Guide de survie pour mieux supporter ses règles au travail

Si certains pays comme l’Espagne ont décrété un congé menstruel, la France ne semble pas encore prête à prendre cette initiative, pourtant louable. Seule une poignée d’entreprises l’appliquent à échelle locale. Une fois par mois, les personnes menstruées doivent alors assumer leurs missions, avec des migraines lancinantes, des crampes de ventre rugissantes et un inconfort permanent. Difficile de masquer ces symptômes dans un milieu professionnel qui offre si peu d’hospitalité.

Ce n’est pas comme si on pouvait se balader avec notre bouillotte personnelle sous le bras et travailler depuis les toilettes… À choisir, on préférerait largement se terrer sous notre plaid plutôt que d’aller au boulot et nous tortiller de douleurs sur une chaise passée d’âge. Cependant, il existe des façons de mieux supporter ses règles au travail sans devoir faire mine que « tout va bien ».

Toujours avoir un coup d’avance

Si vous avez un cycle un peu capricieux et des règles qui ont tendance à débarquer à l’improviste, soyez toujours équipé.e en conséquence. Laissez des protections hygiéniques dans un coin de votre tiroir de bureau et prévoyez également des sacs hermétiques. Certaines entreprises, surtout celles qui sont tenues par des hommes, omettent parfois de laisser une petite poubelle dans les toilettes individuelles. Résultat : pas d’autres options que d’aller jusqu’à la poubelle extérieure pour jeter sa serviette ensanglantée. Avec ce petit pochon, vous garderez donc un semblant d’intimité.

Pensez également à avoir une culotte de rechange dans votre sac, au cas où vos règles arrivent plus tôt que prévu. Sous votre agenda professionnel, gardez également une trace de votre cycle menstruel histoire de vous mettre mentalement en condition. En résumé, pour mieux supporter vos règles au travail, concevez une « trousse de secours » spécial menstruations avec tout le nécessaire à l’intérieur. Des lingettes au pH neutre pour un effet fraîcheur, des protections pour se rassurer et des anti-douleurs pour s’apaiser.

En parler avec son/sa supérieur.e et ses collègues

En entreprise plus qu’ailleurs, les règles sont encore tabous. Il apparaît donc inimaginable de crier dans tout l’openspace que c’est la pagaille à l’intérieur de votre culotte. Évidemment il y a l’art et la manière de parler de ce sujet avec ses partenaires de travail. Demandez un entretien en face à face avec votre employeur.se pour lui faire part de vos ressentis, parfois insoutenables, en période de règles. Inutile d’enrober votre discours dans un tas de justifications ou de promesses de performance. Expliquez simplement et honnêtement comment vos règles se répercutent dans votre corps.

Ainsi, si vous peinez à vous concentrer ou à avoir le même rendement que les autres jours, votre supérieur ne le prendra pas pour du « laissé-aller », mais comme le résultat de votre mal-être. Cette conversation est essentielle pour lever cette pudeur ambiante. Si vous vous sentez à l’aise et que votre patron.ne est compréhensif.ve, vous pouvez également demander des aménagements d’horaires. À contrario, si votre supérieur.e méprise ou dément votre souffrance mensuelle, remontez l’information plus haut. Mieux supporter ses règles au travail induit donc aussi de ne pas en faire un secret.

Privilégier des vêtements amples pour mieux supporter ses règles au travail

Certes, en fonction de votre métier, vous avez peut-être des exigences vestimentaires que vous ne pouvez pas « enfreindre ». En revanche, si votre dress code est plus libre, privilégiez des vêtements aérés et larges. Un pantalon avec une taille élastique sera par exemple plus commode qu’un modèle étriqué qui appuie sur les ovaires. Même son de cloche avec vos hauts. Un t-shirt en coton sera plus agréable qu’une chemise en synthétique qui accentue la transpiration.

Puisque vous ne pouvez pas porter votre fameux pyjama en pilou-pilou (à moins que ce soit carnaval), trouvez des variantes qui s’en rapprochent. Le duo pantalon palazzo et pull en maille côtelé est particulièrement prometteur. Il permet de s’accorder à cette finesse « exigée », sans entraver les mouvements. Un pantalon qui se défait facilement est également recommandé, surtout s’il y a urgence. Troquez donc les boutons contre un simple cordon de serrage. Cette option « réglable » s’adapte également mieux à vos possibles ballonnements.

Réaménager son espace de travail

Pour mieux supporter vos règles au travail, revoyez légèrement votre coin bureau. Pas question de faire un ménage printemps ultra minutieux, simplement de le rendre plus cocooning. Si votre chaise de bureau n’est pas du tout fonctionnelle et qu’elle se rapproche plus de la rocking chair qu’autre chose, n’ayez pas honte d’y apposer un coussin ergonomique. Cela vous permettra de garder une posture droite et de réduire les tiraillements dans les lombaires.

Adoptez également une lampe qui renvoie une lumière tamisée, moins brutale que les néons aveuglants traditionnels. Nous avons tendance à être plus sensibles à la luminosité en période de règles alors ce changement est crucial.  Pour vous apaiser, disposez des éléments qui vous sont familiers sur votre bureau. Ça peut être des cadres photos, des objets à forte valeur sentimentale ou des accessoires portant une dimension spirituelle comme les pierres en quartz. Si vous avez un métier statique, n’hésitez pas à faire de la place autour de votre bureau pour pouvoir y effectuer quelques pas. Plus vous bougerez, moins vous aurez cette sensation d’engourdissement provoquée par la rétention d’eau.

S’accorder des moments bien-être

« Bien-être » ne veut pas forcément dire session de spa avec des concombres sur les yeux. De toute façon, ce serait difficilement envisageable au bureau. En revanche, vous pouvez vous autoriser des instants de détente très profitables, compatibles avec l’univers rigide du travail.

Il ne s’agit pas d’aller taper une sieste en salle de réunion ou de convoquer un.e masseur.se à domicile pendant votre pause déjeuner. Mais plutôt de siroter une tisane anti-inflammatoire naturelle ou de manger votre repas du midi devant votre série Netflix du moment.

Cette parenthèse « selfcare » où vous bichonnez votre corps et votre esprit peut aussi être enrichie par des accessoires, tels qu’une ceinture chauffante à placer sur le bas du ventre. Ou pourquoi pas tenter des exercices de yoga sur votre chaise de bureau ?

Éviter certains types d’aliments pour mieux supporter ses règles au travail

Certes, en général, au boulot, vous allez au plus simple pour le repas et vous ne surveillez pas vraiment leur composition. Pourtant, certains aliments ne font pas bon ménage avec les règles. C’est le cas des produits laitiers, qui génèrent des prostaglandines, un élément susceptible d’accentuer les douleurs inflammatoires. Les plats préparés que vous avez peut-être l’habitude de prendre sont également à proscrire. Ils contiennent une quantité faramineuse de sel,  ce qui favorise la sensation de jambes lourdes. Limitez aussi vos aller-retour vers la machine à café. Même si vous avez l’impression que ce breuvage vous booste, en réalité il ne fait qu’appuyer votre irritabilité.

Pour mieux supporter vos règles au travail, orientez-vous plutôt vers des aliments riches en fer tels que les épinards ou les pois chiches. Ils permettent de vous redonner de l’énergie et de combler des carences liées à la perte de sang. Si vous avez tendance à doubler de volume pendant vos règles, tournez-vous vers des fruits et légumes riches en eau (concombre, pastèque, laitue…) qui ont un effet drainant. Pour les fringales de la mi-journée, misez sur des en-cas à base d’oléagineux ou des biscuits aux céréales complètes. L’objectif n’est pas de vous priver, mais de mieux mesurer l’impact de chaque ingrédient sur les règles.

Avec ces quelques ajustements, vous parviendrez à mieux supporter vos règles au travail. Cependant, les efforts ne devraient pas seulement venir de vous. Les entreprises ont aussi leur rôle à jouer pour assurer votre confort. Mais c’est loin d’être le cas puisque 14 % des femmes se disent « obligées » de poser des jours à cause de règles trop brutales. Pire, selon l’IFOP, une salariée sur cinq a déjà été moquée à ce propos. 

Émilie Laurent
Émilie Laurent
Dompteuse de mots, je jongle avec les figures de style et j’apprivoise l’art des punchlines féministes au quotidien. Au détour de mes articles, ma plume un brin romanesque vous réserve des surprises de haut vol. Je me complais à démêler des sujets de fond, à la manière d’une Sherlock des temps modernes. Minorité de genre, égalité des sexes, diversité corporelle… Journaliste funambule, je saute la tête la première vers des thèmes qui enflamment les débats. Boulimique du travail, mon clavier est souvent mis à rude épreuve.
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