Gérascophobie : 5 conseils pour s’apaiser et vivre sereinement le vieillissement

Fut un temps où les anniversaires vous réjouissaient et vous les craignez maintenant comme la peste ? La peur de vieillir, appelée gérascophobie, est un mal commun de notre société. Elle s’empare de nombreuses personnes et les empêche de vivre sereinement leur vieillissement. Voici 5 conseils pour apaiser votre gérascophobie.

Qu’est-ce que le vieillissement ?

La « gérascophobie » est composée du grec ancien gerôn, signifiant vieux, et de phobie, signifiant peur. Ce terme désigne donc la peur intense de vieillir.

Selon une enquête CSA, le sentiment d’être vieux/vieille se révèle vers 68 ans. Contrairement aux croyances communes, l’apparition des premières rides n’est pas le signe ultime de vieillissement. C’est un processus complexe qui dépend du patrimoine génétique et du mode de vie. Les études scientifiques indiquent que le vieillissement s’enclenche lorsque nos cellules commencent à se dégrader. Cela ne commence pas à nos 60 ans, mais entre 20 et 30 ans.

Par ailleurs, en fonction du mode de vie, nous ne vieillissons pas tou.te.s de la même manière. Par exemple, une personne physiquement plus active conservera mieux sa masse musculaire dans le temps : cette conservation étant un élément de la mesure de la vieillesse. Aussi, la cigarette, l’exposition mal contrôlée au soleil ou encore la surconsommation d’alcool peuvent causer un vieillissement prématuré de la peau.

La gérascophobie est amplifiée par une distorsion entre le réel et le symbolique : la peur de vieillir nous inquiète avant même que notre corps le manifeste. C’est ce que rappelle le psychothérapeute Jérôme Pellissier à Psychologie Magazine :

« Grâce aux progrès de la médecine, l’espérance de vie est actuellement de 80 ans en moyenne pour les deux sexes. Nous sommes donc socialement vieux/vieilles de plus en plus tôt et biologiquement vieux/vieilles de plus en plus tard. »

Comment se crée la gérascophobie ?

Généralement, la peur de vieillir s’insinue en nous par le constat des autres. Nous sommes aux premières loges pour observer les difficultés de nos proches vieillissants. Cela ne manque pas de mener certain.e.s à la peur d’être atteint.e.s par certaines de ces dégénérescences. Mais la gérascophobie trouve d’autres origines.

1 – Le maintien d’une performance sociétale

Dans une société préoccupée par l’apparence, la peur de vieillir règne. La performance de la beauté et le culte de la jeunesse rendent parfois difficile l’acceptation des changements physiques.

Aussi, les gérascophobes ont peur de ne plus se reconnaître et perdent confiance en leur apparence. L’âgisme est très prégnant dans notre société et ne fait que renforcer notre peur de vieillir (il suffit de constater les scandales en EHPAD ou les difficultés d’employabilité des seniors).

2 – La peur de mourir

La peur de mourir a elle-même son nom : la thanatophobie. La gérascophobie lui est très intrinsèquement liée. Le raisonnement est le suivant : vieillir, c’est se rapprocher de la mort. La vieillesse est associée sur le plan de la santé aux maladies et à la perte d’autonomie qui mènent à l’échéance finale.

C’est une déduction qui crée une grande anxiété. Elle provoque des crises d’angoisse ou de panique, une obsession pour la mort, un repli social, une déconnexion de la réalité et parfois même une dépression ou des pensées suicidaires.

Comment se sortir de la gérascophobie ?

Voici ce qu’il est bon de garder à l’esprit afin de s’apaiser et vivre sereinement le vieillissement.

1 – Vieillir, c’est avoir du temps pour le meilleur

À partir de 60 ans, soit à peu près l’âge de la retraite en France, on peut (re)découvrir les plaisirs simples que le temps nous offre. Avec la retraite, vient enfin le temps de se consacrer à ses loisirs, à sa famille, aux voyages ou à de nouvelles activités.

Certain.e.s en profitent même pour entamer une deuxième carrière, souvent basée sur une passion. Vieillir ne signe pas la fin de votre vie.

2 – Vieillir, c’est devenir plus sage et confiant.e

Vieillir induit, de fait, accumuler plus d’expériences. Ce n’est pas toujours le cas, mais cela veut dire que vous savez plus de choses (et si ce n’est pas le cas, vous pouvez mettre à profit ce nouveau temps libre pour vous cultiver !). L’expertise que vous aurez acquise vous offre la sagesse qui vous permet d’être plus à l’aise avec votre environnement.

En prenant de l’âge, nous nous délestons des diktats et nous détachons du regard des autres. Alors, vieillir, c’est être plus en accord avec soi-même, c’est se rapprocher de ses valeurs et finalement : prendre confiance en soi. Nous n’avons plus rien à prouver et sommes donc plus enclin.e.s à vivre en paix avec notre monde.

3 – Vieillir, c’est accumuler les beaux souvenirs

La gérascophobie associe souvent le vieillesse à la nostalgie. C’est-à-dire que les gérascophobes pensent à leur passé comme un monde merveilleux révolu. Or, c’est justement parce que l’on vieillit que l’on a la chance de vivre tant de belles choses.

D’ailleurs, se rappeler de beaux moments sans être triste est possible : les portugais.es appellent ça la « saudade ». Ce mot, inexistant en français, signifie la délicieuse nostalgie, se rendre heureux.se à l’évocation de beaux souvenirs.

Les traces que votre corps a accumulées au cours du temps sont la preuve que vous avez vécu des expériences. Vieillir est en vérité une chance, c’est un privilège octroyé à celleux qui peuvent profiter de tout ce temps pour accumuler les beaux moments et profiter de leurs proches.

4 – On ne peut échapper à la vieillesse

C’est une manière simpliste de relativiser la peur de vieillir. Mais en effet, il est vain de lutter contre quelque chose de naturel et inéluctable. Par ailleurs, les sondages montrent que l’on connaît un pic de bonheur entre 65 et 79 ans ! Les gérascophobes seront heureux.se d’apprendre que plus nous vieillissons, plus nous sommes heureux.ses !

5 – Bien vieillir pour s’apaiser

Nous l’avons dit : il est impossible de se soustraire au vieillissement. Alors pour lutter contre sa gérascophobie, nous pouvons tâcher de mieux vieillir. En adoptant une vision positive de la vieillesse, les gérascophobes pourront mieux l’appréhender. Pour cela, vous pouvez d’ores et déjà mettre en place plusieurs comportements.

  • Il est important de consulter régulièrement son.a médecin traitant.e, mais aussi les spécialistes vers lesquel.le.s vous serez orienté.e. Prendre le temps de se soigner est indispensable. Cela signifie aussi être vigilent.e sur les dépistages, car ils permettent de prendre en charge rapidement les maladies (cancer colorectal, du sein, du col de l’utérus, etc.).
  • Ne pas faire d’impasse sur les activités physiques. Il ne s’agit pas de devenir sportif.ve de haut niveau, mais de choisir une activité physique adaptée (marche, natation, etc.). Cela permet de rester suffisamment actif.ve pour maintenir sa masse musculaire. Petit bonus, les activités physiques peuvent se faire en groupe et permettent donc le maintien d’un lien social.
  • Pour se prémunir au mieux des troubles cognitifs, il ne faut pas hésiter à sans cesse stimuler son cerveau. Vous pouvez vous appliquer à différentes tâches pour cela : la lecture, les jeux, l’écriture, le chant, etc. C’est l’occasion de vous servir d’un passe-temps pour votre bien mental !
  • Ce n’est pas un secret, mais une bonne hygiène de vie aidera autant votre corps que votre cerveau à bien vieillir. Il s’agit de veiller à avoir une bonne alimentation et à ne pas faire trop d’excès (notamment l’alcool et le tabac…).

Vieillir ne devrait pas être synonyme de fatalité. Les gérascophobes considèrent le vieillissement comme une tare, le symptôme d’un déclin certain. En réalité, c’est le signe d’une chance qui nous est octroyée. Celle de profiter de nos proches, de notre planète, de nos passions plus longtemps. C’est la chance de pouvoir se découvrir et se réinventer encore plus longtemps. Lorsque l’on vieillit, on gagne du temps pour se nourrir intellectuellement et socialement en faisant fi des conventions sociales.

Malgré tout, si votre gérascophobie continue de vous causer des angoisses profondes, n’hésitez pas à faire appel à un.e psychologue. Iel saura vous guider dans votre approche du vieillissement et vous aider à vous extraire de la gérascophobie.

Charlotte Vrignaud
Charlotte Vrignaud
En tant que journaliste spécialisée dans les médias et la culture, mon quotidien est une aventure passionnante au cœur de l'évolution culturelle et médiatique de notre époque. Mon rôle consiste à décrypter et à partager les tendances émergentes, les innovations et les récits captivants qui façonnent notre société.
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