de santé

Si les femmes racisées sont en proie à la ménopause plus tôt que les femmes blanches c’est aussi parce qu’elles sont moins bien considérées dans le système médical. Elles vivent de profondes injustices sanitaires. En voici un bref aperçu :

  • Dépistage tardif. Les troubles reproductifs, comme le syndrome des ovaires polykystiques (SOPK) ou l’insuffisance ovarienne prématurée, sont souvent diagnostiqués trop tard chez les femmes racisées.
  • Manque de suivi hormonal. Les traitements hormonaux qui pourraient retarder l’apparition de la ménopause ne sont pas toujours accessibles ou prescrits de manière équitable.
  • Biais médical. Certaines femmes racisées se sentent moins écoutées par le personnel médical, ce qui les décourage de chercher des soins appropriés.

Comme le révèle cette étude d’envergure, le racisme s’insinue jusque sous le stéthoscope. Si les femmes racisées sont aussi désavantagées face à la ménopause, c’est à cause du racisme. Ce n’est pas une question de génétique.  

Émilie Laurent
Émilie Laurent
Dompteuse de mots, je jongle avec les figures de style et j’apprivoise l’art des punchlines féministes au quotidien. Au détour de mes articles, ma plume un brin romanesque vous réserve des surprises de haut vol. Je me complais à démêler des sujets de fond, à la manière d’une Sherlock des temps modernes. Minorité de genre, égalité des sexes, diversité corporelle… Journaliste funambule, je saute la tête la première vers des thèmes qui enflamment les débats. Boulimique du travail, mon clavier est souvent mis à rude épreuve.
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