Vous vous sentez raplapla en ce moment ? Vous avez du mal à vous projeter, à vous organiser et avez tendance à vous replier sur vous-même ? Eh bien vous êtes loin d’être le.a seul.e dans ce cas… Dans un document intitulé « Lassitude face à la pandémie – remotiver la population pour prévenir la Covid 19« , des psychologues et chercheur.euse.s de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) tirent la sonnette d’alarme. On vous explique.
Fatigue pandémique : tout le monde logé à la même enseigne ?
Ce mauvais état général que vous ressentez n’est pas forcément lié au blues d’après Fêtes. Il se traduit plutôt par ce que les professionnel.le.s ont nommé « la fatigue pandémique ». Le rapport précise :
« Il s’agit d’une réponse naturelle et attendue du corps à une crise de santé publique prolongée. Accentuée par des mesures très restrictives ayant un impact sans précédent sur la vie quotidienne de chacun.e »
Autrement dit, cette fatigue générale est liée aux différents aspects anxiogènes de la crise sanitaire que nous traversons depuis bientôt deux ans. Exposé.e.s en continu, nous souffrons d’un manque de vie sociale, culturelle et sportive. Nous avons aussi à subir des difficultés économiques, une absence de perspective, une organisation plus compliquée qu’à l’accoutumée et des médias anxiogènes.
Sans parler des restrictions qui se prolongent, des doses de vaccin à faire, des tests antigéniques ou PCR à passer… Bref, nous sommes tou.te.s un peu à bout. Et le rapport de l’OMS démontre que certaines populations sont même encore plus concernées. Les jeunes notamment, sont extrêmement frustré.e.s par cette liberté volée. Encore peu insérée dans la vie professionnelle, cette catégorie de la population n’a pas ou peu de routines auxquelles se raccrocher.
Les seniors ne sont pas en reste et se retrouvent esseulé.e.s, privé.e.s de leur famille et d’une forme de soutien social. Tout comme les enfants chez qui cette pandémie a un impact psychologique important.
« Nous sommes soumis.es à une surcharge de peurs, d’empêchements (de vivre au présent, et de faire des projets pour l’avenir) ; de privations (de contacts, de culture, de voyages). Et tout cela, sans savoir jusqu’à quand (…). Les Français.es sont aujourd’hui, laminé.e.s par tout cela », explique la psychanalyste Claude Halmos
La nécessité de reconnaître publiquement la fatigue pandémique
De facto, ce contexte a un impact direct sur le plan psychique : morosité générale, anxiété, ennui, manque de motivation ou encore, difficultés de concentration. Comme le démontre l’OMS, les études avancent que la majorité des gens a plus peur des conséquences de la crise sanitaire (isolement, perte d’emploi…) que pour sa santé suite à une exposition au virus ou à ses variants.
Afin de dépasser tout cela et aller mieux, les psychologues expliquent qu’il est nécessaire de reconnaître publiquement cette fatigue pandémique. Et surtout, de faire circuler le message afin que les personnes touchées comprennent qu’elles ne sont pas seules. Bien au contraire. Le but ? Atténuer et limiter les conséquences.
« La crise nous montre à quel point l’idée du Français râleur qui n’a pas envie de suivre les règles est fausse. Mais quand des comportements deviennent irrationnels, c’est qu’il y a des raisons derrière à aller chercher. Et la fatigue pandémique est l’une de ces raisons », explique Abdel Boudoukha, professeur de psychologie clinique et pathologique à l’université de Nantes à Francetvinfo.fr
Un dérèglement des émotions qui a très certainement trouvé son origine dans les premiers confinements que nous avons vécus.
Comment faire pour s’en protéger un maximum ?
Il est clair que nous n’avons pas tou.te.s la possibilité ni l’envie d’aller s’installer dans les bois, au fin fond de l’Ariège, pour éviter tout ce contexte angoissant. La crise sanitaire nous rattrapera toujours, quoi qu’il advienne. Et où que nous habitions en France ou dans le monde, elle aura un impact sur nos vies quotidiennes. La première chose étant d’accepter cet état de fait (dans la limite du raisonnable).
Fort heureusement, la fatigue pandémique n’est pas irrémédiable. La première chose à faire est de ne pas garder ses sentiments pour soi. Si les conversations avec vos proches (ou dans des groupes de parole sur internet par exemple), ne vous suffisent pas, n’hésitez pas à vous tourner vers un.e psychiatre ou un.e psychologue. Vous pourrez établir avec lui.elle la source de vos angoisses et trouver des moyens d’y remédier.
Aussi, nous vous conseillons très fortement de ne pas laisser tourner les chaînes d’info en boucle toute la journée. Écoutez plutôt la radio ou regardez le JT du soir (avec modération) et informez-vous via divers médias. Ceux dits « alternatifs » par exemple, afin de toujours être en mesure de vous forger votre propre opinion sur la situation.
Si le sujet de la pandémie est difficilement occultable, ne passez pas votre vie à en parler avec vos collègues et vos ami.e.s. Le monde ne s’est pas arrêté de tourner. Il y a un million d’autres sujets de conversation bien plus intéressant et enrichissant.
Prenez le temps de sortir dans la nature (ou dans un parc), pour vous ressourcer. Goûtez les moments simples de la vie. N’hésitez pas à prendre soin de vous (coiffeur.euse, shopping, massage…). Concentrez-vous sur votre bien-être et celui de vos proches. Soyez à l’écoute les un.e.s des autres. Soutenez-vous, parlez, communiquez et surtout, n’arrêtez pas de faire des projets. C’est quand l’être humain arrête de rêver que tout devient noir. Rappelez-vous seulement d’allumer la lumière à chaque fois que c’est nécessaire…